Les passionné(e)s d'histoire du protestantisme, et, au-delà, celles et ceux qui s'intéressent au rôle social des religions en France, liront avec intérêt le très bon dossier publié cette semaine (n° du 4 août 2011) par l'hebdomadaire Réforme, journal de référence du protestantisme français.
Coordonné par l'infatiguable Jean-Luc Mouton, il comporte cinq articles de synthèse sur les protestants français au XXe siècle, "acteurs de l'Histoire".
Le premier, signé Jean Baubérot ,rappelle le rôle protestant comme "cobâtisseur de la séparation" (de 1905 entre Etat et religions), le second, signé André Encrevé, retrace "la formation de l'Eglise Réformée" (la principale Eglise protestante française), le troisième, signé marc-André Charguéraud, revient sur la figure emblématique de Marc Boegner.
Jean-Paul Willaime revient ensuite, dans un quatrième article, sur "le temps des contestations" dans le contexte agité de 1968. Enfin, Yannick Fer conclut ce panorama avec une excellente synthèse consacrée à "la nouvelle donne évangélique" (p.11 du numéro).
Il conclut de la manière suivante en terminant sur le "christianisme foisonnant" des nouvelles Eglises de migrants: "Il reste à voir dans quelle mesure son rêve d'une 'mission inversée' (la nouvelle évangélisation des anciennes nations missionnaires) peut conduire demain à un heureux métissage ou rejoindre les ambitions des réseaux évangéliques conservateurs".