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Une France oubliée, vers un exutoire néofasciste?

899841-1065258.jpgEntrepreneurs communautaires de tous poils et clergé du politiquement correct subventionné l'entonnent en boucle: pas assez d'argent pour "les quartiers", ou "les banlieues".

Et ce, même si les dits "quartiers" (certes en difficulté) reçoivent 5 à 10 fois plus d'argent public par tête d'habitant.... que les campagnes et bourgades de nos provinces françaises. 

Résultat: le vote Front National explose dans ces campagnes et petites villes, auprès de populations cyniquement abandonnées par la Gauche et moquées sans relâche par les bobos médiatiques de service (cf. les Deschiens et Cie).

Comme elles ont le sentiment d'être irrémédiablement oubliées, que leur reste-t-il?

Il y a quelques mois, Marianne 2 a choisi, une fois n'est pas coutume, de se pencher sur une de ces bourgades françaises comme il en existe des milliers. Cette ville s'appelle Chauny, dans l'Aisne (région Picardie), étendue le long de l'Oise capricieuse, peuplée de 13.000 âmes.

 

Constat, déjà effectué par la presse régionale: les "fachos" y prospèrent de plus en plus, auprès de populations qui souffrent d'un sentiment d'abandon.

 

Pour lire ces articles de Marianne, cliquer ici

 

Dérapages "nationalistes"

CM Capture 1.jpgIl est trop facile de condamner, de mépriser, de regarder de haut. Chercheur et citoyen, je vous fais un aveu: j'habite depuis quinze ans tout près de Chauny, où je prends le train chaque semaine pour aller à Paris.

Chauny, j'y respire très bien! Et j'y connais beaucoup de monde. Ce n'est pas une ville fasciste! C'est une ville très agréable, jolie, chaleureuse et extrêmement conviviale, dont une des boulangeries, celle du Marché Couvert (Maître Jean) produit une des meilleures baguettes de la Galaxie (j'exagère à peine).

Mes enfants y vont au collège et au lycée publics. Des "nationalistes", ils en croisent tous les jours dans les couloirs de leur bahut. Idem en ce qui concerne mon épouse, professeure d'histoire-géographie au lycée Gay Lussac de la ville.

Chauny, ce n'est pas l'Allemagne de 1933! Les restaurants, qu'ils soient chinois ('Angkor', 'Palais du Mandarin'), marocain ('Le Pacha'), "cuisine française" ('Le Bel Epoque', 'L'Ardoise', 'La Chaumine' etc.) ou kebab ('Le Djerba' etc.) accueillent indistinctement une clientèle variée qui aime prendre le temps de vivre après une rude journée de travail. Les clubs de sport locaux ne désemplissent pas, et que de talents musicaux parmi la jeunesse chaunoise!

 

Relégation

Mais la population souffre, ici comme ailleurs. Des milliers de Picards, "mes compatriotes de coeur", galèrent dans l'anonymat, le chômage, la relégation, sans espoir qu'un jour, l'establishment médiatico-parisien se penche sérieusement sur leurs difficultés. Pas de risque qu'un CRAN, MRAP ou autre prestataire d'indignation sélective lance un jour un sondage sur le sentiment de discrimination vécu par ces gens, qu'ils soient "de souche" ou pas.

Unknown.jpegLe sentiment est là, à fleur de peau: on se sent laissé pour compte. Les dérapages sont, du coup, d'autant plus faciles. Beaucoup y résistent, mais certains "plongent", y compris dans la pire bêtise "nationaliste" à coloration néo-fasciste.

 

Tandis que le Conseil général socialiste a augmenté l'an passé la part départementale de la Taxe Foncière de plus de 60% (!!!), alors que la cave à cigare du conseil régional (à majorité socialiste) reste bien achalandée, les efforts publics en direction de ces populations n'ont pas augmenté à proportion de la pression fiscale régionale, loin s'en faut.... 

 

Résultat, les extrêmes progressent, en particulier dans la veine "nationaliste" et extrême-droitière, sur des terres historiquement plutôt à Gauche.

