Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Colloque Protestantisme (18-20 novembre 2010): les données IFOP

P1100121_2.jpgAvec le brio qu'on lui connaît, Jean-Paul Willaime (ci-contre) a apporté hier les conclusions du colloque sur la "famille recomposée" du protestantisme français aujourd'hui.

Nous reviendrons ici plus en détail sur cette grande manifestation scientifique, mais pour l'heure, je signale l'immense intérêt des données complètes des deux sondages IFOP 2010 sur les protestants, rendues publiques le 18 novembre au soir.

Bingo, on peut notamment les télécharger sur le site du journal Réforme!  

Cliquer ici.

Commentaires

  • Ces données produites par l'IFOP sont formidables.
    Quel travail!

  • Merci cher Sébastien, ces données m'intéressent beaucoup. J'attendais avec impatience le sondage des pasteurs, ayant déjà téléchargé celui des protestants sur le site de la-croix.com.

  • Je suis assez dubitatif devant ces enquêtes. Je ne comprends pas beaucoup de choses de la démarche sociologique, et ce serait bien que, au fil des billets, vous nous expliquiez, ou plutot vous vulgarisiez, quels principes vous utilisez.

    Dans ces enquêtes on voit plein de catégories distinctes ; pasteur/laïc, évangélique/lu-thé-ro-ré-for-mé, on évoque libéraux/non libéraux, etc. D'où sortent ces catégories ? En quoi se rapportent-elles à un modèle scientifique ? Quel est ce modèle scientifique ? Ce modèle est-il opérationnel, etc ?... certes, il est plus facile d'appliquer ces principes à des sciences comme la physique ou la chimie, mais, justement, comme vous êtes sociologue, je serais très intéressé de savoir comment vous faites.

    Par exemple, soit les catégories "jeunes/moins jeunes" (p.18, enquete protestant). Tout le monde comprend intuitivement de quoi il s'agit, évidemment. Et vous relevez, par rapport à cet évidence, quelques erreurs de jugement communes. Ex : "ce sondage manifeste une inversion de la corrélation classique selon laquelle plus on est jeune, moins on pratique.', dites-vous en votre langage fleuri. Et alors ? En quoi "la corrélation classique" existe-t-elle ? Quels phénomènes la jeunesse/moins jeunesse forme-t-elle, induit-elle ? Quelles rapports y-a-t-il entre les deux, qui aurait commis cette erreur d'analyse ? Comment cela se modélise-t-il ?

    Je pousse à vous demander des explications, parce que la jeunesse est évidemment un point essentiel, et vous ne proposez que le signe "moins" pour toute modélisation... ne faudrait-il pas approfondir ?

    Egalement je suis réservé sur la neutralité de l'observateur. Il me semble avoir compris que dans une démarche scientifique un point, certes discuté, était que l'observateur devait être neutre.

    Or il me semble que des questions sur les récits de création, sur la formation de couples homosexuels, sont tout sauf neutres. Comme dans tous les bons référendums, il est clair que le sondé ne répondra pas à la question mais à une autre, car il devine intuitivement que la question sera ré-utilisée par un pouvoir ou un autre. Que vous le vouliez ou non, ces questions ont un enjeu, et c'est d'ailleurs pour ça que vous les avez choisies je présume... mais que devient la démarche scientifique ?? De toutes façons, qui peut distinguer "un texte exprimant le sens" d'un "mythe signifiant" ?? Vous faites ici référence à des débats publics, avec tout ce qu'ils ont de subjectif et d'approximatif, mais pas à des grandeurs observables.

    Alors après dans la sociologie faut-il toujours que l'observateur soit neutre ?... grande question, je n'en sais rien. Dans la physique du 19ème siècle, oui, c'est sûr. Mais dans la sociologie du 21ème ?...

    Cordialement.

  • Cher Ista,

    Par manque de temps, je fais une réponse courte, mais je compte publier dans qqs jours quelque chose de plus long sur ce blog au sujet du sondage.

    En un mot, il s'agit d'un sondage qui reprend grosso modo les catégories IFOP. Je rappelle que l'IFOP est un grand institut de sondage français, capable de mettre en oeuvre des moyens considérables pour obtenir un échantillon national représentatif.

    Il y a donc un cadre lourd, hérité, à partir duquel nous avons travaillé. Il a ses désavantages, certes, mais aussi beaucoup de qualités, et surtout, surtout, il permet des comparaisons dans le temps pour voir les évolutions (puisqu'on reprend souvent les mêmes questions).

