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Un copte protestant n°2 des Frères Musulmans égyptiens

habib-460188-png_311158.PNG.jpegQuelle époque!

Alors qu'on assiste un peu partout, au Sud de la Méditerranée, à la confirmation au grand jour du poids de l'islam politique, avec son cortège de peurs (notamment en matière de coexistence confessionnelle), les médias découvrent avec stupeur... qu'un copte protestant égyptien, fils de pasteur et 'chrétien engagé', est vice-président du parti des Frères Musulmans!

Pour en savoir plus, cliquer ici pour lire l'article de Fatiha Temmouri pour le magazine Le Point.

Commentaires

  • M. Fath, avez-vous vu que l'Institut d'Égypte et ses archives sont détruits par un incendie ?
    http://www.lepoint.fr/monde/l-institut-d-egypte-et-ses-inestimables-archives-detruits-par-les-flammes-18-12-2011-1409913_24.php

  • Les anglais ont de bonnes formules pour l'occasion :

    Wait and see (Attendons nous verrons bien)
    Time will tell (Le temps nous le révèlera)

  • Je vous trouve bien clément sur cette affaire M. Lisbonne ?... Vous avez lu l'article ?...

    Tout cela n'est que de l'enfumage de circonstance... cela n'a rien à voir avec la religion, ni avec l'islam, ni avec le christianisme, ni rien.

    Les "lois de la religion" cela ne veut rien dire.

    Il est parfaitement possible à un musulman, à un égyptien ou à un esquimau de vivre en paix en transgressant la religion, il n'existe aucun chromosome spécial des égyptiens qui les empêcherait de concevoir autre chose que la charia, personne n'a jamais été malade au simple motif qu'il vivrait en démocratie laïque, la laïcité n'a jamais été contre la religion, ni l'inverse, l'état encore moins, les égyptiens pas plus que les autres, que ce soit sous Christ, Mahomet, Bouddha, ou les Beattles !

  • Pour moi, le personnage se résume simplement à un faux docteur. Point final. "Ce ne sont pas tout ceux qui me disent Seigneur Seigneur, qui entreront dans le Royaume de Dieu."

  • Attention chers commentateurs à éviter le jugement facile.
    En sociologie de l'engagement, il y a l'éthique de conviction, et l'éthique de responsabilité.
    Rafik Samuel Habib n'est pas Frère Musulman, évidemment.
    Et il est loin de partager toutes les options de ce mouvement.
    En même temps, il est Egyptien. Il aime son pays. Il sait bien que d'un point de vue démocratique, les Frères Musulmans sont largement majoritaires en Egypte. Et que si ces derniers ne s'imposent pas, ce sont les Salafistes, bien plus extrêmes, qui emporteront le morceau.
    Il raisonne en politique, et en réaliste.
    On peut, certes, le condamner. Mais on peut aussi comprendre que ce n'est pas si facile. Rafik Samuel Habib ne vit pas au Canada, ou à Paris. Il est au coeur du chaudron égyptien, pris entre une armée qui réprime férocement, des Frères Musulmans qui attendent leur heure (et qui sont proches du peuple), et des Salafistes qui parient sur le pourrissement de la situation. Pas si facile.
    Pour celles et ceux qui lisent la Bible, cela pourrait rappeler l'histoire de Daniel à Babylone. Corrigez-moi si je me trompe, mais il me semble bien que Daniel servait le pouvoir babylonien, tout en restant fidèle à sa foi (tout comme Rafik Samuel Habib, sauf erreur, n'a pas non plus renié son christianisme protestant).
    Etait-ce un "faux docteur"?

  • Dans le contexte égyptien, je n'en sais rien, je veux bien l'admettre. J'ai tout de même l'impression que les coptes ne sont pas d'accord avec lui, je ne sais pas qui des deux connait le mieux le contexte égyptien (pas moi, en tous cas).

    Repris dans le contexte français, cette opposition laïcité / religion, cette affirmation qu'il dit quee une "profonde religiosité" serait source de règles incontournables, s'imposant à tous, "chrétiens comme musulmans", peut faire très mal.

    Le voile du temple s'est déchiré, et il n'y a plus d'empêchement à ce que son espace soit parcouru. On peut faire pipi dans le temple, on peut transgresser ses lois, Dieu ne dira rien, Dieu est mort.