 

Ces enjeux risquent de peser fort lourd, aussi bien dans les débats sur la laïcité et le "vivre ensemble", que dans l'avenir politique français  en 2012 (avec une très probable Marine Le Pen au second tour, on parie?).

 

Stéphane François.jpgPour s'y retrouver, outre les articles (intéressants, méritoires mais réducteurs) de Marianne, remercions la chaîne France 4 d'avoir tout récemment consacré un reportage en profondeur à ces phénomènes de résurgence fascisante.

L'émission s'appelle Génération Reporters, et l'équipe de jeunes journalistes a fait un boulot formidable! Bravo à Marie-Sophie Lacarrau et à ses limiers de terrain!

 

En cliquant ci-dessous, vous pourrez visionner trente minutes de reportage passionnant, où intervient en particulier l'expert Stéphane François, chercheur associé au GSRL. Entre autres choses, Stéphane François est un excellent spécialiste des enjeux de l'extrême droite aujourd'hui, notamment auteur d'une intervention remarquée en février 2009 dans le programme de recherche GSRL que j'animais.

 

Partie 1 du reportage de France 4


Generation reporters france 4 fachos à Chauny part 1
envoyé par rabzouille02300

 

Partie 2 du reportage de France 4


Generation reporters france 4 fachos à Chauny part 2
envoyé par rabzouille02300

Commentaires

  • Moi aussi j'ai vécu en province, et à Paris, et même dans les "quartiers subventionnés par les bobos" :-)

    Concernant la province, elle est très diverse, et il est difficile d'en prendre une pour conclure pour les autres.

    J'ai surtout réfléchi à ces questions quand j'habitais en haute-savoie, vers annecy, ou plein de bleds votent front national alors que l'insécurité y est quasi inexistante, ou le sentiment d'abandon se complait dans une des provinces les plus riches de france (donc du monde), etc. Ces villages votaient plus pour le front national que les quartiers dangereux de la couronne parisienne ! Certains arrivaient à quasi 30% !

    Ce que j'ai pu en penser :

    - beaucoup votent par conviction, c'est à dire qu'ils sont vraiment fachistes ; cependant, ils sont ouverts à la discussion, il n'y a pas de gens bornés, il n'y a pas de chef qui leur aurait envahi l'esprit et auquel ils adhèreraient sans discuter. C'est un fachisme sans chef, paradoxalement. Chez eux le fachisme s'appuie beaucoup sur le racisme (désolé d'être un peu direct), et sur ce qu'ils appellent le bon sens, la normalité.

    - ils ont peur d'eux mêmes ; je pense que cela vient du tourisme, qui pollue en permanence leur identité. Ils doivent jouer un rôle (le rôe de savoyard) en permanence. Mais beaucoup ne peuvent plus acheter leur propre maison, non parce qu'ils sont pauvres, mais parce que la pression immobilière est telle qu'ils ne peuvent pas suivre. Ils sont très attachés à la terre, à l'eau, toutes choses blaqueboulées et gaspillées par le tourisme. Mais, comme ils ne peuvent se rebéler contre le touriste, qui leur donne de l'argent, alors ils se rebèlent contre le turque (par exemple).

    - la dernière guerre mondiale n'a je pense pas été digérée, concernant les "relations" locales entre collaborateurs et résistants. Il y a eu ici une quasi guerre civile, à ce que j'ai pu comprendre qu'on ne dit pas.

    - la perte d'identité vient aussi du réseau routier je pense, qui met le moindre micro-village en accés direct de la chine, ou pire de la vallée d'à coté. Il n'y a plus de maîtrise de l'étranger, ils ne savent plus, quand ils en voyent un, si c'est un paumé complet ou si c'est un espion machiavélique des mafias de macao (j'exagère à peine).


    Cela va vous faire plaisir, j'ai observé que le christianisme, et surtout le catholicisme, semble être le grand rempart contre ces risques ; de part son histoire, cette région a su éviter une guerre de religion à l'époque de la suisse calvinienne et de françois de salles et en garde une expérience très structurante, heureusement méconnue du tourisme, et aussi comme ordre moral, d'où le fait que niveau fachisme ils sont ouvert à la discussion (puisque le christianisme n'est quand même pas très adapté au fachisme, comme chacun le sait ici).

