L’Association for the Sociology of Religion (ASR) constitue le principal (mais pas le seul) réseau de chercheurs nord-américains anglophones dont le trait d’union est de travailler sur le terrain de la sociologie des religions. Il accueille aussi volontiers des chercheurs non-américains, qu’ils soient britanniques, français ou néerlandais.
Porté par quelques figures dévouées, dont Bill Swatos, c’est un réseau efficace, intellectuellement très stimulant, et ses tarifs d’adhésion sont fort corrects. Ses rencontres annuelles permettent, en quelques jours, de tisser de nombreux liens avec des collègues qu’il faudrait, sinon, plusieurs années pour contacter.
Le congrès de cette année vient de se tenir à Montréal (voir l’album photo d’août), donc en terre francophone. Beau signe d’ouverture! L’actuel président de l’association, Kevin Christiano (professeur à Notre Dame University) a fait l’effort de produire un bref discours de bienvenue en français, en remerciant explicitement les Canadiens francophones pour leur accueil. Bravo.
Beaucoup de francophones étaient là pour écouter, parmi lesquels une magnifique délégation de Québécois, et quelques chercheurs venus de France, dont trois collègues du GSRL (Véronique Altglas, Sabrina Pastorelli et votre serviteur).
Sur le fond, ce congrès, comme les autres du genre, est un peu comme une auberge espagnole. On trouve de tout, on fait son marché, il a énormément de sessions (souvent 4 ou 5 aux mêmes horaires, le même jour), alors il faut trier. Cette année, la lecture de Robert Wuthnow (Princeton) a fait impression. A part le fait qu’il est apparu paralysé par le trac (étonnant), il a proposé une ambitieuse feuille de route des collaborations futures entre psychologie cognitive et sociologie religieuse. Beaucoup de communications intéressantes aussi sur la comparaison Canada-Etats-Unis, sur la régulation du pluralisme, ou sur les questions d’ethnicité, entre autres.
Le thème directeur du congrès portait sur les relations entre sociologie et histoire. J’ai trouvé qu’il a été un peu vite traité, et la majorité des communications ne se sont pas préoccupées de cette thématique. Cela dit, elle a fait l’objet de quelques intéressantes observations théoriques, auxquelles j’ai moi-même essayé de contribuer au travers d’une réflexion sur la manière dont sociologues et historiens français et britanniques se confrontent à la question du terrain évangélique en contexte de sécularisation. J’ai malheureusement avalé trop vite mon texte et ma prononciation en a un peu souffert (j’aurais dû résumer davantage mon texte, très fouillé et assez long). Erreur de débutant… Mais j’espère avoir pu donner un peu de grain à moudre, comme me le laisse espérer la bonne discussion qui a suivi.
En revanche, je suis resté sur ma faim concernant les megachurches sur lesquelles je travaille actuellement. Pas grave! J’ai en effet pu faire du terrain le dimanche, en allant voir la megachurch Nouvelle Vie à Longueuil (à la bordure de Montréal). Conduite par le pasteur pentecôtiste Claude Houde, il s’agit de la plus grande megachurch francophone blanche du monde. J’en reparlerai plus tard. A suivre…
Commentaires
Bonsoir!
C'est fou comme internet peut réserver des surprises!
Je crois vous reconnaître.
Si mes souvenirs sont bons, je vous ai vu au métro longueuil; vous cherchiez à vous rendre à l'église Nouvelle Vie (avec votre petit valise à roulette). On a donc pris le bus ensemble.
Après la réunion, retour au métro et vous êtes descendu à la station lionel groulx pour prendre le bus qui devait vous conduire à l'aéro Pierre Elliot T.
Je ne sais plus si vous aviez pris des photos durant la réunion mais vous aviez noté mon courriel (probablement perdu)?
Vous me direz, si je me trompe!