Les religions de France observent avec attention les débats présidentiels qui se dessinent en vue des élections de 2007. La première d'entre-elles, le catholicisme, vient de produire un texte dense, riche et très bien écrit.
Il s'agit de "Qu'as-tu fait de ton frère?", un message de la Conférence des évêques de France à l'occasion des prochaines élections", diffusé en ce 18 octobre 2006. Vous pouvez notamment le lire en PDF en cliquant ici.
Ce texte n'a rien de révolutionnaire. Les avertis diront peut-être qu'il est assez banal.
Mais il respire un équilibre mûri d'une grande tradition intellectuelle. Et il communique avec clarté pour atteindre le grand nombre, ce qui, en démocratie, est essentiel, et parfois trop oublié.
Nourri de la doctrine sociale de l'Eglise catholique, il met à égale distance la tentation du "tout Etat" (chaque citoyen a des responsabilités à assumer) et le "tout individualisme" (des régulations étatiques sont nécessaires).
Son mot-clef est celui de fraternité, envisagé sous ses facettes concrètes (débat sur l'immigration notamment).
Il souligne aussi l'importance de ne pas mépriser la politique.
Citation:
«La présence auprès du frère en difficulté, aussi nécessaire soit-elle, n’épuise pas les devoirs que suscite l’amour du Christ en nous: l’action, par le biais du politique, est une forme indispensable de l’amour du prochain. Celui qui méprise le politique ne peut pas dire qu’il aime son prochain et répond à ses attentes. Celui qui méprise le politique méprise la justice» (p.4).
Parmi les catholiques et les autres chrétiens, ce texte touchera-t-il les déçus de la politique? Ou ceux qui, par dépit ou confusion, se précipitent dans des solutions électorales qui font fi de la fraternité?
A suivre.