    Aussi, les syndicats (cette région est très industrielle) ont ici un rôle très structurant, ils savent ici préserver l'outil de travail, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Malheureusement les syndicats ne se sont pas implantés dans les zones touristiques. (ni non plus, le christianisme d'ailleurs).

    Aussi les solidarités de voisinage restent fortes ; pour peu que vous vous identifiez et que vous soyez polis, ils vous intègrent volontiers dans leurs sympathies, et il s'installe vite des échanges concrets pour le jardin, pour les courses, pour les mômes, etc.

    Evidemment tout ceci est très particulier à la haute savoie ; je conçois que dans la région de Picardie, ce soit différent.

    Cordialement.

  • D'accord avec vous, Sébastien Fath. Je crois, moi aussi, que Marine Le Pen sera présente au deuxième tour de l'élection présidentielle comme son père l'a été en 2002.
    Je dois ajouter que la gauche n'a pas l'apanage des hausses excessives des impôts locaux : le conseil général du Bas-Rhin en a fait autant, voire pire, et lui est majoritairement de droite. Le maire d'une ville de la banlieue de Strasbourg (de droite lui aussi !) a piqué une colère (cf. l'article des "Dernières Nouvelles d'Alsace" paru le 22/06/2010) contre le "fruit du cynisme et de l'incompétence" : la taxe d'habitation de ses administrés a augmenté jusqu'à 381 % en raison de la suppression de certains abattements dont bénéficiaient les familles les plus modestes.

  • sans doute EXUTOIRE..

  • La Picardie, comme d'autres sans doute, mais plus que d'autres aussi, la grande oubliée de toutes les réformes. Toujours trop proche, mais bien trop loin !

    A la grande époque de la délocalisation d'administrations, la Picardie n'a rien eu. Trop proche de Paris, et politiquement du mauvais côté, donc pas de cadeau !

    L'aménagement du territoire : pas prioritaire. Car pas assez sinistrée, ou du moins trop peu de personnes concernées. A la grande époque de la chute de Metaleurop, à peine 60 kilomètres plus au Nord, on en a eu des faillites dans le nord de la Picardie (on pourrait parler du sud de la même façon). Mais point de produits dangereux, ou trop peu de monde concerné (même si parfois les victimes se comptaient en centaines), pas assez de pouvoir de nuisance, donc... circulez !

    Quand ce furent les éléments climatiques qui se sont déchainés, comme les inondations de la vallée de la Somme il y a 10 ans déjà, quand le premier ministre (Lionel Jospin, mais à droite, ça n'aurait sans doute pas été différent) avait enfin daigné se déplacer à Abbeville, l'enveloppe de secours qu'il avait annoncée devait être moins (ou alors de peu supérieure) aux coûts de son déplacement. Je ne me souviens plus de la somme, mais ça ma'avait fait bondir tant c'était ridicule. Du genre 500.000 Francs quand des pâtés de maisons entiers étaient à reconstruire, rien qu'à Abbeville.

    Et quand (enfin !), on maille le territoire par des autoroutes, c'est pour mieux délocaliser, ou faire acheminer les marchandises, jadis produites ici : quand vous voyez en rayon dans le Santerre, des chips made in Bretagne ou Paca, ou des endives "Prince de Bretagne", ça vous fait hurler. C'en est déraisonnable et limite insultant.

    Sans compter que ces ouvertures d'autoroutes vous rapprochent (jusqu'à leurs banlieues tout du moins) des grande métropoles parisienne ou lilloise... ou plutôt permettent à des parisiens ou des lillois de venir s'installer (principalement ou secondairement) en Picardie. Et l'effet constaté en Savoie se retrouve ici aussi: des prix immobiliers qui s'envolent. Pas au niveau parisien ou aux zones frontalières suisses (Sundgau, bassin du Léman...), mais beaucoup trop pour des picards "oubliés", même si ça ne fait pas des siècles qu'ils sont installés ici, qui ont toutes les difficultés à vivre chez eux. Pour les gens de souche, c'est une négation de leur identité. Pour ceux qui sont arrivés ici dans les 30 ou 40 dernières années, c'est souvent une nouvelle fois les pousser à l'exil, à "reculer" plus loin encore des grands centre économiques et donc de l'emploi. Ca leur était souvent déjà arrivé quand ils ont dû (eux ou leurs parents) se résoudre à venir s'installer en Picardie.

