Oui, il peut exister une approche idéologique du genre, et des dérives délirantes qui aboutissent à nier l'effet de la différence sexuée du vivant.
Mais pour les sciences sociales bien comprises (ce qui n'est pas toujours le cas), les discours idéologiques sont un objet d'étude, pas un moteur de la réflexion.
Evitons la peur et les manipulations sur ces questions. Ouvrons le débat, oui! On a le droit de ne pas être d'accord, oui!
Mais c'est mieux si l'on peut éviter d'empêcher l'école et la recherche de faire leur boulot, au prix d'amalgames et de menaces.
«Vati liest die Zeitung im Wohnzimmer. Mutti ist in der Küche.» (Papa lit le journal au salon. Maman est à la cuisine). Voilà comment des élèves de collège apprenaient l’allemand, à travers les aventures de Rolf et Gisela, dans les années 1980. Réfléchir sur le genre, c'est réfléchir sur les effets de ce type de messages.
Cet extrait éclairant vient d'une pétition publique qui recadre utilement le débat. J'invite à la consulter, et pourquoi pas à la signer. Elle ne défend aucune idéologie, elle plaide pour la poursuite d'une réflexion dont filles et garçons n'ont nullement besoin d'avoir peur. Lien ici.
Commentaires
MERCI! Merci de remettre les choses au calme et dans leur contexte. Merci de rappeler que la peur n'est pas et ne doit pas être le principal motif pour avancer, surtout pour un chrétien!
Les parents d'élèves ont tout de même des raisons d'êtres inquiets. C'est un ensemble de choses qui déclenchent une certaine panique parmi eux.
- Ce document de l'OMS : https://www.sante-sexuelle.ch/wp-content/uploads/2013/11/Standards-OMS_fr.pdf page 40, pour les enfants de 0-4 ans ! Je suppose que c'est lui qui suscite les craintes, notamment dans des phrases comme celles-ci : "le plaisir et la satisfaction liés au toucher de son propre corps, la masturbation enfantine précoce".
- La présence de Najat Vaullaud Belkacem et un militant LGBT dans une classe pour "sensibiliser contre l'homophobie" : http://www.youtube.com/watch?v=m9nSyFyeUEw . Ces militants n'ont rien à faire dans une salle de classe.
- Vincent Peillon qui veut régler ses comptes avec les religions et créer une "religion républicaine : http://www.youtube.com/watch?v=Ejy7ikeClfA
- La présence dans les écoles de livres du style "papa porte une robe", "Tango a deux papas" etc.
- Vouloir "forcer" les petits garçons à jouer à la poupée dans certaines crèches : je ne retrouve plus la vidéo...
- Le site "Ligne azur" vers lequel sont renvoyés les élèves et ce qu'il véhicule : http://web.archive.org/web/20130512103820/http://www.ligneazur.org/sante-sexuelle/situations-individuelles-multiples
- Le film "Tomboy" qui doit être projeté dans les écoles, qui passera sur Arte cette semaine : http://www.arte.tv/guide/fr/20140219
Etc.
Eh bien, cher Sébastien Fath, je ne suis pas rassuré du tout. J'ai des petits-enfants et je me fais du souci pour eux. Et c'est légitime.
Gender studies et Africana studies, même combat. Des unités d'enseignement, de recherche, souvent transdisciplinaires ou pluridisciplinaires, faites pour plaire à des minorités sexuelles ou ethniques. A leur tête, des militants doublés d'universitaires soucieux de pontifier quelque part. On y engloutit des millions de dollars pour calmer des composantes "à problème" de la société U.S.
Un souci avec les Gender studies: ça s'exporte, ça fait tâche d'huile. La dégénérescence accélérée de la société étasunienne est désormais un produit d'exportation. Les démons mal exorcisés de l'Oncle Sam sont fourgués au monde occidental. Et ailleurs.
C'est fou, il y a bel et bien un marché des démons sociaux. Et le packaging est diablement sexy: on parle d'une avancée sociétale. On évoque un saut qualitatif vers l'accomplissement d'idéaux humanistes; et pourtant le seul agenda des fourriers de cette 'chose' est de casser, ou plutôt de déchouquer les bastions d'un "âge théologique" désormais révolu, mais dont les racines persistent.