    Une "profonde religiosité" ne veut plus rien dire, tout comme une loi de la religion. la Loi de Dieu, oui peut être, loi de la religion, non ; le christ, me semble-t-il, nous a appris qu'il y avait une énorme différence. Mais c'est vrai que "chrétiens comme musulmans" s'entendent à merveille pour gommer cette différence.

    Mais, évidemment, dans le contexte français, tout cela imposerait que la démocratie fonctionne a minima. Si les lois de l'état ne fonctionnent plus, ou si on en refait une à chaque occasion, alors on peut trouver à la religion des lois aussi, c'est vrai. C'est dangereux, il ne faut pas suivre cette direction.

    On peut par exemple faire de la politique sans se référer à une loi divine, mais seulement comme modèle de conviction ; je ne vois pas pourquoi une telle disposition serait incompréhensible aux égyptiens. Ce n'est pas une obéissance, mais seulement un modèle. Un modèle, ça se discute toujours. Et l'on peut croire que Dieu participe à la discussion, c'est en tous cas ce que Jésus dit, me semble-t-il.

    Daniel servait le pouvoir babylonien (et il n'est pas le seul à avoir choisit ce parti dans l'ancien testament) (enfin... choisit...façon de parler... ), mais, il me semble, qu'il restait dans la contradiction de servir Babylone ou Jérusalem ; il restait faillible, il restait dans l'altérité, il restait dans la discussion. Jérémie est un autre bon exemple. Et même le christ, qui de certaines façons collaborait avec Pilate, et les premiers chrétiens, forcément ; ils restaient dans l'altérité de leur foi, me semble-t-il.

    Il me semble que rester dans cette altérité est bien mieux que votre "En sociologie de l'engagement, il y a l'éthique de conviction, et l'éthique de responsabilité. ", qui est très dangereux, et qui est l'excuse de bien des responsables abusifs, surtout dans le domaine de la religion. Et, de toutes façons, ce n'est pas ce que propose ce monsieur ; il prétend que conviction (la charia, donc) devrait primer aveuglément sur responsabilité, au motif que les égyptiens seraient profondément religieux.

    Cordialement.

  • "Faux docteur" n'est pas forcément adapté à la situation, ni au personnage, car rien ne nous dit qu'il est seulement chrétien par conviction. Être "fils de pasteur" n'est pas une preuve de foi personnelle, même si cela peut le favoriser.

    On peut éventuellement comprendre qu'il se sent solidaire d'une ethnie (les coptes) qui n'est pas arabe et qui est traditionnellement de culture chrétienne et qu'il agit dans ce qu'il pense être l'intérêt de son groupe. Personnellement, je ne pense pas qu'il sorte de cette démarche une nouvelle vitalité pour les chrétiens égyptiens. Je développe les raisons de mon opinion dans cet article:

    http://regardschretiens-info.blogspot.com/2011/12/egypte-le-numero-deux-du-parti-des.html

  • Tout à fait d'accord avec vous Sébastien Fath pour la comparaison avec Daniel.
    Il y avait aussi un ministre chrétien dans le gouvernement pakistanais. Il a malheureusement été assassiné. Espérons que Rafik Samuel Habib ne subisse pas le même sort. Et là, il appartient aux chrétiens de prier...

  • Réponse à ista / 19.12.2011 :

    Je me suis contenté d'écrire en citant un bon dicton britannique applicable à n'importe quelle situation n'importe où qu'avec le temps, ce que nous ne voyons pas maintenant, nous le distinguerons par la suite. Ceci dans un cadre qui dépasse la situation PARTICULIÈRE de cette personne, impliquée dans la confusion générale d'une révolution chaotique, et prise dans les méandres tortueux de la politique égyptienne, bien sûr.

    Et puis, les étiquettes diverses et variées, surtout en matière politique et dans ce genre de contexte (car c'est de cela qu'il s'agit en l’occurrence), oui c'est de l'enfumage. C'est une histoire de POUVOIR tout court . Et les symboles ont leur rôle à jouer dans ce genre de représentation. Rôle souvent manipulateur, du reste. C'est-à-dire bien souvent à l'insu même des protagonistes, des personnes qui en sont l'objet et quelles que soient leurs intentions.

    Là-bas, en ce moment, autant essayer d'y voir clair avec des lunettes de soleil en pleine nuit.

