Lors du séjour du pape catholique, du primat anglican et du modérateur de l'Eglise presbytérienne d'Ecosse au Soudan du Sud, du 3 au 5 février 2023, la plupart des médias français se focalisent sur le pape François.
Il faut reconnaître que le pape catholique détient une légitimité et une visibilité internationale qui force l'attention. Et son geste spectaculaire, en avril 2019, lorsqu'il baisa les pieds des belligérants sud-soudanais pour leur implorer la paix et la réconciliation, a marqué les esprits. Par ailleurs, le président sud-soudanais en exercice, Salva Kiir, est un catholique, formé à l'école des missionnaires Comboni.
Il reste que le paysage religieux sud-soudanais est loin de se résumer au catholicisme.

Une guerre civile déchire le Soudan du Sud depuis décembre 2013. Elle a généré, avec le conflit yéménite et le conflit syrien, une des plus graves crises humanitaires du début du XXIe siècle. Le conflit inter-sud-soudanais aurait provoqué 382 000 victimes à compter de 2018, et plus de 4 millions de personnes déplacées (dans le pays ou à l'extérieur), sur une population totale estimée à 12,5 millions d'habitants. Ce n'est pas un conflit religieux. Les acteurs confessionnels exercent, dans ce contexte, un rôle de médiateur.