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L'auteur de la christianisation du serment au drapeau est mort (USA)

images.jpegTous les matins, les écoliers américains, quelles que soient leurs origines, récitent aujourd’hui le serment suivant: «Je fais serment d’allégeance au drapeau des Etats-Unis d’Amérique et à la République qu’il représente, une nation devant Dieu, avec liberté et justice pour tous».

Le 30 novembre 2008, dans l'ombre de la transition présidentielle américaine, l'auteur du RAJOUT de la référence à Dieu est décédé.

Rappel et explication ci-dessous.

«Une nation devant Dieu» : c’est implicitement à l’idéal puritain qu’il est fait référence dans ce serment, à la fureur des athées qui s’estiment discriminés. Mais, rétorquera-t-on, cette référence à Dieu n'est-elle pas originelle, conforme à l'histoire longue des Etats-Unis?

Eh bien, que nenni!

 

Une inclusion tardive de Dieu

 

Comme je le rappelle dans un de mes livres, Dieu bénisse l'Amérique, loin de se séculariser, ce serment a suivi un chemin contraire.

Bellamy.jpegIl a été composé en août 1892 par un pasteur baptiste de fortes convictions socialistes, Francis Bellamy (1855-1931). Le Pledge of Allegiance ne comportait pas, à l’origine, de référence à Dieu… ni même aux Etats-Unis.

La mention du «drapeau des Etats-Unis d’Amérique» n’a été rajoutée qu’en 1923-24, malgré l’avis contraire de Francis Bellamy. C’est encore bien plus tard, en 1954, que l’on y ajouté la mention de Dieu (under God).

 

L'oeuvre de George Docherty

pledge.jpgCe rajout très tardif a été largement l'oeuvre d'un pasteur presbytérien (calviniste) nommé George Docherty, décédé en ce 30 novembre 2008 à l'âge de 97 ans. Vous en saurez plus en lisant cet article publié avec l'Associated Press.

On y apprend que c'est suite à un sermon de Docherty qu'Eisenhower, le 8 février 1954, a demandé à faire rajouter le fameux "Under God" au serment d'allégeance.

Où l’on voit, ici comme ailleurs, que la «tradition» religieuse invoquée comme intangible est en réalité un construit social.

La thématique très populaire du «retour» aux «vieilles valeurs chrétiennes» se plaide, se fabrique, réinterprète le passé, luttant pour imposer une vision spécifique de l’histoire américaine.

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