Les Gender studies, ce n'est pas une avancée: c'est juste la rationalisation de Sodome et Gomorrhe. C'est le terrassement pour qu'à terme, on puisse bâtir l'édifice dont Satan a le fondement, pour qu'on puisse "tranquillement" appeler le bien 'mal' et le mal 'bien'. Le pied de nez au Créateur, en somme. Normal, Satan a peu de temps. Nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang...
Il faut vraiment essayer de se calmer sur ces affaires, et arrêter de sortir à tout bout de champ les grands mots. Sodome et Gomorrhe....?
Allons, ne confondons pas réflexion sur la dimension sociale de l'identité sexuelle (car il y en a une, même si elle ne se superpose pas à l'identité sexuelle biologique, première et fondamentale), et dérives idéologiques qui réduisent l'identité sexuelle au seul conditionnement social.
Les chrétiens n'aiment pas qu'on les réduisent à l'inquisition. Beaucoup de chercheurs et chercheuses raisonnables, qui analysent les questions de genre, sont comme les chrétiens. Ils n'aiment pas non plus qu'on les assimile aux pires dérives. Ces dérives, c'est vrai, existent aussi dans les Gender studies, mais elles ne sont pas la généralité, tout comme les croisades ou l'inquisition ne résument pas le christianisme.
Patrick B. :
- Ce document de l'OMS : document qui ne fait que mentionner que le toucher génital n'est pas rare dans la petite enfance et n'a pas du tout la même connotation que dans la sexualité adulte, ce qui est vrai, et sensibilise les parents à ne pas le dramatiser s'ils en sont témoins mais à apprendre à leurs enfants qu'on ne doit pas faire ça en public (ce que je trouve raisonnable). On est donc extrêmement loin des fantasmes que cela a suscité sur les "cours de masturbation" à l'école...
- La présence de Najat Vaullaud Belkacem et un militant LGBT dans une classe pour "sensibiliser contre l'homophobie" : je suis également contre l'homophobie (en son sens premier, de haine et rejet des personnes homosexuelles) et suis heureux que des mesures soient prises pour s'y opposer... à condition, bien sûr, que cela ne serve pas de prétexte à la propagation d'idées partisanes ("mariage pour tout" etc) sous couvert d'enseignement (et je me doute bien que c'est le cas ici). Militant ne signifie pas forcément idéologue : vous opposeriez-vous à ce que des militants antiracistes viennent sensibiliser les élèves au racisme ?
- Vincent Peillon qui veut régler ses comptes avec les religions et créer une "religion républicaine : toutes ces citations sont tirées d'un livre écrit par M. Peillon et consacré à Ferdinand Buisson, figure intellectuelle de la III° République et proche de Jules Ferry. Elles ne représentent donc pas la pensée de Peillon lui-même, mais celle de Buisson. (Ceci dit, le fait qu'il ait écrit un livre sur Buisson montre une certaine reconnaissance de sa part à l'égard de ce personnage et de ses idées.)
- La présence dans les écoles de livres du style "papa porte une robe", "Tango a deux papas" etc. : d'accord avec vous sur le fond, mais pas entièrement. Avez-vous jeté un coup d'œil au livre en question ou vous êtes-vous arrêté aux titres ? Le premier n'aborde en rien l'homoparentalité ni le genre : c'est tout simplement l'histoire d'un père de famille qui fait de la danse pour arrondir ses fins de mois. Pour le deuxième, c'est clairement la problématique de l'homoparentalité qui est abordé et donc, je vous rejoins : ce livre n'a rien à faire en classe.
- Vouloir "forcer" les petits garçons à jouer à la poupée dans certaines crèches : si vous retrouvez la vidéo faites-la moi parvenir, mais à mon avis... ça sent le canular à plein nez.
- Le site "Ligne azur" vers lequel sont renvoyés les élèves et ce qu'il véhicule : ce qu'il véhicule est effectivement inquiétant, mais... où voyez-vous que des élèves, mineurs, seraient redirigés vers ce site. D'après tout ce que je viens d'y voir il s'agit d'un service adulte.
