Les temps sont durs pour le président Barack Obama. Raison de plus pour ne pas rater une occasion de redorer son blason!
On peut faire l'hypothèse que sa visite, hier, au chevet du vénérable évangéliste Billy Graham, "pasteur de l'Amérique" (ou "pape protestant?"), ne fera pas de mal à sa popularité. Bien que très âgé (91 ans), Billly Graham reste en effet une des figures religieuses les plus populaires des Etats-Unis.
L'événement a eu lieu le dimanche 25 avril 2010.
Pour en savoir plus sur cette visite à Montreat auprès de Graham, conclue par une double prière, cliquer ici (site du Christian Post).
A noter que quelques mois avant, Sarah Palin, figure très populaire dans les milieux conservateurs américains, s'était elle-aussi rendue auprès de Billy Graham. C'était le dimanche 22 novembre 2009, pour un dîner en présence, également, de Franklin Graham, fils aîné et successeur de Billy Graham (sur une ligne plus conservatrice).
Sarah Palin et Billy Graham (22 novembre 2009)
Dans les deux cas, ces visites ont en partie un caractère privé, mais aussi une dimension publique évidente: Billy Graham représente une identité religieuse partagée par des dizaines de millions d'Américains, et c'est le prédicateur qui a fréquenté le plus assidument les allées du pouvoir depuis Eisenhower.
Barack Obama et Billy Graham (25 avril 2010)
En clair: pour Palin comme pour Obama, rendre visite à Billy Graham, c'est s'inscrire dans une tradition de "religion civile" américaine où politique et évangélisme se fréquentent (prudemment mais régulièrement), sur fond de la fameuse devise: In God We Trust.
Commentaires
C'est curieux ! Je croyais que le fils de Billy, Franklin était persona non grata au déjeuner National de prière annuel au Pentagone, le 6 mai prochain (dans 2 jours). Voir ici : http://www.alliance-presse.info/news_internationales/details.php?id_article=4163 . Mais Obama, qui n'a pas désavoué ceux qui ont brûlé un stock de Bibles en Afghanistan il y a quelques mois (voir ici : http://edition.cnn.com/2009/WORLD/asiapcf/05/20/us.military.bibles.burned/index.html ), n'hésite pas maintenant à solliciter le célèbre évangéliste pour des prières !
Réponse à Patrick B.
Je crois que votre commentaire avisé confirme une chose: Obama est avant tout un politique, et comme tous les politiques, il prend grand soin de se tourner vers les "figures de référence" aimées de son peuple.
Cela n'exclut pas d'autres motivations, mais c'est d'abord en politique qu'Obama a choisi de faire cette visite, histoire d'atténuer un peu le pataquès autour de l'éviction de F.Graham dont vous parlez.
Je viens d'apprendre sur un site chrétien que "Le président Barack Obama renonce à la Journée Nationale de Prière". C'est finalement une façon habile de se dépêtrer d'une situation ambigüe pour lui. Aurait-il cédé à la pression d'islamistes ou d'athées militants ? Ou est-ce parce qu'il est lui-même né d'un père musulman ? Le problème pour lui est que l'électorat "chrétien" américain s'en souviendra au moment des élections !
Sieur Obama aurait-il besoin de savoir comment être sauvé ??
A propos de la décision du président américain que nous donne Patrick B, il n'est pas exact de dire que "Le président Barack Obama renonce à la Journée Nationale de Prière". C'était une info erronée qui a depuis été rectifiée sur ce site :
http://topchretien.jesus.net/topinfo/view/68947/la-journee-nationale-de-priere-atelle-ete-supprimee.html
A Jean-Luc B : je me méfierai la prochaine fois, car à ce que je vois, même des sites chrétiens ne sont pas forcément dignes de confiance. Quoi qu'il en soit, Obama semble avoir pris ses distances avec cette journée de prière (en espérant que cette fois-ci l'info est vraie).
Précision à Patrick B.: Barack Obama n'a pas "pris ses distances" avec la Journée Nationale de Prière. Il l'a soutient, et a appelé à prier particulièrement pour Haïti.
Ce qu'il a désiré, c'est ne pas prier devant les caméras (on peut faire l'hypothèse qu'il a voulu se démarquer de son précédesseur: on peut le comprendre).
L'administration Obama a par ailleurs annoncé son intention de contrer par une procédure d'appel l'action en justice lancée à l'initiative d'un groupe athée, qui voulait supprimer cette Journée Nationale de Prière en la déclarant inconstitutionnelle.
Je crains, cher Patrick B, que la source d'information que vous avez consultée (P.Ohlott en l'occurrence, sur Topinfo) effectue un filtrage: on annonce la procédure de justice contre le National Day of Prayer, mais on "oublie" de dire que l'administration Obama combat cette procédure afin que le National Day of Prayer ait bien lieu.
Vous avez bien raison de vous méfier, et de diversifier vos sources. Si vous lisez l'anglais, vous aurez une information bien plus honnête et objective notamment sur ce site qui s'affiche aussi comme "chrétien": http://www.christianpost.com/article/20100503/president-obama-proclaims-national-day-of-prayer/index.html
Merci Sébastien pour ce tuyau. Je consulterai donc le site de Christianpost.
De mon point de vue je dirai que nous avons à faire à des politiciens, autant pour Palin qu'Obama.
Qu'on le veuille ou non, un politicien est une personne de communication, d'images, de paroles, de pouvoir.
Et pour avoir essayé de faire avancer certaines choses dans la ville où j'habite, j'ai du me démener près des autorités politique de la ville.
Des rencontres, des tables rondes, des journalistes, etc.
Que de belles paroles, transformées en actes...? Pour les actes, vous repasserez plus tard cher monsieur!
Ce que je veut dire par là, c'est qu'un politicien est avant tout un politicien et c'est vrai dans tous les pays du monde.
Sa démarche est de monter et souvent tout est bon pour arriver tout en haut sur le trône et y reste (bien sur!), quitte parfois à devoir s'exposer avec certaines personnes, prendre des décisions ambiguës..., faire le dos rond parce qu'à un moment ce sera payant.
Je ne dis pas non plus "tous pourris", j'apprends avec l'expérience à faire preuve de méfiance, c'est tout.
Pour ce qui est de la foi des politiciens... Dieu seul sait ce qu'il y a au fond de leur cœur.
"Beaucoup me diront Seigneur, Seigneur! N'est-ce pas en ton nom...?
Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité." Matt. 7:22-23