Marcella Iacub est une femme intelligente, libre et courageuse, auteure et directrice de recherche au CNRS.
A l'occasion de la sortie de son livre relatant sa liaison avec DSK, dont tous les grands médias se sont fait l'écho, on peut, de surcroît, lui être reconnaissant d'une chose: enterrer définitivement toute illusion sur un quelconque magistère éthique d'une certaine "goche" française.
Ce énième scandale revêt de ce point de vue une "force instituante", pour citer Damien de Blic et Cyril Lemieux (Politix, vol. 18, n°71/2005, p.11).
Quand Libération (où M.Iacub est chroniqueuse) ou le Nouvel Observateur (qui l'interviewe) surpassent le pire torchon tabloïd en publiant de mercantiles secrets d'alcôve humiliant un peu plus un homme déjà à terre, et soutiennent à bout de bras la provocation de Iacub, avec leurs intellos grands bourgeois viveurs, masculins et conservateurs (brahmanes du progrès de "goche" comme Aeschimann, Bourmeau, Garcin, Lefort, Lançon...), on obtient ceci:
Grâce à la transgression de Iacub et surtout son écho, ultime confirmation est donnée de la déréliction avancée et du mensonge d'une certaine "goche" française naufragée. Qui en vient à soutenir une option littéraire nourrie de trahison, de dévoilement mercantile, de grossier mépris pour une femme de ménage africaine et de compassion (très) équivoque pour un pitoyable amant qualifié de "porc".
Le livre de Marcella Iacub n'est pas l'épicentre. On peut même avoir une certaine admiration pour la témérité libertaire et transgressive de cette femme, au talent indéniable (qu'on soit d'accord ou pas avec ce qu'elle dit ou écrit).
Le coeur de l'affaire tient dans l'écho extraordinairement complaisant et cupide donné par de soi-disant maîtres en éthique progressiste, qui font leurs choux gras, toute honte bue, d'une misère étalée en plein soleil par leurs soins. C'est précisément en cela que réside la force instituante du scandale Iacub/DSK/tabloïds de goche.
Renflouement des prestataires de valeurs alternatives
Ce "scandale instituant" représente (entre autres) un formidable dossier d'étude, à longue portée, pour politologues et chercheurs. Ce naufrage (qui plus est dans l'aveuglement des intéressés, à l'inverse d'autres naufrages) induit en effet 1000 conséquences à venir, à la fois dans le domaine politique (poursuite de la montée inexorable du Front National) et religieux (renflouement des prestataires de valeurs alternatives, qui n'en demandent pas tant).
On lira avec profit, sur l'écho donné à la posture Marcella Iacub, la cinglante et brillante chronique de Christine Angot, dans le quotidien Le Monde, qui dit à sa manière (si particulière) l'essentiel sur ce naufrage de ce qui fut, il y a 40 ans, une offre politique et intellectuelle éthiquement crédible.
Commentaires
Christine Angot est à sa place quand elle se défend de l'amalgame avec son oeuvre, et elle a bien raison d'envoyer tout un tas de piques à Marcela Iacub et à ceux qui la survendent en ce moment, mais son texte me gène beaucoup sur un point précis : son dogmatisme quand à ce que doit être le rapport entre la littérature et la vie. Elle en a son idée, comme chaque écrivain je suppose, mais elle ne semble pas bien faire la différence entre la manière dont les écrivains parlent de la vie, la manière dont elle parle de la vie et la manière dont chaque écrivain devrait être obligé de le faire (se moquer du fait que Iacub est à la base, juriste, en est du coup assez étonnant : qui confond le droit et la littérature ?). L'histoire des lettres est très riche et chaque nouvelle approche, chaque nouvelle voix, chaque nouvelle méthode, l'enrichit encore. Il n'y a pas lieu de disqualifier quoi que ce soit par principe.
Bjr
Effectivement il faut lire l'article de Christine Angot pour (ne pas) apprécier le livre de Iacub. Il y apparaît clairement que nous sommes dans un univers de poses et de style, de clinquant éthico-politique, avec, entre ceux qui se conduisent mal selon certains critères et ceux qi s'en offusquent selon, souvent mais pas toujours, d'autres critères, il y a comme une convergence, même entre gens qui, une fois leurs performances faites, se détestent.
Christine Angot a mille fois raison d'incriminer les véritables slogans qui, aujourd'hui, tiennent lieu de préceptes de haut vol, alors qu'ils ne font que fossiliser la pensée, réduire l'approche de l'autre à une chasse avec trophée en vue, et même, manquer complètement, ce faisant, le prodigieux mystère (on peut dire aussi "la splendide évidence") de la sexualité.
En contrepoint de ce "dossier" récurrent de DSK et compagnie [compagnie fort heureuse de l'aubaine d'un si bon héraut (sic, pas "héros")], il faudrait lire la merveilleuse biographie de Robert Misrahi, La nâcre et le rocher, Encre Marine, 2012, un livre qui donne à penser, qui délecte sans DSK ou autre adjuvant.
cordialement, gef
Dans le cochon tout est bon y compris le pognon
En somme c'est le résumé de la pensée libertaire de Mme Iacub
cette goche comme voud dites c'est les nouveaux prédateurs non ? Cupides, méprisants pour les faibles et réseautent à fond. A vomir