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Une jupe longue, atteinte à la laïcité? C'est en France, au XXIe siècle

CM Capture 1.jpgAlors que les problèmes de fond de la laïcité française, qui tournent largement autour du décalage entre des beaux principes et une application inégalitaire, sont souvent évacués sous le tapis, on détourne l'attention du public sur des questions démagogiques, au risque de graves dérives.

Dernier exemple en date: une collégienne française de Charleville-Mézières  discriminée par la principale de son établissement public parce que sa jupe, jugée trop longue, est assimilée à un "signe religieux". 

Un bel exemple de "laïcardisme" obtus (dévoiement de la laïcité) et d'islamophobie de bas étage?

Les lecteurs jugeront au travers de l'enquête, édifiante, publiée sur le site internet du Monde.

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Commentaires

  • Tout signe religieux ostentatoire étant interdit au sein de l'école publique, de deux choses l'une :
    1 - ou l'élève considère qu'il s'agit bien d'un signe religieux ostentatoire et elle se met volontairement "hors la loi" (le CCIF dit qu'il s'agit d'une jupe noire "toute simple" et confond donc "ostentatoire" et "bling bling")
    2 - ou l'élève considère qu'il ne s'agit pas d'un signe religieux et elle (ainsi que les centaines d'autres élèves comme elle) devrait sans difficulté accepter de ne pas porter systématiquement une jupe longue et noire (notamment avec les beaux jours), ou pouvoir en changer volontiers la longueur, la forme, la couleur, les ornements, etc... Si tel n'est pas le cas, c'est probablement parce que cette "malheureuse collégienne française", comme vous l'écrivez, teste les limites de la loi de 2004 et les nerfs des "laïcards obtus" qui pensent que l'école est un lieu d'instruction plutôt qu'un lieu d'exposition des nouvelles modes vestimentaires, laïques ou pas.

  • Ne faisant pas confiance aux journalistes qui se contentent pour faire le buzz, de ne rapporter que ce qu'ils veulent bien, j'estime ne pas connaître l'ensemble des données, je me garderai donc de prendre position.
    Je n'irai pas non plus hurler avec les loups prétendant combattre les laïcards (pour qui je n'ai d'ailleurs aucune sympathie).
    Par contre, il y a des hypothèses :
    - S'agit-il vraiment d'une jupe neutre quelconque (qu'elle n'ait coûté que 2 euros n'est pas important) ;
    - Sachant tout de même qu'elle est voilée à l'extérieur de l'école, s'agit-il pour cette fille de tester jusqu'où on peut éprouver les règles établies ?
    Il faut tout de même reconnaître que l'islam nous pose des problèmes et provoque des tensions que nous ne connaissions pas il y a 20 ou 30 ans !

  • Je suis assez d'accord avec les commentaires précédents : ma première réaction en découvrant cette affaire a été le choc devant l'absurdité et l'arbitraire de décision, d'y voir un excès laïcard de plus comme nous n'en avons déjà que trop eu. En y réfléchissant plus, je me suis demandé si je n'avais pas jugé trop vite.
    La principale connaît l'élève, contrairement à vous et moi. Est-ce une jeune fille sans histoires, qui porte le voile hors de l'établissement comme c'est son droit le plus strict tout en respectant le principe de laïcité de son établissement scolaire et qui a mis cette jupe tout à fait innocemment, sans aucune arrière-pensée ? Dans ce cas, il s'agit clairement d'un excès de zèle de la principale et d'une discrimination des plus répugnantes. Ou est-ce une adolescente déjà connue pour avoir une attitude qui pose problème dans ce domaine et qui a voulu volontairement provoquer en choisissant une tenue qui entre dans les limites "techniques" de la loi tout en en contournant l'esprit ? Dans ce cas, la principale a eu raison de la recadrer... mais même là, n'est-ce pas entrer dans son jeu que de lui offrir une occasion aussi idéale de jouer la victime devant la presse ? Bref, pour juger il faudrait connaître les personnes, ce qui n'est pas mon cas, alors je m'en abstiens.

  • L'école est effectivement un lieu d'instruction. Ce qui veut dire qu'on prend des élèves, dans leur diversité, y compris vestimentaire, pour leur transmettre des connaissances et éventuellement des valeurs, qui leur permettront de se former. Je vous accorde que l'adjectif "malheureuse" accolé à la collégienne était peut-être aller un peu loin (je l'ai enlevé). En revanche, je ne vous suis absolument pas dans vos propos sur les modes vestimentaires. Une école qui vise à instruire et former doit interférer le moins possible dans la manière dont les élèves s'habillent, et intervenir avant tout au niveau des contenus.
    Dans une société respectueuse des libertés et de la laïcité telle que Jaurès et Ferry la concevaient, les élèves ont le droit de s'habiller de manière diverse (sauf en cas de système où l'uniforme est de règle, évidemment), et rien ne devrait leur interdire de donner à leur vêtement la signification qu'ils souhaitent, du moment qu'ils ne font pas de prosélytisme politique, commercial, religieux agressif.
    Sans quoi on entre dans une logique liberticide, inquisitoriale et porteuse de fragmentation sociale.
    Cette histoire de jupe est un signal d'alerte....
    Il fut un temps où c'était les religieux qui réglementaient la longueur des jupes. Si maintenant la République s'y met, on ne s'en sortira pas :-)

