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Meurtre entre protestants : retour sur le décès d'Eric de Putter

ngend.jpgAu temple du Saint Esprit s'est tenu hier une cérémonie du souvenir organisée par le DEFAP (service protestant de mission)  à la mémoire du jeune théologien français Eric de Putter, assassiné à Yaoundé le 8 juillet 2012 (Université Protestante d'Afrique Centrale).

Une enquête est encore en cours.

Sur fond de rumeurs délétères et d'un passé chargé (Eric de Putter était en conflit avec l'administration de l'UPAC), deux pasteurs camerounais ont été arrêtés: le pasteur Jean Bosco Ngend (vice-recteur de l'UPAC, ci-contre) et le pasteur Barka Nado (accusé de plagiat par de Putter).

Ces hommes ont-ils commandité l'assassinat pour faire taire un gêneur? C'est pour l'instant dans ce sens que s'oriente l'enquête, mais rien n'est encore prouvé à ce stade.

jerCwyfQXL-oDpRXkRR4ezl72eJkfbmt4t8yenImKBVaiQDB_Rd1H6kmuBWtceBJ.jpegIl reste le souvenir d'un enseignant protestant chti (originaire de Fourmies) fauché en pleine jeunesse (31 ans) qui laisse une veuve, Marie-Alix Nyoth, et beaucoup de questions sans réponse.

Au-delà des discours lénifiants et de la langue de bois, ce drame jette enfin une lumière crue non seulement sur une corruption endémique (le protestantisme n'est pas immunisé!), mais aussi sur le délicat exercice d'une parole critique dans un contexte interculturel et "chrétien" traversé de non-dits.

Commentaires

  • Le DEFAP a rendu un bel hommage à Eric de Putter :

    http://www.defap.fr/article.php?id_article=1281

    Espérons que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que les vrais coupables soient punis.

  • Bonjour,

    Moi j'adore critiquer tout et tout le monde, dans la joie et la bonne humeur, mais cette fois ci vu les circonstances, je vais essayer d'y aller "soft". Pour ceux qui naissent aujourd'hui, pour leur mère, il est peut être mieux de voir des gens autour d'eux débattre ensemble ? Et je vais faire gaffe à ne dire que des choses relativement neutres et générales, telles que les gens du Defap, bien que je ne les connaisse pas du tout, et qui sont en cette affaire avant tout des victimes, seront probablement d'accord avec.

    Il me semble que la charité souffre de sa commercialisation.

    Dire ça ne devrait choquer personne, puisque le Defap ne commercialise rien du tout, et j'ai choisi le mot "charité", ce vieux mot obsolète que plus personne n'utilise, de façon à ce que personne ne se sente directement concerné en ces heures sensibles. La "charité", c'est tous ces trucs qu'on emploie type évangélisation, service, don, offre, responsabilisation, et blablabla.

    Soit, par exemple, les restos du coeur. Comme c'est une organisation non religieuse qui ne vend rien, on peut discuter sereinement ici de ses éventuelles dérives de charité mercantile.

    L'année dernière ils ont distribué 900.000 repas PAR JOUR, ce qui est quand même fabuleux. On y fait carrière, aussi bien comme bénévole (à exercer le don de soi), que comme professionnel. Ils fonctionnent sur fond européen, national, départemental, privé (bref, tout).

    S'ils arrêtent, ça pète partout, en France, du moins. Mais s'ils continuent... c'est pas clair que ça pète pas un jour quand même. On n''a pas vraiment de solution, alors on donne à bouffer, en attendant. Dans les quartiers qui se paupérisent, on cherche avant tout à préserver la valeur de l'immobilier ; c'est comme pour la Grèce, où l'on cherche avant tout à sauver les banques. C'est plus du commercial que du charitable, ça.

    Alors, arrêter quand même ? Moi, si on me pose aussi brutalement la question, je réponds que oui.

    Si on me la pose moins brutalement, je réponds que, à l'origine, le créateur de cette "affaire", Coluche bien sûr, était d'abord un humouriste, un caricaturiste, volontiers insultant. C'est d'abord ça qui a fait son succés, et le succès des restos du coeur. Pourquoi ? Parce que ça faisait bouger les lignes, en construisant l'adhésion et la confiance. Rire ensemble, ça donner à penser un autre monde. Cette dimension n'existe plus du tout dans les restos du coeur, sauf dans 'l'esprit".

    Mais ce n'est pas un esprit ; l'esprit est un faux nez que l'on agite pour sacraliser une institution. Le rire, se moquer de son prochain, est un des plus puissants moteurs de la vie. C'est concret. C'est un travail. C'est une réflexion. C'est un budget. Ça peut rater.

    Coluche le faisait. Et avec des gens comme Coluche, les mamans peuvent continuer à faire des enfants avec confiance. Il avait inclus, dans la charité, quelque chose d'une réflexion et d'une action du monde, pas seulement un acte généreux. Et que l'on viennent pas parler de ces inepties de 'caricature responsable", ou "talentueuse" ; à l'époque, Coluche était pas franchement toujours bien vu.

    Il est de bon ton, aujourd'hui, de se moquer des "chrétiens de gauche". C'est oublier qu'ils savaient inclure dans leur action, et tout au long de leur action, une réflexion politique, qui se donnait (à tord ou à raison, ça c'est autre chose) comme une possible solution. ils considéraient que la détresse de l'un concernait tout le monde, et s'analysait, se résolvait non seulement à l'échelle de l'un, mais aussi de tous.

    Soit par exemple les prêtres ouvriers : à un déficit de dignité commun (les ouvriers et les prêtres n'avaient pas bonne presse), ils pensaient que l'assemblage gagnait une dignité commune.

    Ou encore les jardins ouvriers (encore "ouvriers"... on n'est pas de gauche pour rien), qui ouvrait le monde ouvrier vers celui des jardins, améliorant leur santé et leur quotidien. Le monde du jardin est un espace de solution pour la politique et la spiritualité... on peut être pour ou contre cette idée, c'est quand même une idée.

    Ou aussi les méconnues Association Française Protestante, qui ont monté un nombre hallucinant de projets locaux, qui profitent encore aujourd'hui à plein de gens, mais dont les protagonistes ne se trouvent plus que dans les archives.

    On dit aujourd'hui qu'il faut remettre de l'argent dans le circuit pour rétablir la confiance. Mais c'est une ineptie complète. (colportée surtout à gauche, oui je sais). Dans toute forme d'économie, c'est d'abord la confiance, puis l'argent, et non l'inverse. Cette confiance primale, c'est la charité qui peut la donner. Et la charité se trouve non pas en obéïssant à des règles, mais au ventre.

    Bref je veux dire que la charité, même laïque, ne saurait tourner toute seule, sur ses propres objectifs, mais qu'elle reste dépendante... d'un humouriste ? Et que s'il y est pas, bin il vaut mieux arrêter, pour la charité. Et que, pour faire ça, à la surprise générale, même au niveau du coeur, il faut quand même des professionnels, tel que l'était M. De Putter. (et Coluche).

    Voilà... j'ai pris les Restos du Coeur pour critiquer le Defap. Lorsqu'il y aura une émeute dans les files d'attentes des Restos du Coeur, alors je prendrai le Defap pour critiquer les Restos du Coeur.

  • Merci de grater au-delà du vernis religieux.
    Il faut un coup de balais et une conversion avec repentance.

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