    Pour illustrer, quand on constate les tarifs de l'immobilier à Albert, 10.000 habitants, à mi-chemin entre Amiens et Arras, on est estomaqué. Bientôt, ce sera plus cher qu'à Amiens. Dans une ville ouvrière, ça n'est plus possible.

    Et puis quand l'état pense àux Picards, c'est pour nous "coller", "refiler" les nuisances que les Parisiens ne veulent plus tolérer. Ainsi en fut-il du projet de 3ème aéroport parisien. A 130 km de Paris (à moins que ça n'ait été le 2èmè aéroport le Lillois, à 110 km). Des tas d'emplois à la clé, mais l'immense majorité de la main d'oeuvre (qualifiée) aurait dû être importée d'autres régions. Et on aurait juste aggravé le problème des ruraux picards: expropriations (pour construire, il fallait raser des villages), hausse vertigineuse des prix immobiliers ou effondrement pour ceux qui étaient dans les zones exposées au bruit mais pas suffisamment pour qu'on les exproprie),...

    Avant de finir, un petit zoom, historique, de ce que "Paris" pense de la Picardie : 1916, ça vous dit quoi ? Dans les manuels d'histoire français, 1916, c'est Verdun, et point barre. Ou presque. Pourtant, la bataille de la Somme a été pire que Verdun, a fait bien plus de victimes en 1916. Oui mais l'icône, c'est Verdun, la Picardie, en France, on s'en fout. La plupart des victimes côté alliés étaient des citoyens de sa Grâcieuse Majesté. Au Royaume-Uni, je pense qu'ils parlent de Verdun, normal, mais je sais que la Somme est encore dans toutes les mémoires. Le numéro spécial 1ère guerre mondiale de Mon Quotidien l'a pratiquement oublié. Moins que le manuel scolaire de ma fille, mais ce n'est pas une référence.

    Ce ne sont que quelques exemples. Il y en aura(it) tant d'autres.

    Malgré tout ça, il ne faut pas verser dans l'extrémisme, surtout pas ! Ca ne ferait qu'envenimer, déteriorer la situation. Car quand le FN a gagné, ou est passé tout près, c'est du Sud qu'on a parlé, ou d'Hénin-Beaumont où Marine Le Pen a élu domicile électoral. Orange, Bollène, Toulon, Vitrolles, éventuellement Dreux (exception pour une ville pas si éloignée de Paris, car elle fût la première ?), on s'en souvient, ça a marqué. Mais Noyon ? C'est vrai, c'est en Picardie !

    Pour conclure, la Picardie, il faudrait la rattacher à la Wallonie. C'est la même zone tampon, quand les Allemands veulent envahir Paris ! Une petite note d'humour pour finir...

  • Réponse groupée:

    A Ista: votre faute gravissime (avoir habité "même dans les quartiers subventionnés par les bobos) est pardonnée grâce à votre utile contribution au débat. De quoi cogiter et rebondir plus tard. Merci!

    A Patrick B : merci de me ramener à la raison! Il est vrai que LORSQUE CELA VIENT DE LA GAUCHE, l'injustice, le matracage fiscal et l'incompétence m'agaçent plus... Peut-être parce que j'ai longtemps eu des illusions sur la Gauche? Du coup je suis plus sévère avec elle, mais il est bon de rappeler l'évidence: la Droite aussi, naturellement, sait fort bien tomber dans les mêmes travers.

    A Daniel: Absolutly, hu hu hu ! J'ai corrigé le titre, d'exHUtoire à exutoire. Merci!