    Ces dictons se révèlent d'ailleurs perspicace pour l’Égypte et d'autres pays arabes, rappelons-nous un peu l'emballement médiatique, l'angélisme occidental qui proclamait en son temps : Voici venu le temps des rires et des chants, dans l'île aux enfants c'est tous les jours le printemps... arabe... de la démocratie... C'est surtout CELA que je voulais dire par là.

    « Un conciliateur c'est quelqu'un qui nourrit un crocodile en espérant qu'il sera le dernier à être mangé. » (Winston Churchill).

    Les lois de la religion, ça ne veut rien dire ? Que voulez-vous signifier par là ? Allez voir par exemple au Pakistan et en Arabie Saoudite, on en reparlera après, ça devient un lieu commun de le redire à chaque fois... Charia stricte et police religieuse intraitables là-bas, alors ; et qui se fichent pas mal de savoir si vous êtes pour ou contre l’œcuménisme, soit dit au passage. De plus, faire coexister charia et démocratie politique = arriver à démontrer la quadrature du cercle, au passage. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, avait dit qu'il n'y a pas d'islam « modéré ou immodéré . Il y a l'islam, tout court. » Comprenne qui voudra et qui pourra. Le reste est un mythe occidental fabriqué de toutes pièces. Ce n'est pas une question de chromosomes mais d'histoire, depuis le VIIe siècle de notre ère, et même avant. Lisez les études du Dr Mark A. Gabriel, il explique ça mille et une fois mieux que moi et il a vécu tout ça de l'intérieur, puisqu'il est égyptien en exil.

    Et je vous communique (si vous ne le connaissez pas déjà !) un extrait d'article du site Internet "bibliquest" (14.11.2011) à propos des événements de 2011 dans ces pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient :

    "Printemps arabe". Les mouvement de rébellion contre les autorités, les soulèvements populaires, ont commencé par être salués par les médias francophones comme le début du triomphe de la démocratie (en pays arabe spécialement). Ceux qui tiennent de tels propos croient que la démocratie est la panacée, et que petit à petit le monde va vers un triomphe de l'idée démocratique, c'est-à-dire vers le progrès suprême. Puis tout d'un coup, grosse surprise : les élections des divers pays arabes donnent un triomphe des mouvements islamiques dont les médias sentent bien qu'ils sont plutôt à l'inverse de l'idée démocratique. Alors on cherche de nouvelles explications, soit en soutenant que l'islam peut être démocratique, soit qu'on va l'aider à être démocratique, soit que le triomphe en question est tout compte fait modeste, soit qu'on a une catastrophe temporaire, et qu'après ça ira mieux..."

    Eh bien voilà, le temps révèle les choses, en quelque sorte. QVOD ERAT DEMONSTRANDVM.

    Cordialement,

  • Vous avez raison. J'ai été quelque peu hâtif dans mon jugement. Je le suspend donc. Il n'empêche que ce monsieur joue un jeu dangereux. Les frères musulmans ne sont pas des enfants de coeur. Ils l'ont déjà prouvé dans le passé. Ainsi, le Liban actuel se retrouve avec un Hezbollah, une progéniture terroriste des frères musulmans.
    J'espère que monsieur Rafik Samuel Habib aura la sagesse d'un Daniel. L'avenir le dira.

  • @Eric LISBONNE

    Bonjour,

    Nous savions déjà que j'étais incompétent pour régler les affaires de l'Egypte, ce qui est parfaitement exact.

    Nous découvrons maintenant que je suis incapable de porter ma pensée jusqu'au VIIème de notre ère, ce qui est non moins exact aussi. (je me demande d'ailleurs pourquoi les commentateurs se sont arrêtés là ?? )

    Aussi, ce sera sans surprise que je vous déclarerai que je ne sais pas ce qu'est la charia non plus. Dans mon petit univers perso qui peut être conserve quelque compétence, c'est peut être une loi, ce n'est certainement pas une religion, ni de près, ni de loin. Mon opinion est que c'est un monstre.

    Et j'observe avec plaisir que vous ne discutez pas trop de ce que la "loi de la religion" ne veuille rien dire, au moins dans un contexte chrétien :-) Peut être trouverons-nous quelques terrains d'entente, un jour ?

    Ah et puis vous aimez bien les dictons, aussi, on dirait :-) Que pensez-vous de celui là : "Parce que tu es tiède, je te vomirai de ma bouche" ?... il n'est pas mal non plus. Mais on a encore le temps d'y réfléchir, enfin j'espère.