- Le film "Tomboy" qui doit être projeté dans les écoles, qui passera sur Arte cette semaine : là encore, avez-vous vu le film en question. Moi oui, je l'ai regardé il y a quelques mois avec des amis (avant la polémique) et j'ai bien aimé ! C'est l'histoire d'une petite fille qui, à la suite d'un déménagement et pour s'intégrer dans un quartier essentiellement masculin où on ne jure que par le foot, se fait passer pour un garçon, jusqu'à ce que la supercherie soit découverte et évidemment condamnée par tous. Ce film aborde un problème réel à travers une histoire tout à fait plausible. Jamais le comportement de l'héroïne n'est cité en exemple. Je n'aurais donc aucun problème à laisser mes enfants le regarder.
Vous avez raison de souligner que des problèmes réels existent en raison d'une interprétation idéologique des "gender studies" (qui constituent, pour leur part, une discipline scientifique tout à fait sérieuse) visant à nier totalement le lien entre sexe biologique et genre social. Mais il faut tout de même faire attention aux infos qu'on publie et à leurs sources, pour éviter de tomber dans le fantasme et de se ridiculiser. Même si à la place du gouvernement, en constatant qu'une partie assez importante de la population, et des personnes réputées sérieuses et intelligentes, est capable de croire de telles aberrations (par ex. la rumeur sur les "cours de masturbation" ou les sex-toys en maternelle)... je me poserais des questions sur ma responsabilité dans cette crise de confiance de l'opinion publique en mon programme !
S.F.
Je me permets d'aller en amont de cette agitation en mettant en perpective une clique d'universitaires qui ont créé de bric et de broc un département d'études en sciences sociales: les Gender Studies. À quoi ça sert, les Gender Studies? Elles sont aussi utiles que les African-American Studies. Vous vous inscrivez dans une fac, vous prenez des modules, des crédits, et buvez à longueur d'heures gaspillées, la réécriture de la valence mâle/femelle de l'humain; nouveaux évangiles selon Gide, Cocteau, Proust, Wilde, etc, avec pour exégètes Kristeva, Simone de Beauvoir, Foucault, Scott, etc. Bénéfice net: vous brillez dans les salons avec des concepts qui ringardisent les savoirs anciens, et vous enorgueillissez de pouvoir "critiquer" la "création" ou "l'évolution" (risible!).
De nouveau, je pointe une clique de produits mal recyclés de l'institution universitaire étasunienne. Ces universitaires qui ont promu les Gender Studies, et dont les chefs de file étaient des bisexuelles et des lesbiennes ont simplement tenté de disséminer leurs démons. Ce qui dans ce que A. Comte a appelé un "Âge théologique" était vomi, décrié, démonétisé, est désormais validé, introduit à la bourse des valeurs humaines acceptables. D'où ce "marché des démons sociaux". Bien entendu, par corporatisme les "collègues" des autres disciplines en sciences humaines leur facilitent le "facing" en tête de gondole de cette dégénérescence marketée. "Sodome et Gomorrhe", Sébastien Fath, c'est du minerai brut. Cet aplanissement des sentiers du Malin c'est le raffinage des moeurs de Sodome et Gomorrhe! Bien sûr, la "science" universitaire se rit des convictions et des croyances des chrétiens. Deux ordres de discours. Deux plans de signification. Voilà.
@ "Un étudiant défend sa foi"
Vous vous êtes donné beaucoup de mal à répondre à mon commentaire. Je salue cet effort de votre part, je n'en attendais pas tant.
Sans revenir point par point sur chaque élément, j'aimerais dire ceci :
- L'attitude de certains ministres évoqués est ambiguë à bien des égards ! Voyez-vous, cela me rappelle étrangement le serpent de la Genèse : "Dieu a-t-il réellement dit ?" Cette attitude sème le doute et le trouble, c'est le moins qu'on puisse dire.
- L'OMS vit grâce à nos impôts. Ces gens seraient plus avisés de s'occuper des vrais problèmes de santé dans le monde, pas de l'éducation sexuelle de nos enfants.