    A Frederic: si ce blog comportait une option "note d'invité", ce commentaire mériterait d'y apparaître, non plus comme commentaire, mais comme note principale. Et si ce passionnant plaidoyer pour une région injustement méprisée venait un jour alimenter un blogdefrederic.hautetfort.com? Chiche? J'irais volontiers m'y instruire et poster des commentaires.

  • En lien avec ce post, voir l'interview fort instructive de Stéphane François ci-dessous, sur un milieu de jeunes, les gabberskins de Chauny...

    http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2011/01/27/les-skins-de-chauny-et-la-scene-musicale-gabber-entretien-avec-stephane-francois/

  • Et bien dîtes moi... et personne ne vous dénonce comme un vieux con réactionnaire ? Non parce que lorsque je dis ou écris le dixième de ce que vous venez d'écrire on me catalogue fasciste. Imaginez ! Osez dire (à propos de la cave à cigares...) qu'il faudrait un peu plus d'exemplarité chez nos élus et immédiatement vous êtes catalogué démagogue. Regardez donc la plaisanterie qu'a été la récente proposition de la publicité des patrimoines personnels des élus... qui ne concerne pas les parlementaires. Pourquoi donc voulez-vous que celles et ceux qui sont installés dans un système bien rôdé et qui - hormis 2002 - a toujours fonctionné, fassent l'effort de s'intéresser à ceux d'en bas ?

  • Merci pour cette note bien utile qui remet les pendules à l'heure sur les inégalités territoriales.

    Pour vivre dans un patelin de la plaine des Vosges (pas les belles Vosges de la montagne où viennent les touristes parisiens "chers" au comique local Claude Vanony, nan,nan, les Vosges râpées et pouilleuses de la plaine...vous ne connaissez pas, hein?Bande de veinards!), je constate tous les jours que nous sommes vraiment abandonnés au moins des hommes, sinon de Dieu!Les services publics sont réduits à leur plus simple expression, si vous voulez accoucher il faut faire 48 km (éh oui, ce genre de choses a son importance!j'ai donc compté!), vous pouvez vous faire agresser la nuit puisque de toute façon seul le froid fait régner un minimum de tranquillité publique (oui dans mon patelin, désolée, mais ça fait peur de se promener la nuit...comme le chantait Brassens, c'est pas seulement à Paris que le crime fleurit!), puis s'il vous arrive un accident des fois les pompiers viennent et des fois pas! (je suis prof, l'autre jour un de mes élèves manquait, il avait fait une chute en faisant je ne sais quelle acrobatie chez un de ses copains, il s'était assommé et ouvert le cuir chevelu, les pompiers n'ont pas voulu se déplacer, les jeunes étant seuls se sont débrouillés je ne sais pas comment pour l'amener à l'hôpital le plus proche...vous savez, celui qui est à 48 km!).Les transports publics, n'en parlons pas, certains villages en sont démunis complètement (dans mon patelin on a trois trains dans la journée pour aller à la "grande ville" la plus proche, c'est bien on n'est pas gênés par le bruit!).D'autres n'ont pas accès à l'ADSL, ni même je crois bien à internet.Quant à l'offre culturelle....je vous laisse deviner (ou rêver si vous êtes un méditatif optimiste)

    Alors, même moi qui suis d'un naturel doux, quand j'entends des jérémiades médiatiques sur les pauvres banlieusards, je me dis "ouais, les pauvres, faut qu'ils prennent le bus pour aller à la médiathèque en centre-ville, trop dur, je comprends qu'ils le caillassent dans leur juste colère!"

    Tiens, ça me fait penser, j'avais oublié de vous dire qu'on n'a même pas de pôle emploi à moins de 50 km aussi dans ma petite liste!Et c'est pas parce qu'on n'a pas de chômage, hein!