    Cependant, nous avons cherché aussi à affiner et adapter ce cadre. La principale amélioration est celle de la "question filtre". Avant, quand on éliminait systématiquement ceux qui, parmi les évangéliques, ne se considéraient pas comme protestants. Ici, pour la première fois, même les évangéliques qui rejettent la définition de protestant ont été inclus, ce qui donne une image beaucoup plus juste des évangéliques.

    Sur la neutralité de l'observateur, vous faites erreur. Nous n'avons fait que reprendre les questions que posent tous les sondages d'opinion sur les questions d'éthique actuelle (accueil des étrangers, bioéthique etc.). Nous avons par ailleurs rajouté des éléments indispensables pour comprendre les pratiques des protestants (prière, lecture de la Bible etc.). Nous avons enfin cherché à sortir des "rumeurs" ou "impressions", au sujet de convictions attribuées aux protestants et évangéliques, pour avoir des données IFOP fiables, basées sur la méthode de l'échantillon représentatif (cf. la question sur la Création). Nous avons fait notre boulot. Après, ce qu'en font les journalistes et les internautes c'est une autre affaire, mais qui n'est plus de notre ressort.

    Enfin, sur les jeunes, 30 ans d'enquêtes avaient répété, jusqu'aux années 1990, les mêmes choses: les sondés les plus jeunes se détachaient de la religion, par rapport à leurs aînés qui étaient davantage pratiquants et croyants. Une cinquantaine d'enquêtes au moins confirmaient cette tendance!!!

    Là, nous avons une inversion nette, quantifiable, qui constitue le "scoop" principal de ces résultats. Nous y reviendrons.

  • D'un coté cela me parait une bonne chose que des personnes comme vous participent à l'élaboration des sondages, de l'autre j'ai peur que cela donne une légitimité à la pseudo-actualité trépignante habituelle. Au total je vous approuve - ce n'est pas mauvais en soi que de participer à la pseudo-activité trépignante hi hi - mais je me demande comment la science peut trouver son chemin la dedans. Comme vous le dites, la cadre est lourd.

    Soit les catégories. Vous me dites qu'elles viennent de l'IFOP, ok. Je suppose qu'il s'agit de catégories propres à recueillir une évidente reconnaissance, telle par exemple "moins de 35 ans / 35 ans et plus". Avec une pareille catégorisation chacun arrive à faire son marché, je me doute.

    Le même genre pour la catégorie "évangélique" dans son ensemble... elle est évidente, mais... qu'est-ce que c'est ?

    Vous l'avez complétée par les personnes qui se réclament évangéliques sans se réclamer du protestantisme (notez que les catholiques pourraient à bon droit revendiquer être dans cette catégorie là), affirmant que cela donne une image plus juste des évangéliques.... mais si vous étiez une personne évangélique rejetant le protestantisme, vous auriez demandé à l'ifop de limiter l'étude à la seule catégorie dont vous faites partie, affirmant tout autant que l'enquête était plus juste.

    Quand à la neutralité des questions, dans la mesure où on en admet la nécessité, je ne fais pas du tout erreur, de mon opinion. Que tous les sondages posent ces questions ne signifie pas qu'elles soient neutres. Elles sont étudiées pour provoquer des débats, la plupart complètement artificiels, et ainsi promouvoir l'achat de journaux et autres sondages.

    Ainsi des questions comme "Éthique sexuelle et familiale" permettent à chacun de discourir sur l'éthique comme s'il en était spectateur. Évidemment, tel n'est pas le cas. Mais chacun répondra aux questions de façon à y faire croire, forcément, et cela perturbe le phénomène étudié (qui est, crois-je comprendre, le FPF+CNEF).

    C'est récréatif lorsque "l'enquête" se rapporte à des généralités sondagières telles que la société française, les chômeurs ou les jeunes. C'est complètement débilitant lorsqu'il s'agit d'églises, de personnes qui voudraient réfléchir ensemble à ces questions, qui ne sauraient se réduire à une somme d'opinions, en toute objectivité scientifique.

    Bon, bref, j'attends votre publication au sujet de ce sondage :-)

    Cordialement.

  • Merci pour l'info. Décidément faut que je me réabonne à réforme, meme si JL Mouton m'agace.

  • Intéressante la table ronde, et surtout très belle conclusion.
    En attendant le prochain colloque, merci pour ces vidéos.

Les commentaires sont fermés.