- Vous dites fort justement que Peillon cite "Ferdinand Buisson, figure intellectuelle de la III° République et proche de Jules Ferry". Mais il s'approprie ses idées.
- Le site "Ligne azur" : oui, les élèves sont invités à y aller. Au départ il consistait en une ligne téléphonique que les élèves pouvaient appeler en cas de harcèlement sexuel ou s'ils sont victimes de propos "homophobes".
- Quant à "l'étude des genres", j'ai des doutes sur la pertinence de telles études ; quant à la théorie du genre, je persiste à dire qu'elle existe bel et bien. Il en existe peut-être même plusieurs. A partir du moment où l'on étudie un sujet, on établit des théories.
En tout cas, quoi qu'il en soit, j'ai l'impression que nous avons affaire un gouvernement composé d'idéologistes qui veulent balayer toutes les valeurs anciennes pour l'essentiel basées sur des fondements judéo-chrétiens.
Par ailleurs, la stigmatisation des gens qui s'opposent à ces idéologies n'arrange rien en la matière. Quand cessera-t-on (gouvernement et députés compris), de traiter de réacs, d'homophobes et autres joyeusetés ceux qui gardent résolument une conception judéo-chrétienne de notre société sans pour autant mettre en avant leur religion éventuelle ?
@ "Un étudiant défend sa foi"
vous opposeriez-vous à ce que des militants antiracistes viennent sensibiliser les élèves au racisme ?
Non, bien sûr.
Je m'oppose simplement à ce que l’Éducation Nationale organise la venue dans les écoles uniquement des militants lgbt sous couvert de lutter contre l'homophobie. Avez-vous entendu que l'EN va organiser des interventions de militants anti-racistes ?
Le film Tomboy. A sa sortie il a été salué plutôt positivement par la critique, dans la perspective implicite d'un public d'adultes. Dans le cadre du programme Collège au Cinéma il est présenté avec la bonne approche que vous soulignez, sauf que cette fois c'est vers un public d'enfants. Et la notice pédagogique destinée aux enseignants http://bit.ly/1gEzjtt donne une présentation idéologique d'un film militant (mais c'est son droit).
Le problème n'est pas que le film soit militant mais que sa présentation soit idéologique.
Pour en savoir plus http://bit.ly/1gEzjtt
"vous opposeriez-vous à ce que des militants antiracistes viennent sensibiliser les élèves au racisme ?"
Alors là, clairement oui !
Ce n'est ni à des militants, ni à des idéologues d'assurer l'instruction scolaire de nos enfants, c'est aux enseignants, et à eux seuls de le faire.
J'ai appris, notamment à l'école primaire que le racisme était condamnable. L'instituteur suffisait, pas besoin de militants pour cela.
Il serait bon qu'on arrête de (se) faire peur avec des sujets qui n'en sont pas.
Ou alors il va falloir purger toute notre histoire de tout ce qui trouble l'actuelle mise en genre du monde :
qui est ce personnage aux longs cheveux, orné de dentelles, vêtu d'une sorte de jupette, et portant talons hauts ? Est-ce de la propagande homosexuelle que de le montrer à nos enfants, en faisant réfléchir au passage sur la relativité historique des marques extérieures de virilité ?
http://www.orleans-tours.iufm.fr/ressources/ucfr/arts/copiearthistoire/Louis%20XIV.htm
http://www.art-prints-on-demand.com/a/puget-pierre/louis-xiv-on-horseback-re.html
Et qui est encore ce personnage en costume de guerrier, qu'on représente tantôt l'épée au côté, tantôt la brandissant ?
http://www.montjoye.net/jeanne-darc-chateau-de-loches
http://www.visorando.com/index.php?component=photo&task=showPhotoGrandformat&idPhoto=790
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Joan_of_Arc,_Place_du_Parvis,_Reims%281%29.jpg
A un policier qui ne voulait pas accepter mes photos d'identité en 1969 parce que "j'avais l'air d'une fille", ma mère faisait remarquer que le roi Saint Louis avait les cheveux sur les épaules, portait une robe et qu'il avait eu 9 enfants… cette bonne chrétienne née en 1923 était-elle déjà un suppôt du lobby gay ?