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Les "conflictualités créatives": une trouvaille épistémologique à creuser

conflictualités.pngEn ce dernier dimanche d'une année 2014 très riche en actualité religieuse et politique, où l'explosion du phénomène DAECH, que la  majorité des islamologues de service, en France, n'ont pas vu venir (ne leur jetons pas la pierre), deux écueils communs semblent ressortir, avec une régularité fatiguante, dans les réactions face à l'extrémisme religieux (en tension avec des dictatures politiques pas toujours plus reluisantes).

Ou l'angélisme (un peu de dialogue interreligieux et tout ira bien), ou l'antagonisme brut, au risque de nier l'autre comme l'autre vous nie.

Et si l'on creusait un des points forts du colloque international conduit fin septembre dernier par l'Institut Al Mowafaqa à Rabat, où sont formés des pasteurs et des théologiens chrétiens.... au coeur du Maroc?

Ni angélisme, ni antagonisme aveuble, la thématique phare était celle des "conflictualités créatives". On a des désaccords de fond, ce n''est pas "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil", mais on échange à partir des dossiers clefs, et on avance. En laissant la porte ouverte à l'inconnu (aspect majeur de toute création). 

Une belle trouvaille épistémologique à creuser l'année prochaine, en remerciant l'institut Al Mowafaqa pour son rôle pionnier.

Commentaires

  • L'idée qu'une conflictualité puisse être "créative" me semble évidente, mais à condition de mieux définir le "conflit". Alain Touraine le fait quand il lance la formule "le plus de conflit possible, le moins de violence", dans un entretien dont je n'ai plus les références (mais que j'ai travaillé avec des étudiants). cela suppose que le simple exposé d'une divergence n'est pas encore un tel "conflit": il y faut une explicitation des positions, des arguments et des horizons des lignes argumentatives esquissées. Car, en dehors de la logique mathématique, rien ne peut jamais être conclu, définitivement, mais seulement indiqué comme horizon, orientation, "chemin". Il est vrai que cette manière de se poser face à l'autre est peu comprise et peu appréciée. On préfère l'éloge, la fusion, la révérence. je pense que l'abandon, au du moins la relativisation suspicieuse du questionnement philosophique – où l'on se questionne autant soi-même que l'autre; où il n'est pas sot de se ranger à l'argument de l'autre, de le valider pour le méditer plus avant... – dans certaines facultés de théologie en est une explication. les écoles bibliques, quand elles sont trop préoccupées d'édification, vont encore plus loin, sans se rendre compte qu'elles désarment leurs bénéficiaires. Relire à ce sujet le prologue de l'Evangile de Jean, où il est dit que le Verbe était en tout et en tous, ne manque pas de sel. C'est dire que l'autre, croyant ou non, a quelque intelligence pour aller plus loin et que la tâche du chrétien est de désencombrer son chemin, pas de l'"aéroporter" sur une autoroute où la signalétique n'exige plus aucune approximation réflexive.
    Cordt, gef

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