Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sud Soudan : le petit frère africain d'Israël

soudan,sud-soudan,salva kiir,israël,islamismeDans l'histoire africaine contemporaine, la création du Sud-Soudan, au terme d'une des plus effroyables guerres civiles des 100 dernières annnées, constitue un événement majeur.

C'est aussi un facteur de reconfiguration de la géopolitique religieuse, avec l'affirmation d'un nouvel Etat indépendant à forte majorité chrétienne, qui prend soin de se démarquer de la ligne islamique et islamiste du Soudan du Nord.

Cette "différence" sud-soudanaise prendra du temps pour s'affirmer. Mais dès à présent, on ne saurait trop souligner la nouveauté des liens établis avec ... Israël. Pour le pouvoir islamiste de Khartoum, aux heures sombres du Soudan unifié, Israël était un grand Satan. Pour un citoyen soudanais, à l'époque, impensable de voyager Israël.

Rien de tel avec la nouvelle République du Sud-Soudan, qui a pris soin, dès sa création de valoriser les liens avec l'Etat d'Israël, dont les drapeaux ont été brandis lors des festivités de l'indépendance (voir ci-dessous). Sommé par le Hamas de refuser tout lien avec Israël sous prétexte que la République du Sud Soudan serait un Etat "arabe", Salva Kiir, président du nouvel Etat sud-soudanais, lui a répondu que son pays n'était pas arabe, et qu'il entendait développer des liens étroits avec Israël.

 

soudan,sud-soudan,salva kiir,israël,islamisme

Ce souci de resserrer les liens ne s'est pas fait attendre: après des échanges bilatéraux en juillet et août 2011, Salva Kiir a déclaré, il y a trois semaines, vouloir installer l'ambassade sud-soudanaise en Israël... à Jérusalem, et non pas à Tel Aviv.

 

Ambassade sud-soudanaise à Jérusalem

soudan,sud-soudan,salva kiir,célia belin,israël,islamismeCe geste fort (qui reste à concrétiser), imité seulement par le Costa Rica et le Salvador, marque de manière spectaculaire un basculement géopolitique en Afrique de l'Est: le géant soudanais, désormais divisé, n'est plus ce bloc anti-israélien hostile.

Si le Nord demeure sur sa ligne islamiste et antisioniste, le Sud-Soudan est désormais en passe de devenir le petit frère africain d'Israël.

Se pourrait-il que dans ce processus, les chrétiens évangéliques aient joué un rôle? Il ne faudrait pas surestimer leur influence, qui reste assez limitée, bien qu'ils rassemblent entre 2,5 et 3 millions de Sud-Soudanais.... Mais au titre d'adjuvent, il est très probable que la réponse soit "oui".

Traditionnellement prosionistes, les évangéliques soutiennent volontiers Israël (cf. les travaux de Célia Belin), jusqu'à voir en Jérusalem sa "vraie" capitale, et non pas Tel Aviv (capitale officielle).

On peut faire l'hypothèse qu'une impulsion évangélique (sud-soudanaise, mais aussi états-unienne) n'est pas étrangère à ce choix fort du nouvel Etat d'implanter son ambassade à Jérusalem.

Les commentaires sont fermés.