  • Patrick B :
    Personne ne nie que l'intégration à notre société de nos concitoyens musulmans pose des problèmes et suscite des tensions, comme à chaque fois qu'une société est confrontée à une nouveauté aussi différente de ce à quoi elle est habituée, ni que ces tensions sont en grande partie récentes du fait que les nouvelles générations sont plus pratiquantes que leurs aînés.
    Là où nous différons, c'est sur les solutions à apporter à ces problèmes :
    - d'une part, considérer que c'est à eux de renoncer à leurs valeurs pour s'adapter aux nôtres, ce qui revient à leur dénier le droit d'être ce qu'ils sont... au risque de favoriser les réactions violentes de certains d'eux que nous constatons aujourd'hui,
    - d'autre part, accepter qu'ils sont différents et ont le droit de l'être, que leurs choix de vie sont aussi honorables que les nôtres du moment qu'ils sont consentis et non imposés, puis réfléchir aux limites nécessaires des deux côtés pour leur permettre de vivre fidèlement à leurs valeurs sans les imposer aux autres, afin de vivre ensemble dans l'harmonie.
    La première solution a l' "avantage" de repousser la faute sur l'autre exclusivement, la deuxième est plus difficile à mettre en oeuvre en ce qu'elle implique de reconnaître notre responsabilité commune dans la recherche de solutions, mais si nous sommes prêts à faire cet effort ne trouvez-vous pas que le résultat sera autrement plus appréciable ?

  • Le témoignage de la mère de cette jeune fille : http://www.lepoint.fr/societe/jupe-jugee-ostentatoire-la-mere-de-la-collegienne-souhaite-l-apaisement-29-04-2015-1925193_23.php

    Sa réaction donne l'impression qu'il n'y avait aucune volonté de provocation.

  • Allez tous en strung

  • Quel emballement !
    "l'inspecteur académique des Ardennes, Patrick Dutot : « Ces adolescentes sont dans le tutoiement des règles et dans la confrontation comme beaucoup de jeunes de cet âge, et l'équipe pédagogique doit leur rappeler les principes de l'école de la République : la neutralité et le respect de l'autre », a-t-il expliqué, précisant qu'il n'avait évidemment rien contre une jupe"
    La capacité de manipulation du ccif et de ses relais est fascinante et l'absence de recul critique des médias consternante
    La fragmentation ne vient pas des faits mais de leur exploitation... Caricaturons la laïcité pour rendre son rejet légitime...
    En attendant, àVillejuif la semaine dernière j ai croisé un burqa (avec d'ailleurs un voile sur les yeux pour renforcer la panoplie) au milieu de la rue, dans l'indifférence générale...

  • M. L'Etudiant,
    Vous n'avez pas connu l'Alsace de 1918 aux années 1970, voire au-delà.
    Dès le début, avec le retour de la France dans notre région, et surtout à partir de 1945, je ne compte pas les vexations, humiliations, punitions subies par mes grands-parents, parents et nous-mêmes parce qu'Alsaciens et de culture germanique sous prétexte d'intégration ! On voulait nous "assimiler" à tout prix, même à coups de punitions à l'école, voire de coups de pieds dans le derrière. Il était "chic de parler français" et il fallait abandonner ce "sabir barbare" que nous parlions et que je parle encore, mais qui n'est malheureusement plus pratiqué par les générations suivantes. Notre dialecte n'est plus guère utilisé qu'au théâtre.
    Et maintenant, allez dans certains magasins ou certaines rues de Strasbourg, vous aurez l'impression que le français est une langue minoritaire, le turc et l'arabe ayant pris le dessus.
    On laisse les "issus de" vivre à leur guise, nous imposant peu à peu leur culture, leur façon de manger à l'école et dans certaines entreprises, leur idéologie mortifère qui leur tient lieu de religion, leur tenue vestimentaire oppressante pour les femmes etc.
    Et pour nous remercier, ils nous traiteront comme ils traitent les chrétiens ou autres non-musulmans au Proche-Orient.
    Madame Merkel, chef du gouvernement allemand, pourtant connue pour sa modération, a dit elle que "le multi-culti est un échec". Et en France, la parole devient de plus en plus contrôlée, on invite toujours les mêmes sur les plateaux de télévision, et on n'a quasiment plus le droit de faire une analyse critique de la situation.
    Quelqu'un a dit : "l'Empire romain s'est écroulé, non parce que les barbares sont venus l'attaquer de l'extérieur, mais parce qu'ils étaient déjà là". L'Histoire semble se répéter.

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