Il y a quelques temps, Marianne 2 et la chaîne de télévision France 4 s'étaient penché sur le cas, jugé exemplaire, de Chauny, petite ville fleurie de Picardie, au coeur du département de l'Aisne.
Ces médias y voyaient un "cas d'école", celui d'une France de province, laissée pour compte, et tentée par la dérive "nationaliste" et extrémiste.
Après le "cas d'école", et si on regardait... "l'école" tout court?
Après un premier diagnostic, force est de constater que du côté scolaire, on ne semble pas avoir pris la mesure des choses. Qu'on en juge: depuis ce début de semaine, les affectations en fin de collège ont donné lieu à une véritable bronca locale.
En cause: une incompréhensible incurie qui "laisse sur le carreau" des dizaines de collégiens chaunois qui, à l'heure actuelle, n'ont pas été affectés au lycée public de leur propre ville.
Tous les syndicats, y compris ceux des parents d'élèves, se sont naturellement mobilisés, et la presse s'en fait largement l'écho, face au constat suivant:
-68 élèves de classe de Troisième du bassin chaunois sans affectation; "des collégiens sans lycée à la rentrée", comme le titre le journal L'Union?
-des situations individuelles absurdissimes, du genre un excellent élève de Troisième, résidant à 300m du lycée public Gay Lussac, qui se voit refuser sa demande d'inscription dans ce lycée;
-A minima, une classe manquante (mais sans doute deux), dans le lycée public de la ville, par rapport aux demandes (prévisibles) des collégiens
Dans l'état actuel, de bons élèves chaunois seront dans l'incapacité de poursuivre leur scolarité dans le lycée public de leur propre ville, se trouvant réduits, pour certains, à s'inscrire dans la section européenne qu'ils demandent.... à St Quentin, à 31km de là (alors que cette section existe à Chauny, à 300m de chez-eux).
France en crise, modèle réduit
Et des dizaines d'élèves, bons ou pas, en sont réduits, dans la panique, à chercher une planche de salut.... notamment en direction de l'enseignement privé.
Il ne s'agit, naturellement, "que" du modeste cas chaunois. Une petite ville comme tant d'autres, en France, en 2011...
Mais si Chauny reste cette "France en crise, modèle réduit" décrite dans le triptyque de Marianne, il n'est pas si anodin de constater ces dysfonctionnements, qui, souhaitons-le, vont mobiliser sans plus tarder les compétences du rectorat et du Ministère, garants du bon fonctionnement de l'Ecole Républicaine...
NB: pour les petits curieux, la statue ci-dessus, intitulée "La Source", a été inaugurée en 1990 par la municipalité de Tergnier (Aisne), suite au bicentenaire de la Révolution Française. Elle est installée à un carrefour, au milieu d'une petite rotonde. Amateur de statuaire, je l'ai photographiée il y a un an sous toutes les coutures! Elle est l'oeuvre de Nagy Ferenc, un sculpteur sur bronze de grand talent, dont l'atelier se situe à Blérancourt (Aisne).