Immense figure de la littérature états-unienne contemporaine, Prix Nobel en 1993, Toni Morrison s'en est allée.
libération
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Toni Morrison (1931-2019)
Quand les flots du silence et de l'indifférence déshumanisent, son indomptable plume a remonté le courant, vers la source de notre humanité partagée. Non-conformiste, créative, engagée, inspirée, Toni Morrison était, du point de vue religieux, devenue catholique, dans son enfance. Sans rien renier, ni de sa liberté, ni d'un compagnonnage de toute une vie avec les autres Eglises afro-américaines, notamment baptistes (Cf. la narratrice de Sula).Plusieurs de ses oeuvres reflètent, à des degrés divers, le rôle joué par cette spiritualité chrétienne de résistance et de libération décrite dans l'ouvrage de Sylvia FREY (Water from the Rock, Princeton University Press, 1991). Parmi tant d'autres horizons et pépites qui invitent à (r)ouvrir ses livres.Merci Toni Morrison. -
"J'avais 16 ans en mars 1940" (Roger Jacquemin)
Il y a un an et deux jours, Roger Jacquemin (1924-2016) nous quittait. Ce gentleman de Saint-Amé (Vosges) dont la faconde et la générosité étaient connues dans tout le Grand Est a laissé, à titre posthume, une autobiographie de combattant de la France Libre d'un grand intérêt historique.
Ce protestant de confession baptiste est toujours resté d'une extrême discrétion, de son vivant, sur son passé de résistant anti-nazi. Son livre posthume de 158 pages, superbement illustré et documenté, nous apprend beaucoup sur la tragédie du Maquis de Bir Hakeim, la bataille de Haute Alsace, et 1000 et 1 épisodes qui émaillèrent la longue marche qui conduit, du "J'avais 16 ans en mars 1940", jusqu'à la Libération. Respect.
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Nigéria: 82 lycéennes libérées de Boko Haram
Bonne nouvelle ! Bon dimanche !
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Guzmán Carriquiry Lecour sur les relations pape/évangéliques
Ami du pape François depuis plus de quarante ans, Guzmán Carriquiry Lecour, 72 ans, est un homme influent au Vatican. Cet Uruguayen qui vit et travaille à Rome depuis 1971 est aujourd’hui vice-président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, un continent où la diplomatie vaticane est très active depuis l’élection du jésuite argentin. Carriquiry est un fin connaisseur du terrain latino- américain et un soutien indéfectible du pape François.
Grâce à Bernadette Sauvaget, il partage ici un certain regard sur l'enjeu des relations de l'Eglise catholique avec les évangéliques en Amérique latine.
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L'anticatholicisme primaire n'est pas mort en France
En France, face au conservatisme d'un gouvernement Hollande/Valls à la dérive, qui a échoué à relancer l'activité, reserré le garot des prélèvements obligatoires, restreint les libertés, banalisé le mensonge politique, accentué la casse de l'école républicaine, générant plus d'un million de chômeurs supplémentaires depuis 2012, deux options principales se présentent.
D'une part, des offres démagogiques, soit nobles et généreuses (Mélenchon), soit haineuses et dangereuses (Le Pen)... qui n'offrent pas de solutions.
D'autre part, un réformisme drastique mais salvateur, qui désenfle l'Etat-obèse (vice record mondial OCDE des prélèvements obligatoires) sans tomber dans le néo-libéralisme débridé. Ce réformisme républicain est le seul à même de donner un bel avenir au kaléidoscope des enfants de France, au lieu de continuer à sacrifier ces derniers à la préservation des avantages acquis.
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La théorie du complot et les pompiers pyromanes
Dans le cadre de la lutte contre la radicalisation, le ministère de l’Education recommande au corps enseignant de prévenir et de sensibiliser les élèves contre les «théories complotistes».
Une approche précipitée et dogmatique. Une incitation à «penser droit» ?
A lire, dans Libération, cette excellente tribune, signée par des chercheurs, qui alerte sur un risque de formatage de la pensée à l'école via des formations de basse qualité contre le complotisme.
Stéphane François, enseignant-chercheur à l’université de Valenciennes et membre associé du GSRL, a participé à cette tribune, à lire ici.
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A lire: "Dans la République, Dieu a sa place" (Libération)
A lire, relire et faire circuler, cette tribune remarquable que les anthropologues Christophe Pons et Adriane Luisa Rodolpho (CNRS) ont publié dans Libération.
Son titre, intitulé "Dans la République, Dieu a sa place", renvoie à un axe fort du propos, qui vise à rappeler que les religions n'ont jamais été, et ne seront jamais, une réalité purement privée, "car elles sont au fondement du social", ce que l'anthropologie rappelle encore et encore.
Partant de ce constat, les auteurs proposent deux pistes fécondes pour "ne pas rater le rendez-vous pluraliste de demain".
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"Cet évangélisme qui veut conquérir l'Afrique"
Contacté il y a quelques jours avec Cédric Mayrargue pour écrire une tribune dans Libération sur les évangéliques en Afrique, j'avais dû décliner la proposition en raison de mon emploi du temps bousculé par un accident au genou.
Mais c'est avec grand plaisir que j'ai pu constater que mon collègue, avec qui nous avons piloté le n°252 d'Afrique Contemporaine, s'est acquitté avec brio de la tâche, avec une belle synthèse à savourer dans Libération et sur son site internet (depuis le 25/02).
