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Quitter le milieu évangélique: découvrir la thèse de Caroline Gachet

caroline_bis.jpgAprès avoir eu le privilège de participer aux deux étapes de la soutenance de thèse de Caroline Gachet (Université de Lausanne), c'est un grand plaisir de la retrouver dans cet interview accordé à Protestinfo, où elle évoque quelques aspects de son remarquable travail de recherche consacré à celles et ceux qui ont "quitté le milieu" évangélique.

Cette thèse de doctorat pionnière soutenue cette année (2013) mérite une belle publication et ample commentaire. Elle s'intitule "Quitter le milieu": une étude sociologique des processus de désaffiliation religieuse du milieu évangélique suisse", LAUSANNE, Université de Lausanne (2013, sous la dir. de Jörg Stolz).

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Commentaires

  • Bonjour.

    Bonne nouvelle. C'est super et génial.

    Un grand MERCI à vous Monsieur Fath de transmettre cette info et doc.
    Un grand MERCI aussi à Caroline Gachet pour ce travail. Plus, son temps et courage d'avoir étudié sur ce sujet.
    A souhaiter que cela ne reste pas ... sans suite, et ni, sans ... bonne(s) suite(s).

    Merci.

  • bjr,
    Depuis longtemps j'observe cette cette contradiction énorme: quand quelqu'un devient "membre" d'une église [ en particulier évangélique ] on lui fait fête. Tout est un peu "rose bonbon" en ces cérémonies d'accueil généralement fort lyriques.
    Quand la personne quitte, souvent, c'est tout juste si l'assemblée le sait. Rares sont alors les démarches qui portent à la connaissance du groupe, soit les raisons exprimées directement par l'intéressée, soit, en cas d'impossibilité, ce que le Conseil en a appris et compris.Du coup, aucune analyse critique n'en est possible et encore moins souhaitée. Est-ce ainsi qu'un groupe peut grandir en maturité? Bien sûr que non.
    L'autre aspect, relationnel, quand, au contraire, le départ est collectivement dramatisé et instrumentalisé, s'éclaire par la distinction de Bonhœffer entre "communauté psychique" et "communauté spirituelle". Si un église n'est pas un "club" et encore moins une secte, les portes doivent restées grandes ouvertes dans les deux sens sur le mode d'un espace laïque interne qui propose un seuil, indéfiniment, car l'affiliation à une église ne devrait en aucun cas valoir de carte d'identité spirituelle. C'est tout le problème de l'"appartenance" qui, de manière générale, pourrit toute la question de l'"identité".
    Le capital d'affinités "psychiques" et sociétales est souvent l'arbre qui cache la forêt de toutes les captations qui ont peu à peu structuré le groupe dès lors communautariste même si la dimension interculturelle y était absente. ce "capital", supposé existant – car il peut aussi s'avérer vide – pourrait être une merveilleuse occasion de repenser l'autre et se repenser soi par-delà la rencontre ecclésiale. l'autre a toujours été "ailleurs", ne l'oublions pas. Je trouve beaucoup de sens à l'épisode d'Eutychus, dans Actes, tombant de la fenêtre de l'assemblée, juste le long des murs... C'est en le "réveillant" et sans admonestation aucune que Paul lui permet de rejoindre les autres.
    Dans toutes les églises absolument une réflexion s'impose sur la fameuse "communion fraternelle", essentiellement affective le plus souvent alors qu'elle pourrait être le terreau d'un délicat travail sur certaines nuances de vécu, des divergences de conceptions dont le gradient de divergence peut être explicité, etc...
    Au lieu de cela le chantage affectif est souvent de rigueur et c'est plus que déplorable, scandaleux et non évangélique du tout.
    Une église peut être quittée par principe. Tout départ laisse une blessure. Mais cette blessure doit marquer les responsabilités des deux versants de la plaie et ne pas servir à proprement neutraliser ou agonir l'autre, celui ou celle qui "part".
    Les pasteurs de toute obédience sont-ils préparés à cela?
    cordt,gef

  • "le problème de l'"appartenance" qui, de manière générale, pourrit toute la question de l'"identité". "

    Gef, Bonjour.

