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Crise générationnelle

Dans le dernier numéro de l'hebdomadaire Réforme, j'ai écrit un article intitulé "Génération Raskolnikov" (du nom d'un héros de Dostoïevski, jeune précaire qui tue une vieille nantie, avant l'expiation et la rédemption).


Je ne reviendrai pas ici sur cette analyse, si ce n'est pour signaler l'excellent dernier article du sociologue Louis Chauvel, dans Le Monde. Il actualise des travaux et des analyses sur lesquels je me suis appuyé dans l'article de Réforme, pour dire, en substance: la génération des enfants de babyboomers est mal partie.

Dixit Louis Chauvel : "Le phénomène étant clairement générationnel, il prend l'allure d'une crise de civilisation. Dans le secteur public en particulier, le mieux-être avéré des seniors s'accompagne de la multiplication des échecs durables chez les jeunes.

L'expérience familiale du déclassement et les cas de collègues et de voisins confrontés aux mêmes maux diffusent l'idée que les progrès passés ne seront pas transmis à la génération à venir."

Chauvel précise aussi qu'il ne s'agit pas seulement d'une "idée", mais d'une réalité vérifiée statistiquement. Ce qui permet de mieux comprendre l'ampleur de la mobilisation anti-CPE.

La comparaison qu'il établit subrepticement avec l'Allemagne de 1932 promet des élections 2007 à très haut risque... Car quand la classe moyenne vacille, quand la jeunesse perd espoir, tous les dérapages démagogiques deviennent possibles. Pour aller plus loin, lire son article du Monde, et regarder sa page Web, fort bien faite. Ce sociologue nous donne des clefs essentielles, au-delà du bla-bla de seconde main.

Commentaires

  • L'article est en effet excellent. Et le rapprochement avec l'Allemagne de 1932 est judicieux.
    Vous avez raison de parler de ces "dérapages démagogiques" visant certainement quelques uns de nos politiciens.
    Chez certains de nos intellectuels français, prenons le cas des écrivains, un verrou c'est aussi débloqué. Houellebecq est considéré par ceux que l'on dit "connaisseurs" comme notre plus grand romancier. Différencier la création artistique et les idées d'un homme est un fait. Mais n'est pas Céline qui veut. Chez Houellebecq "sa"... réalité rejoint souvent sa fiction.
    J'espère que je me suis fait comprendre.
    Ne m'en veuillez pas, il est deux heure du matin, je suis fatigué, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire un commentaire à la lecture de ce billet.

  • Décadence, génération perdue... Mon grand père aussi disait ça. La mémoire transgénérationnelle fonctionne selon un schéma bien établie à ce que je vois. Elle a la peau dure. Chaque génération s'adapte à la situation en adoptant des procédures nouvelles et en en rendant caduques d'anciennes qui nous paraissent tellement indispensable et "moralement" atemporelle...
    Soyons philosophes et admettons nos limites quand à notre pouvoir de percevoir l'avenir. Le marc de café analytique sous couvert d'analyse sérieuse reste du marc de café, même si c'est du café de chez Fauchon (CNRS et tous ces cousins)

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