Dans la "petite histoire" paradoxale de la laïcité française de ce début du XXIe siècle, l'historien des religions retiendra, cette semaine, ce nouveau hiatus présidentiel entre discours et pratique. Si, dans le verbe, François Hollande a insisté, lors des voeux aux représentants des religions le 5 janvier dernier, sur une "laïcité qui donne la place à tous", il a en partie démenti son propos par une invitation très sélective des représentants religieux.
Alors que son prédécesseur avait invité, côté protestant, les représentants de la FPF (Fédération Protestante de France) et du CNEF (Conseil National des Evangéliques de France), le locataire actuel de l'Elysée a une nouvelle fois négligé de convier le CNEF, pourtant largement représentatif aujourd'hui de l'aile montante du protestantisme, resserrant le cercle des interlocuteurs autorisés. Est-ce pour un souci d'un seul représentant par confession? Pourtant, côté musulman, étaient présents à la fois le président du CRCM, et le recteur de la Grande mosquée de Paris.