  • Nous devrions partir du principe que dès qu'une religion devient majoritaire, elle abuse forcément de son pouvoir et devient, par ce fait, problématique pour les minorités qui la côtoient et qui n'adhèrent pas à ses idées. A titre d'exemple, le catholicisme a eu son inquisition, et les protestants leurs procès en sorcellerie, aussi bien en Suisse qu'en Amérique... Le cas des protestants français est un peu à part, puisqu'ils ont apparemment toujours milité pour la laïcité.

    Le principe de laïcité est une des formes de solution politique qui a permis à des groupes de pensées différents de vivre ensemble sans conflits sanglants. La liberté de conscience a toujours été défendue par des minorités et combattue par les religions majoritaires. C'est dans les pays où l'état se contente de jouer un rôle d'arbitre, sans parti-pris, que la liberté de conscience est la mieux appliquée.

    Il y a quelques temps, le responsable d'un mouvement évangélique dans un pays musulman me faisait remarquer que la célèbre « tolérance » musulmane qui a permis aux communautés chrétiennes de survivre dans les pays islamiques, pouvait s'expliquer simplement par le fait que les musulmans ont passé de très longs siècles en étant seulement une minorité dominante. Il leur fallait donc faire des concessions pour éviter des révoltes où le rapport de forces n'aurait pas forcément été en leur faveur.

    Ce qui évolue actuellement, c'est justement que le rapport de forces a changé et que les musulmans sont devenus majoritaires dans des pays où ça n'avait jamais été le cas jusqu'alors (Iran, Liban, Malaisie, etc...). Ce qui pourrait expliquer que les discours se radicalisent et que la tentation de l'abus de pouvoir revient en force... et que les chrétiens autochtones émigrent de plus en plus vers des pays où la tolérance est mieux appliquée.

    L'idée du docteur Rafik Habib selon laquelle ce serait à l'état d'obéir à la religion, n'a rien de nouveau et correspond à celle qu'on devait trouver en France durant le règne de Louis XVI et qui a heureusement été balayée par la « déclaration des droits de l'homme et du citoyen » de 1789, qui a institué dans son article 10 la liberté de pensée comme étant l'un des fondements d'un état moderne, permettant la vie en harmonie à des personnes ne partageant pas les mêmes opinions. La connaissance de l'histoire devrait, théoriquement, nous éviter de retomber dans les mêmes lieux communs. Mais monsieur Habib connaît-il l'histoire de France ?

    Il est intéressant de savoir également que même chez les musulmans, il existe une pensée laïque, avec une relecture du Coran sous un autre angle, qui permettrait cette vie en harmonie. Mais elle ne plaît pas du tout aux wahhabistes conquérants (formés en Arabie Saoudite) qui composent l'immense majorité des enseignants religieux de l'islam, et ceux qui ne sont pas de leur avis risquent leur liberté et leur vie.

    A ce propos, il est intéressant de connaître ce qu'en disait le musulman laïque soudanais Mahmud Muhammad Taha. Il avait une lecture du Coran qui lui enlevait toute velléité agressive et permettait des relations harmonieuse avec les autres « religions du livre ». Il a (évidement?) été pendu pour « apostasie » le 18 janvier 1985, avec la bénédiction des grands penseurs musulmans majoritaires...

    Deux liens pour mieux le connaître :

    http://blog.sami-aldeeb.com/2010/08/07/conflit-entre-lislam-et-loccident-billet-12-liberaux-musulmans-le-soudanais-mahmud-muhammad-taha/

    http://blog.sami-aldeeb.com/tag/mahmud-muhammad-taha/

    .

  • @Jean-Luc B

    Je suis entièrement d'accord avec vous, ce qui est assez rare sur ce blog pour être souligné.

    Oui, malgré que je ne remonte pas jusqu'au VIIème siècle de notre ère, je sais parfaitement qu'il y a eu des périodes de discussion dans l'islam (omar kayam... nasr eddin hoddja...) et donc les affirmations comme quoi les musulmans ne pourraient pas faire autrement que d'obéïr sont de totaux enfumages.

    Pour les protestants français... c'est plus complexe... Ils ont fait la guerre, la guerre de religion, par exemple... Mais ils en parlent très peu, très très peu... ça ne leur ressemble pas, voyez vous... juste la tour de constance qui leur ressemble, c'est tout. Il est vrai que ce sont les vainqueurs qui écrivent l'Histoire, et, sur ce coup là, les protestants français laissent faire.

