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Marseille à l'heure évangélique

CM Capture 1.jpgHier soir (2 juillet 2001) s'est achevée un festival Gospel de trois jours dans la cité phocéenne, avec comme invité d'honneur le grand évangéliste latino Luis Palau, concluant un cycle de près de quatre mois amorcé en mars, et intitulé "Une saison pour servir".

L'observateur du protestantisme ne manquera pas de noter qu'il s'agit de la première opération d'une telle visibilité et d'une telle durée à Marseille (et alentours) où les protestants évangéliques, ostensiblement unis (en dépit de quelques grands absents), apparaissent comme moteurs.

Marseille n'est pourtant pas indifférente au protestantisme, loin s'en faut, comme le rappelle la mémoire de Gaston Deferre, maire emblématique de la ville et enraciné dans son héritage protestant réformé.

Mais ce protestantisme a toujours été très minoritaire (au contraire de villes comme Montpellier, Lyon ou Bordeaux), et marqué par une très forte hégémonie réformée (Eglise Réformée de France, la principale Eglise protestante française).

L'originalité de la grande opération, sponsorisée par quelques acteurs privés, et soutenue par une Municipalité bienveillante (qui ouvre les plages du Prado à la manifestation) est donc de placer en première ligne un collectif évangélique regroupé dans "Un même coeur, Marseille Provence", réseau rassembleur voué à un témoignage multi-facettes (qui inclut la dimension sociale et culturelle, et une ouverture aux demandes locales).

 

Gilbert_Ze MAG.jpgSous l'impulsion du pasteur protestant évangélique arménien Gilbert Léonian (ci-contre), dynamique chef d'orchestre de la polyphonie évangélique phocéenne, l'évangélisme local vient d'écrire une nouvelle page de l'histoire protestante provençale, sous le sceau d'une nouvelle visibilité publique des protestants non-réformés.

On peut découvrir l'ensemble de cette opération par ce dossier de presse téléchargeable ci-dessous.

Dossier de Presse une saison pour servir.pdf

On notera pour finir, outre quelques absences évangéliques (dont beaucoup d'églises de migrants), la quasi invisibilité à tous niveaux des réformés et des catholiques, sans parler des Eglises orthodoxes.

Signe que si les évangéliques parviennent à se rassembler (à peu près), et à créer l'événement, s'ils sortent de plus en plus volontiers d'un entre-soi "ghetto" pour s'inscrire en acteurs crédibles des nouvelles sociétés civiles, ils réussissent beaucoup plus difficilement à élargir aux autres acteurs chrétiens.

Le désirent-ils seulement? En dehors de quelques exceptions notables, on peut en douter.

Commentaires

  • En effet, on peut malheureusement douter du désir de certains évangéliques à élargie les frontières de leurs tentes pour des actions de proclamation qui, pourtant, ne visent pas à faire la publicité des "enseignes" et des "étiquettes" dénominationnelles.
    A moins que certains l'espèrent néanmoins, cette publicité...?
    Comme toujours ce genre de synergie ratée alimente en retour les arguments de ceux qui n'étaient pas chauds pour participer...
    Ainsi on est sûr que, de part et d'autre, les préjugés subsistent. Les stéréotypes, voilà du solide, du rassurant... Bien confortable!
    Dominigue Maingueneau, le linguiste, dispose de la notion d'"interincompréhension réciproque". Soigneusement entretenue des deux côtés, celle-ci permet territoires, fiefs, clientèles, allégeances...
    Tout le contraire d'une Bonne Nouvelle qui n'a que faire des appartenances et s'adresse à tout un chacun, par-delà ses références identitaires crispées, pour lui promettre une identité libérée, singulière et ouverte.
    Si Palau était aussi le déclencheur d'une réflexion sur ce qui n'a pas été fait dans la construction faussement transversale de cette campagne, son impact serait plus utile encore que, sans doute, elle est par ailleurs déjà.
    Cordialement,
    gef

  • Bonjour,

    Il me semble que l'ouverture qui est suggérée ici n'est pas simple à réaliser, peut-être même est-elle simpliste à conseiller....et très difficile à vivre

    Je sais par expérience, en effet, que quand on avance sur ce terrain, certains vous disent:

    "Pas seulement avec toute la chrétienté, mais avec toutes les religions monothéistes" et d'autres encore: "il faudrait que l'on pense aussi aux religions polythéistes"

    Est-il souhaitable de s'aventurer trop loin sur ce terrain ? Est-il souhaitable de le conseiller ?

    François Escrozailles

  • J'ai l'impression que ces barrières, si elles trouvent appui dans des théologies douteuses (style lecture biblique dans la lettre opposée à lecture dans l'esprit, ou vérité absolue opposée à vérité relative) (je veux dire que moi, en tous cas, je les trouve douteuses), vient aussi de solides inimitiés personnelles.

    Je connais des pasteurs ou meneurs évangéliques dont la vocation, un peu libre, a commencé dans un cadre luthéro-réformé, lorsqu'ils étaient jeunes, ou des groupes de prières un peu "border line" dans un cadre réformé s'entend. Mais l'église n'a pas pu, ou pas voulu, les intégrer.

    Ces histoires ne sont pas très nombreuses, mais elles génèrent des brouilles extrêmement durables et fortes, parce qu'elles sont constitutrices de la naissance de l'église évangélique concernée, parce qu'elles forment genèse.

    J'observe toutefois une pratique qui favorise le rassemblement : la location, ou le prêt, ou même la vente de temples réformés/luthériens à des évangéliques. J'observe qu'il est très usuel qu'une communauté réformée prête le temple, même gratuitement, à une communauté évangélique naissante. Ces pratiques génèrent de très bonnes ententes entre les communautés. Cette pratique existe aussi, d'ailleurs, entre évangéliques. Espérons.

    Cordialement.

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