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Du "miracle d'Arago" (Michel Serres) à la démocratisation du savoir

Jeune Berger.jpgLes habitués de la Faculté de Théologie Protestante de Paris (IPT) sillonnent régulièrement le Boulevard ARAGO.

Mais sait-on qui était cet Arago?

Le philosophe français Michel Serres, dans le dernier numéro de Challenges consacré à la révolution des formations en ligne (lien), nous raconte une très jolie histoire à son sujet, à la page 56 du magazine. 

Il était une fois un jeune berger...

En fin d'interview, Michel Serres rapporte que Monge et Laplace, fondateurs de l'Ecole Polytechnique à Paris, sont parti à cheval, durant la Révolution française, pour chercher les premiers élèves méritants qui pourraient suivre la formation prévue. "Un jour", dit-il, "ils sont arrivés dans les Pyrénées et on leur a signalé un berger de 14 ans qui savait de l'algèbre". Michel Serres ne précise pas qu'il est aussi collégien à Perpignan, mais peu importe. Perpignan, c'est loin de Paris, et le jeune berger n'était pas un "fils à papa"...

Monge et Laplace notent, dans un rapport toujours consultable: "M.Arago, berger à tel endroit, sait de l'algèbre. Il nous a promis d'apprendre la géométrie et donc nous le recevons à l'Ecole polytechnique".

Michel Serres résume à sa façon, au risque de sacrifier la précision à la tentation de la "belle histoire". Mais il n'a pas tort en soulignant l'extraordinaire concours de circonstances qui permis à ce petit Perpignanais d'entrer à Polytechnique. Et Michel Serres de conclure: 

"Il avait tout fait tout seul, M.Arago. Le jeune berger a été reçu à Polytechnique à l'âge de 15 ans et à l'Académie des sciences à 21. Il y a plus de deux cents ans, cela a été un miracle que M.Monge aille voir Arago. Là, avec les nouvelles technologies, la possibilité d'accès au savoir devient infinie. C'est ça, mon espoir". 

Commentaires

  • Regrettable de voir une homme que nous avons admiré autrefois, M Michel Serres, élaborer un tissu de sottises sur la jeunesse de François Arago. Les propres mémoires de l'astronome et toutes ses biographies devraient vous permettre, cher Monsieur un retour vers la vérité toute simple (date d'entrée à Polytechnique par exemple). Je suis désolé.

  • Bonjour.

    Belle expérience, ajoutée au miracle d'une visite inattendue.

    J'aimerais aussi dire que les formations en ligne - à condition de s'assurer de leur sérieux - sont extrêmement aidantes pour ceux qui sont éloignés ou/et n'ont pas suffisamment de moyens financiers, ou encore, ont des obligations ne leur permettant pas de se rendre régulièrement en cours.

    Je parle par expérience personnelle : avec un travail et une charge familiale importante ne me permettant pas spécialement beaucoup de sorties, ni même de pouvoir me rendre à l'Université (50 km au plus près), j'ai eu le privilège de pouvoir faire des études universitaires à distance, sur Moodle, pendant trois années, avec diplôme universitaire reconnu. Ce qui m'a permis de valoriser mon travail personnel, d'avoir accès ensuite à d'autres formations en fac.

    C'est aussi un privilège de pouvoir apprendre à travailler autrement, en milieu international, alors que tout semble fermé autour de soi dans un espace quotidien limité. D'apprendre à travailler avec les autres différemment et aussi d'avancer, ensemble.

    Ce qui n'exclut pas le fait d'être content de pouvoir être en cours en présentiel, lorsque cela est possible...

    Les formations en ligne, c'est aussi l'occasion, à la suite d'une validation de diplôme, la possibilité de formation spécifique en tutorat (encore rare, du moins en France).

    + garder des relations, des contacts parfois très intéressants, qui durent dans le temps.

    Les formations en ligne, c'est très bien si l'on est particulièrement vigilant et assuré que c'est du sérieux.
    On peut réaliser des travaux que l'on ne pourrait pas faire autrement dans certaines conditions, souvent difficiles au quotidien, rendant la vie intellectuelle (suivi de cours) pratiquement impossible, limitant aussi les possibilités personnelles en terme de perfectionnement, d'investissement relationnel, professionnel.

    C'est une grande chance, en particulier pour ceux qui n'ont pas d'autres possibilités.

    Bien cordialement.

  • Cher "Bayart",
    Je partage l'essentiel de vos remarques. C'est la raison pour laquelle, dans la blognote, j'ai souligné que Michel Serres raconte au risque de "sacrifier la précision à la tentation de la "belle histoire"...
    Depuis quelques temps, ce philosophe très estimable s'exprime en fait en paraboles, plus qu'en récits historiques vérifiables. Et cela devient un peu gênant, effectivement, surtout lorsque les journalistes ne prennent pas la peine de recadrer ou vérifier.

  • Un autre exemple de storytelling de Michel Serres, qui occupe tout l'espace médiatique : http://www.laviemoderne.net/detox/39-deus-ordinator

  • Bravo pour cette enquête au fil du temps effectivement édifiante sur la réécriture d'une anecdote en soi intéressante (origine du mot "ORDINATEUR"), où le philosophe finit par se donner le beau rôle au mépris de toute exactitude. Laissons à Michel Serres le bénéfice du doute en matière de bonne foi, mais souhaitons qu'il soit recadré et corrigé quand il le faut. L'homme est remarquable mais il n'est pas omniscient, loin de là. Il n'est pas à l'abri non plus du cabotinage et de la "grosse tête", et l'embaumement obséquieux dont il bénéficie de la part des médias ne lui rend pas service... et ne rend pas service non plus au savoir.

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