Le serment d'investiture, tel qu'il est codifié officiellement aux Etats-Unis, ne comporte pas de mention de Dieu.
Mais un usage, observé depuis le XIXe siècle, a conduit divers présidents (pas tous), à rajouter : "ainsi que Dieu m'aide", "so help me God".
Ce petit rajout a suscité, depuis deux semaines, un très vif débat aux Etats-Unis, car Barack Obama avait manifesté son intention de le prononcer.
Un groupe athée californien conduit par Michael Newdow a dès lors tout tenté pour l'en empêcher, intentant une action en justice le 30 décembre 2008.
Cette action vient d'être déboutée, le 15 janvier dernier: Barack Obama pourra donc prononcer la fameuse adresse à Dieu, énoncée avant lui (entre autres) par George W. Bush Jr. et Bill Clinton.
Quant au premier qui l'a prononcée, personne ne le sait: une tradition invérifiable prétend que George Washington l'aurait dite, imité plus tard par Lincoln en 1865 (ce qui paraîtrait plus plausible).
Mais le premier témoignage direct que la phrase ait été ajoutée remonte à 1881, lors de l'investiture de Chester Arthur.
Obama ne privatisera pas la religion
Depuis, on la retrouve dans la bouche de présidents démocrates comme républicains: de toute évidence, Barack Obama entend s'inscrire dans cette filiation: il ne faudra pas compter sur lui pour reléguer la religion dans la sphère privée, il n'en a aucunement l'intention.
Sur ce point précis, je dirais même qu'il est tout à fait dans la continuité de son précesseur, dont je rappelle qu'il entend poursuivre le programme "Faith Based Initiatives" (oeuvres religieuses caritatives financées par de l'argent public).
Pour aller plus loin sur ces questions, je vous recommande vivement pour finir la lecture de La foi de Barack Obama, performance éditoriale des éditions Empreintes qui ont réussi le tour de force de traduire de l'anglais, en quelques semaines, The Faith of Barack Obama de Stephen Mansfield.
Une mine d'informations sur la spiritualité qui porte le nouveau président des Etats-Unis, entre conversion chrétienne, théologie de la libération afro-américaine, et expositions précoces à l'athéisme et à l'islam.
Commentaires
J'aurais tendance à traduire "So help me God" par: "Que Dieu m'aide en cela" (à respecter ce serment). En tous cas, admirable culte -pardon: cérémonie- du 20 janvier, qui nous rend brusquement ridicules avec qui vous savez à la tête de l'hexagone. Les premières mesures d'Obama commencent à prouver qu'il ne se contente pas de déclarations (d'ailleurs louables) de principes, mais qu'il a l'intention de les appliquer. So help him God!