    A mon sens, ce n'est pas la même chose "Appartenir à" et "être soi."
    Souvent "appartenir à" = devrait être "tous idem".
    Mais le semblable n'est pas le même et implique le respect de l'identité de la personne.

    Par ailleurs, ces milieux ne tiennent pas du tout à ce qu'un départ soit évoqué, pour plusieurs raisons :

    - risque de faire "tâche d'huile" > surtout pas > influence négative: il faut tout faire pour être et rester protégés, y compris, surtout ne rien dire ;
    Ils attendent que celui qui est parti : qu'il se repente de sa conduite, mauvaise, à leurs yeux ;

    Pour eux :
    - celui qui part : cette décision est souvent entendue comme "c'est de sa faute à lui"," jamais au groupe, ni à ses responsables" ; celui qui part et considéré comme "renégat", "pas "en règle avec Dieu", pas fréquentable.

    C'est tout dire : le contraire de l'Evangile.

    Entre autres.

  • rebjr Leeber T et autres,

    Ca va même plus loin encore: plus j'y pense, plus la question de l'"appartenance" m'apparaît comme un piège énorme. C'est l'idée que l'identité se constitue par remplissage, avec des tas de "liens", comme la valence d'une molécule qui se sature. D'où des revendications identitaires, aujourd'hui, qui sont délirantes.
    Je pense qu'au contraire c'est sur la question du "sujet" qu'il faudrait revenir (livre en cours). le "sujet" est une capacité d'instanciation [ "lève-toi" , "va"] face à une situation, un appel, une exigence, bref, par rapport à du lointain ressenti comme manque. Plus de remplissage, alors, mais de la responsabilité et de l'humilité devant la tâche. Abraham, Moïse, d'autres l'ont illustré dans le domaine religieux et dans le monde profane, bien des "résistants".
    Alain Renaut, notamment, a bien montré, côté philo, comment la montée en puissance de l'"individu" s'est fourvoyé en confondant l'individu comme réceptacle, lieu de jouissances et l'individu comme "sujet" capable de se poser face aux scandales, à l'absurde, et aussi à l'"appel" (cf. Francis Jacques sur cette dimension d'appel).
    Dans le monde évangélique, vous avez raison de pointer ce fonctionnement. C'est un problème général: place et statut de la "critique" chaque fois confondue avec "polémique". Celui qui "part" n'a pas raison parce qu'il part, mais ceux qui coupent les ponts avec lui ont tort selon l'Evangile m-eme, me semble-t-il.
    Cordialmt,gef

  • Partir sans toujours savoir où on va ça gêne.
    Les évangéliques ils n'aiment pas.
    Mais pourtant dans ce départ il y a parfois la foi d'Abraham

  • Merci à vous
    Gef et Nicolas.

    J'ai un emploi du temps serré ; je reviendrai plus tard.

    Oui, l'identité.....

    Oui, pas évident de partir n'importe quand et peut-être, comment.

    Mais très intéressant de savoir si on doit partir, pourquoi, dans quelles conditions, sur la base de quelles motivations, dans quel contexte, pour faire quoi.

    Ou, tout simplement, déjà, pour apprendre, enfin :... à être libre et à être soi, pour soi-même et dans la vie avec les autres, responsable.

    "Il n'y a pas de liberté sans responsabilité".

    Abraham n'est pas parti... à l'aventure - cela n'est qu'une première lecture, à la lettre, mais ce n'est pas son contexte de vie réel.

  • Tout à fait d'accord avec vous Leeberté.
    La liberté c'est un choix responsable, pas n'importe quoi.
    Il y a aussi du courage et du risque dedans. Ce n'est pas facile.
    C'est pour ça aussi je crois ? qu'envers ceux qui se lancent, il faut de la grâce plutôt que du jugement.
    Et du respect aussi, pour ceux et celles qui choisissent un départ,!

  • Bonsoir Nicolas.

    Reprise de mon passage rapide -mi-journée.

