En mémoire de Samuel Paty (2020)
et Dominique Bernard (2023)
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En mémoire de Samuel Paty (2020)
et Dominique Bernard (2023)
Pour l'historien, sourcer une information, c'est fondamental. Cela veut dire?
Repérer d'où vient l'info, comment elle a été produite et diffusée, afin de pouvoir évaluer sa véracité. Les sociétés européennes se sont très insuffisamment préoccupées d'éduquer citoyennes et citoyens dans ce domaine. A mes yeux, c'est une des principales raisons des montées des populismes, qui fleurissent sur fond de rumeur, de complotisme et de désinformation. Qu'il n'y ait pas au lycée de cours hebdomadaire obligatoire, en France, sur le décryptage des infos sur internet est incompréhensible, et montre dans quel décalage vivent certains technocrates supposés améliorer les programmes (main dans la main avec les éditeurs scolaires...), et la réalité sociale de terrain. L'excellente journaliste suisse Catherine Frammery (Le Temps), dans la vidéo ci-dessous, nous montre l'exemple, avec une leçon vidéo en 10 points sur la manière dont on peut "débusquer les fausses informations sur internet". Merci Catherine!
Étonnant paradoxe: alors que les médias en parlent constamment, la laïcité est encore très mal connue!
Sujette à des interprétations divergentes, parfois instrumentalisée ou consciemment falsifiée, elle apparaît par moments comme un principe nébuleux, ce qui place les enseignant(e)s, les élèves et leurs parents dans une situation difficile.
Cherchant à clarifier le débat, un collectif d’enseignant(e)s s’est réuni autour de Jean Baubérot, historien et sociologue spécialiste de la laïcité, pour répondre aux questions concrètes du personnel éducatif et des usagers de l’Éducation nationale. Le fruit de ces réflexions nous donne un livre à mettre entre toutes les mains.
Dans le cadre de la lutte contre la radicalisation, le ministère de l’Education recommande au corps enseignant de prévenir et de sensibiliser les élèves contre les «théories complotistes».
Une approche précipitée et dogmatique. Une incitation à «penser droit» ?
A lire, dans Libération, cette excellente tribune, signée par des chercheurs, qui alerte sur un risque de formatage de la pensée à l'école via des formations de basse qualité contre le complotisme.
Stéphane François, enseignant-chercheur à l’université de Valenciennes et membre associé du GSRL, a participé à cette tribune, à lire ici.
Mes collègues le savent: je plaide depuis plusieurs années pour que l'on crée en France un ou deux postes CNRS qui permettent d'étudier l'athéisme du point de vue des sciences sociales. Situation incroyable (si je puis dire): dans un pays qui compte plus d'agnostiques et d'athées que de pratiquants religieux (toutes religions confondues), personne n'étudie spécifiquement, au CNRS et en sciences sociales, l'athéisme et l'agnosticisme contemporain!
Or, c'est un terrain passionnant....
Alors que les problèmes de fond de la laïcité française, qui tournent largement autour du décalage entre des beaux principes et une application inégalitaire, sont souvent évacués sous le tapis, on détourne l'attention du public sur des questions démagogiques, au risque de graves dérives.
Dernier exemple en date: une collégienne française de Charleville-Mézières discriminée par la principale de son établissement public parce que sa jupe, jugée trop longue, est assimilée à un "signe religieux".
Un bel exemple de "laïcardisme" obtus (dévoiement de la laïcité) et d'islamophobie de bas étage?
Les lecteurs jugeront au travers de l'enquête, édifiante, publiée sur le site internet du Monde.
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