Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le basculement du monde

sciences humaines,laurent testot,moïse,joseph,bible,mondialisation,inculture religieuse,mission sud-nordÀ lire dans la revue Sciences Humaines daté du mois de juin 2011 une courte synthèse de deux pages intitulée "Le basculement du monde".

Signée Laurent Testot, elle fait le point sur les mutations géopolitiques actuelles, en esquissant une approche prospective appuyée sur sept publications récentes (2010-2011).

Les pays de l'OCDE, qui détenaient 60% du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial en 2000, n'en détiendraient plus que 24% en 2050...

La conclusion de l'auteur ?

Elle est donnée en fin d'article (p.7) : "Retenons que la prospective est une science aléatoire, mais notons qu'un constat émerge de cette littérature: à l'horizon 2050, les prospectivistes envisagent une économie mondiale soit tripolaire (Amérique, Asie, Europe), soit multirégionale (polarisée autour de puissances locales), soit dominée par la Chine et accessoirement l'Inde... Mais tous anticipent le recul voire l'effacement de l'Occident".

 Voilà qui est dit, et bien dit!

 

Montée des "Suds"

Les chercheurs qui travaillent dans le domaine des sciences sociales des religions ne sauraient trop tenir compte de ce constat dressé par Laurent Testot: il confirme des tendances lourdes largement observables sur le terrain religieux européen, à savoir la montée en puissance inexorable de nouveaux acteurs venus "des Suds" (cf. l'ouvrage dirigé par Mary et Fancello).

 

Jusqu'à nos campagnes françaises les plus 'traditionnelles', ce sont aujourd'hui des prêtres congolais ou indiens, des imams algériens, des pasteurs malgaches voire (plus rarement) des moines bouddhistes vietnamiens qui peu à peu, dessinent, en compagnie des Français, les lignes de force de ce nouveau millénaire laïque et religieux.

 

Entre Moïse et Joseph

À sa manière, Laurent Testot tente, au terme de son article, une jolie comparaison biblique, en soulignant: "En la matière, (les prospectivistes) sont aussi pessimistes que Moïse s'adressant à Pharaon. À l'Ouest, la période des vaches grasses semblerait sur le point de s'achever"....

 

Jolie comparaison..., mais légèrement inexacte! Car les lecteurs de la Bible reconnaîtront que l'image des vaches grasses n'est pas rattachée, dans le livre biblique de la Genèse, à la figure de Moïse.... mais à celle de Joseph.

On pardonnera aisément à l'excellent Laurent Testot cette interpolation, signe involontaire d'un Occident sécularisé (de moins en moins marqué par la culture religieuse), nouvelle terre de mission pour les christianismes non-occidentaux.

 

Commentaires

  • Bonjour,

    Votre note donne envie de découvrir cet article. Elle m'amène à deux remarques :
    1) quel plaisir de voir relevé *avec indulgence* une erreur biblique dans un magazine, alors que dans nombre de blogs que je connais, on aurait crié à l'inculture crasse des journalistes concernant la Bible.
    2) Il me semble au ton de votre note saisir un certain enthousiasme devant le constat : est-ce l'exultation du chercheur devant la mise en évidence d'un fait auparavant occulté et difficile à accepter par la pensée commune, c-a-d devant le changement de paradigme et les perspectives de pensée que cela ouvre ? est-ce aussi l'espoir d'une meilleure redistribution des pouvoirs et des richesses, quitte à ce que l'occident perde beaucoup ? Faut-il finalement s'en réjouir ? Des questions dont je n'ai pas la réponse.

    Bien cordialement,


    CC

  • Merci pour le commentaire positif sur l'article, et surtout pour la remarque corrective finale, qui semble a posteriori relever de l'évidence. À écrire trop vite, on se retrouve à publier des bêtises.
    Bien cordialement

  • C'est moi qui vous remercie Laurent Testot, non seulement pour l'article en question, mais plus généralement pour l'admirable énergie motrice que vous apportez à dynamiser le débat en sciences humaines.
    Chapeau aussi pour la manière dont vous réagissez à ma vénielle remarque corrective: j'y vois une des marques des vrais intellectuels, toujours prêts à améliorer l'ouvrage.

Les commentaires sont fermés.