    Bref...Même constatation sans doute qu'en Picardie (pas la peine de s'attarder sur le problème de l'immobilier), que dans de nombreuses régions françaises délaissées concrètement par les pouvoirs publics et qui de plus se sentent méprisées dans leur mal-être de plus en plus grand par les médias (comme si nous ne comptions décidément pas, en dehors des caricatures de ceux qui nous voient comme la France moisie!).En attendant, moi qui ne me tournerais jamais vers un vote exutoire comme vous le dites, je constate autour de moi que je suis un peu seule...je m'inquiète pour 2012, de plus en plus .J'entends souvent "mais de toute façon, moi je voterais pas pour elle, mais on serait pas plus mal avec Marine Le Pen...qu'est-ce qui pourrait nous arriver de pire que maintenant?"et en effet, on ne voit plus trop ce qu'on pourrait nous enlever de plus...l'eau courante?on a déjà reçu un papier (comme quoi y'a encore un facteur, je suis mauvaise langue), pour nous dire d'éviter d'en boire si on est un petit enfant, ou une femme enceinte ou allaitante , ça doit être pour nous préparer en douceur à cette nouvelle réforme!

    Voilà, je me suis bien plainte, c'est affreux, et ma dignité alors?Bon, pour aujourd'hui tant pis!

    Bonne soirée à vous!

  • Merci beaucoup Mathilde pour ce témoignage important, et plein d'humour (car il vaut mieux en rire qu'en pleurer).
    Je connais un peu la plaine des Vosges (j'ai vécu 19 ans à Nancy, pas si loin de là) et en effet, elle n'a rien à envier à la Picardie en matière de relégation!
    Mais courage ! Vous avez tout de même le Münster, comme les Picards ont le Maroilles! Tout n'est pas perdu. :)

  • Je m'insurge !

    Extrait de Wikipédia : "Le maroilles ou marolles est un fromage français fabriqué en Avesnois à cheval sur les départements du NORD et de l'Aisne. Il tient son nom du village de Maroilles (NORD) d'où il est originaire. Il bénéficie d'une AOC (décret du 17 juillet 1955, 24 mai 1976 et est actuellement régi par le décret du 29 décembre 1986 (JO du 1er janvier 1987) et d'une AOP depuis 1996[1]"

    Les majuscules sont de moi... quand on touche au Maroilles on me trouve LOL

  • Cher P-A, est-ce dire que vous considérez le Maroilles seulement comme un fromage du Nord?
    Historiquement, la Thiérache et ses marges de l'Avesnois ont toujours fait au moins autant partie de la Picardie que du "Nord".
    Il fut un temps d'ailleurs où de "Nord", il n'y avait pas. La vaste région frontière au Nord de Paris était tout entière "Picardie".
    Ne nous arrêtons donc pas aux frontières administratives actuelles, qui ne recouvrent pas la réalité plus vaste de la Picardie historique! Et je maintiens donc : le Maroilles est bien un fromage picard (ce qui ne veut pas dire que le Nord ne peut pas AUSSI le revendiquer un peu). Je suis prêt à parier qu'on le mange même davantage en Picardie que dans le Nord!

  • Bonsoir!

    Moi aussi je proteste, le munster c'est côté alsacien, dans les Vosges c'est le géromé ^^ (puis c'est dans les hautes Vosges encore, puis moi je suis une franc-comtoise d'origine alors ce soir je vais manger un bon mont d'or avec des patates pour oublier tous mes malheurs!)
    Comment aussi voulez-vous gouverner un pays qui a toutes ces sortes de fromages, dés le départ c'était plié!

    Bonne soirée :)

  • Merci Mathilde pour cette nécessaire précision fromagère!
    Cela dit, je suis sûr que vous m'accorderez qu'on peut distinguer entre le lieu de naissance du fromage, et son périmètre de consommation familière..... dont la plaine des Vosges fait partie, en ce qui concerne le munster, tout comme le Chaunois fait partie du périmètre de consommation familière du maroilles!
    Sur ce, cheeeze ! :)

  • Bon... allez... d'accord... nous n'allons pas commencer notre relation bloggaire sur une mésentente fromagère... je suis prêt à partager le Maroilles... en flamiche de préférence et pour ma part j'y mets une TRÈS large cuillère à soupe de crème fraîche... Un Maroilles = une flamiche pour 4. Oui, je sais, je fais dans le Raymond Oliver, question quantités.

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