Face à ce dilemme, Antoine Lefevre (ci-contre), sénateur maire de Laon (Aisne), semble avoir choisi: cet édile UMP habituellement modéré s'est livré cette semaine à un violent réquisitoire contre la venue des tziganes évangéliques de Vie et Lumière à la base de Couvron (Aisne) cet été 2012, au prétexte que le-dit rassemblement pourrait "mettre en péril le projet de reconversion de la base militaire de Laon-Couvron".
L'organisation cette même année du Teknival, en revanche, ne semble pas avoir posé de problème à l'élu. Les teufeurs feraient-ils moins peur que les tziganes, fussent-ils évangéliques?
En toile de fond de cette opposition, on retrouve des pressions locales, liées à des nuisances réelles ou supposées. Pas d'angélisme: quand 30.000 tziganes se mobilisent, ils n'ont pas davantage de brevet de sainteté que 30.000 non-tziganes, même si dans le lot, il y a quelques milliers de convertis "orthodoxes et orthopraxe" (vie recadrée par les principes évangéliques). Des débordements sont toujours possibles, et de la petite délinquance, aussi! L'inquiétude de l'élu peut en partie se comprendre.
Mais on peut se demander si l'on ne retrouve pas aussi, en toute hypothèse, bien des fantasmes et des préjugés anti-tziganes, abondamment documentés par des auteurs comme Jean-Pierre Liégeois.
A cet égard, il n'est probablement pas inutile, face aux appels à la "mobilisation" de l'élu UMP de Laon (récemment primé pour l'accueil réputé bon de sa bonne ville de Laon), de rappeler deux faits:
1/ Le Teknival 2012 à Couvron, auquel l'élu ne s'est pas opposé, a donné lieu à d'importantes saisies de drogue, selon la presse régionale;
2/ Le rassemblement évangélique tzigane dans l'Aisne, auquel l'élu s'oppose, n'avait pas donné lieu, lors du premier rassemblement en 2009 sur le site de Couvron, à une hausse de la délinquance. "C'était même l'inverse", selon le préfet Pierre Bayle, cité dans le quotidien L'Union.
Est-ce à dire que ces rassemblements sont faciles à organiser? Certes non. Est-ce à dire qu'ils sont sans risque? Non plus. Mais un peu de recul et de pédagogie devraient aider les uns à les autres à se "mobiliser", non pas "contre" un rassemblement chrétien, mais "pour" un accueil réfléchi et informé, plus conforme à la tradition d'accueil picarde dont la bonne ville de Laon a récemment été félicitée.
Commentaires
Mais vous savez bien, cher Sébastien Fath, que les évangéliques sont "la secte qui veut conquérir le monde" ! Et en plus des Tziganes ! !
;-)
Votre post est très partial, cet élu ne veut tout simplement plus de grand rassemblement sur le territoire de sa commune qu'elle qu'en soit la nature
Comme tous les élus de province qui ont des grands rassemblements sur leur territoire, il n'en veut plus, il a assez donné, comme tous les élus qui ont des terrains militaires en reconversion il veut la valorisation économique de ces emprises, rien de plus
Vous poussez le bouchon trop loin cher Schtroumpf.
Je n'ai aucun contentieux à régler avec Antoine Lefevre, élu sérieux, de bonne réputation, et qui par ailleurs n'a rien d'un laïcard intolérant aux protestants évangéliques.
En revanche, dire que sa réaction face au rassemblement tzigane n'a rien de différent de sa réaction pour tout autre grand rassemblement est simplement faux.
Il y a bien, sur le dossier tzigane, une crispation particulière, et il n'y a aucune "partialité" à le dire, même si cela ne plaît pas à tout le monde.
"cet élu ne veut tout simplement plus de grand rassemblement sur le territoire de sa commune qu'elle qu'en soit la nature" dixit Schtroumpf
Cette phrase est évidemment fausse puisque le maire accepte le Teknival, qui n'est pas le plus petit des rassemblements me semble t'il...
Mais Christelle, un maire n'a rien a dire sur le présence sur sa commune d'un grand rassemblement de ce type, il ne l'accepte et ne le refuse ainsi pas !
Les grands rassemblements font peur parfois à juste titre, certains sont rejetés parçe que d'autres éléments anxiogènes s'y ajoutent je le conçois
Nier le désagrément pour les habitants est un déni de réalité !
Évidemment on peut avant tout lire les choses comme une discrimination, mais désolé c'est trop simple et réducteur trop unilatéral, trop partial.
Cela fera 3 fois en 4 ans que nous connaissons ce "déploiement " de caravanes, avec son lots d'incivilités, de gênes énormes pour les habitants des communes avoisinantes, de crainte des artisans, des commerçants, qui quelques fois sont "obligés" de fermer leur boutique ou leur atelier, pour éviter toutes sortes de désagréments. Il est temps de se réunir et de lutter contre la venue de ces personnes, qui malgré elles, peut-être, sèment le trouble dans le paysage paisible de notre belle région.