    Partir : ce n'est pas seulement un choix, éventuellement ;
    cela peut-être une nécessité ou une réponse à un appel, même en germe depuis très longtemps - pas se faire plaisir, pour le plaisir ;
    il ne s’agit pas de faire n’importe quoi, ni comment, ni quand.

    Mais aussi, Dieu fait ce que nous ne pouvons pas faire, dont créer des contextes, des moments particuliers, précis, des circonstances, même à vue humaine, défavorables. Ce n’est pas une « recette applicable » à tous les coups, pas du tout.
    Cela fait partie d’un cheminement, dans la vie, dans une vie. Cheminement assuré avec la confiance en Dieu qui va encore, très bien et parfaitement, Lui, accompagner la personne.

    Mais je crois profondément que la vraie question, derrière cela est bien davantage :
    où en suis-je dans ma propre vie, celle qui ne regarde que moi. Est-ce que je suis celui ou celle que je devrais être, tel que Dieu aimerait que je sois, libre et responsable personnellement de ma vie et au regard des autres ?
    Et si je ne sais pas, ou pas vraiment, là, il y a des questions à se poser et envisager aller plus loin.

    Dont aussi, au niveau de l’enseignement que je reçois, là où je suis : c’est fondamental.

    Il ne s’agit aucunement de répondre « amen » à tout, sous prétexte que je serai couvert(e) devant Dieu, parce que j’ai obéi à x ou y. Pas du tout.

    Bien sûr que j’ai besoin de lire et étudier la Bible, mais pas de « tout gober » bêtement parce que « quelqu’un a dit que » (ce qui est, malheureusement, plus que courant, dans certains milieux).

    Et qui plus est, personne n’a à juger quoique ce soit dans le domaine de mes décisions personnelles, personne.

    Pour revenir à : « Partir sans toujours savoir où on va ça gêne. Les évangéliques ils n'aiment pas ».

    > bien évidemment : c’est perdre le contrôle sur quelqu’un, c’est être devant un échec de soi-même, de son pouvoir qui « part en fumée », préférant dès lors accabler autrui –culpabiliser- plutôt que de reconnaître ses propres erreurs + reconnaître et accepter aussi que l’autre est LIBRE DE SA VIE :

    tout le ministère de Jésus : rendre son prochain LIBRE. Et libre de son chemin, plutôt qu’être fermé sur son horizon limité, et limitant… Dieu Lui-même. C’est dire.
    Et dire la compréhension qu’ont certains de l’Evangile…… !

    Merci pour votre sensibilité aux décisions parfois difficiles, voire compliquées, que sont celles qui doivent être prises, avec la Grâce de l'Eternel qui accompagne, encore et encore.

    Bonne soirée à vous, Nicolas.


    * @ Gef : je vais reprendre sur "identité". Un petit peu de temps.

  • Bonsoir Gef.

    "l'affiliation à une église ne devrait en aucun cas valoir de carte d'identité spirituelle.
    Tout à fait, pas du tout !!

    C'est tout le problème de l'"appartenance" qui, de manière générale, pourrit toute la question de l'"identité".
    L'être humain libre n'appartient pas aux autres..........
    C'est de l'imagination et de l'illusion, seulement.

    "l'identité se constitue par remplissage, avec des tas de "liens" :
    c'est surtout un non-sens relationnel : l'idée que chacun parvient à construire l'autre comme soi-même ou conforme à une communauté ..... !! Par influence, par manipulation, par de faux enseignements, par l'impression qu'avec telle ou telle façon de vivre les relations, l'autre va se transformer, ainsi que nous l'imaginons, nous : rien à voir avec le désir de Dieu pour la vie d'une personne, mais vraiment rien.


    "Les pasteurs de toute obédience sont-ils préparés à cela?"
    Gef : osez-vous imaginer (en disant cela) que des pasteurs en seraient là ??

    .... Le troupeau dont on s'occupe (Oui, heureusement cela existe) ou : QUE L'ON SURVEILLE et QUI NE DOIT PAS S'ECHAPPER....!!!

    Tout le contraire de l'Evangile et de l'enseignement de Jésus-Christ.

    Bonne fin de journée.
    Cordialement.
    LBT

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