Il fait notamment observer: "En insistant sur l’individualisation de la conversion et du salut, en valorisant l’épanouissement personnel et le succès, en promouvant la réussite individuelle, y compris dans ses dimensions financières et matérielles, parfois appréhendée comme un signe de bénédiction divine, cette pratique religieuse accompagne aussi des processus d’ascension sociale, et diffuse une culture entrepreneuriale, participant ainsi d’une reconfiguration de la place de l’individu et de la famille dans les sociétés contemporaines".
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Laïcité: soutien universitaire massif à Jean-Louis Bianco
Dans une missive au président de la République, 150 universitaires et chercheurs (dont votre serviteur) rappellent le «travail salutaire» à la tête de l’Observatoire de la laïcité de Jean-Louis Bianco et Nicolas Cadène alors qu’ils sont contestés par le Premier ministre.
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32e rencontre UOIF au Bourget pour l'UOIF, ton unitaire au programme
Le week-end de Pâques célébré par les chrétiens a coïncidé cette année, en France, avec la 32e rencontre annuelle des musulmans de France organisée au Bourget par l'UOIF (du 3 au 6 avril 2015), qui constitue, selon beaucoup d'observateurs, le plus grand rassemblement musulman d'Europe.
Une belle occasion de prendre la température de la vitalité et de la diversité de la seconde religion de France (après le christianisme), avec cette année un rapprochement noté (en particulier par Bernadette Sauvaget dans Libération) entre la Mosquée de Paris (qui snobe habituellement la manifestation) et l'UOIF.
Comme si les acteurs musulmans, face aux menaces de gallicanisme (organisation "par le haut" des religions, au mépris de la règle de séparation héritée de 1905), entendaient prendre les devants et bâtir des ponts.
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"Malaise dans la sociologie" (Cyril Lemieux)
Pour changer de réactions à chaud souvent décevantes et convenues, on a pu lire hier sur ce blog, mise en lien, l'excellente tribune de Rita Hermon-Belot.
Dans la même veine, on lira avec plaisir la remarquable chronique de Cyril Lemieux dans "Libé", où il pointe certains travers de sociologues tantôt trop normatifs (décrétant comme des théologiens ce qui est islam et ce qui ne l'est pas), tantôt trop condescendants (déniant "à leurs concitoyens les compétences critiques et la réflexivité dont ces derniers ont bel et bien fait preuve" lors de la grande manif du dimanche 11 janvier).
Merci Cyril!
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Iacub balance sur DSK: la "force instituante du scandale"
Marcella Iacub est une femme intelligente, libre et courageuse, auteure et directrice de recherche au CNRS.
A l'occasion de la sortie de son livre relatant sa liaison avec DSK, dont tous les grands médias se sont fait l'écho, on peut, de surcroît, lui être reconnaissant d'une chose: enterrer définitivement toute illusion sur un quelconque magistère éthique d'une certaine "goche" française.
Ce énième scandale revêt de ce point de vue une "force instituante", pour citer Damien de Blic et Cyril Lemieux (Politix, vol. 18, n°71/2005, p.11).
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21.12.2012: "Les farces du mal", dossier dans Libération
"Merci aux jeunes chercheurs Mélissa Elbez, Clothilde de Ravignan, Morvarid Ayaz, Mathieu Gervais, Katia Lucas, Carlotta Gracci et Cécilia Calheiros. Ces anthropologues et sociologues ont participé, le 10 décembre à Paris, à une passionnante journée sur la fin du monde, organisée par le Groupe Sociétés Religions Laïcités (GSRL, dépendant du CNRS) qui a nourri cet article".
Dixit la conclusion d'un superbe dossier de 4 pages signé Bernadette Sauvaget, paru dans Libération (Le Mag, p.IV à VII, 15-16 décembre 2012). Bravo les doctorants du GSRL!
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Double page sur Charisma dans Libération
Avec plus de 7000 fidèles revendiqués, Charisma Eglise chrétienne est la première megachurch de France.
Dans ses nouveaux locaux de Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), elle intrigue. Etudiée au passage dans Dieu XXL (2008) puis Dieu change en ville (2010), elle fait l'objet, dans le quotidien français Libération, d'une enquête très approndie, sur double page, par une excellente spécialiste du protestantisme, Bernadette Sauvaget.
A ne pas rater! D'autant que l'article est disponible online depuis le 27 août 2012 sur le site du journal (lien).
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Nicolas Sarkozy et les musulmans
Ce n'est pas tous les jours que Libération, peu réputé habituellement pour la régularité et l'acuité de son attention aux questions religieuses, consacre une "tartine" aux relations entre pouvoir politique et islam.
D'où l'intérêt particulier du gros dossier publié jeudi dernier (5 avril 2012) sur Nicolas Sarkozy et l'islam, au seuil du 29e rassemblement annuel musulman du Bourget, sous l'égide de l'UOIF.
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France, Eldorado du mercenariat scolaire, échec de l'école Bisounours
Le quotidien français Libération n'en parle quasiment pas, Le Monde le mentionne davantage: selon une enquête européenne, la France détient désormais officiellement le record d'Europe du soutien scolaire payant (secteur qui croît de 10% par an, avec un marché de 2,2 milliards d'Euros annuel).
Ce genre de données devrait pourtant faire les gros titres de l'hexagone, car on se trouve là au coeur d'un des principaux facteurs de la crise sociétale qui frappe la France depuis ce début de millénaire: le sabordage de l'école républicaine.