    Oui, la pente naturelle de la religion, c'est l'abus de pouvoir, c'est parfaitement clair. D'où mon insistance pour que la notion de loi en soi bien séparée. C'est la combine de la laïcité.

    Et il me semble aussi que c'est la combine du judaïsme, puisque, sauf erreur, les rabbins ne sont "que" des enseignants ?... sauf les ultras, ça va de soit. À ma connaissance, Israël est un des rares exemple où une religion très majoritaire n'a pas débouché sur un abus de pouvoir (ou pas trop) (il y a certes la Palestine, mais là c'est vraiment très complexe) (on en parlera une autre fois, si vous voulez bien).

    Cordialement.

  • Réponse à ista / 23.12.2011 :

    Lisez attentivement ce que vous écrivez, puis comparez avec l'extrait du LAROUSSE plus bas...

    "Aussi, ce sera sans surprise que je vous déclarerai que je ne sais pas ce qu'est la charia non plus. Dans mon petit univers perso qui peut être conserve quelque compétence, c'est peut être une loi, ce n'est certainement pas une religion, ni de près, ni de loin. Mon opinion est que c'est un monstre."

    Ce qu'on appelle la charia, ou « loi islamique », est la systématisation de l'ensemble des prescriptions et des interdictions qu'on trouve dans le Coran et dans la sunna (Tradition). La charia est un système de droit qui traite aussi bien du culte que de l'ensemble des activités de l'homme en société. Elle fournit les bases du droit pénal comme du droit civil et commercial. La partie proprement juridique de la charia est appelée le fiqh, ou « droit musulman ».
    Les domaines de la FOI, du DROIT et de la MORALE, sont également organisés par des règles, issues de la systématisation et de la rationalisation des injonctions et interdits contenus dans le Coran. Les comportements et les actes sont classés de haram (strictement interdit) à halal (religieusement licite). La charia traite aussi bien des fondements de la foi que des problèmes d'héritage et des normes alimentaires. L'islam est une religion éminemment sociale, qui s'adresse au croyant non seulement comme individu, mais comme membre d'une communauté. Il est difficile d'être un croyant isolé ou minoritaire, tant les normes de l'islam régissent la vie en société : le jeûne du Ramadan impose à la société tout entière un changement de rythme durant un mois ; les interdits alimentaires (sur le porc et le vin, ou sur la manière de tuer les bêtes) et vestimentaires créent un mode de vie commun qui font de l'islam une culture autant qu'une religion, ces normes perdurant même si la pratique religieuse s'affaiblit. Pour le croyant, c'est toute la vie quotidienne qui est marquée par la pratique de la religion.
    Il existe au moins deux différences fondamentales entre la charia et la conception occidentale du droit. D'une part, la charia ne connaît PAS DE DISTINCTION ENTRE LE RELIGIEUX ET LE PROFANE, NI ENTRE LE JURIDIQUE ET L’ÉTHIQUE. D'autre part, elle s'élabore à partir non de concepts généraux mais d'un ensemble épars de prescriptions souvent très ponctuelles [...] Les SOURCES DE LA CHARIA sont LE CORAN ET LA SUNNA (Tradition) [...]
    De l'effort de systématisation par de grands savants pour créer un ensemble juridique cohérent résulte le fiqh, qui est donc une partie de la charia. Cependant, pour éviter que d'éventuelles divergences dans cet effort d'interprétation n'entraînent l'éclatement de la communauté musulmane, il a été décidé, au IXe siècle, de fermer la porte de l'interprétation (idjtihad). Depuis, tous les juristes (sunnites) doivent s'inspirer de l'une des quatre grandes écoles d'interprétation admises à cette époque. Aujourd'hui encore, ces quatre écoles (appelées parfois improprement « rites ») se partagent l'ensemble du monde musulman, à l'exception des chiites : le HANAFISME, le CHAFIISME, le MALÉKISME, et le HANBALISME. Elles vont d'une vision libérale et ouverte (l'école hanafite) jusqu'à une conception rigoriste et formaliste (comme celle de l'école hanbalite).
    La législation en vigueur dans les pays musulmans est presque toujours inspirée profondément par la charia [...] (Encyclopédie LAROUSSE, article "islam", rubrique "charia").

    La "loi de la religion" ? C'est une expression que je n'utilise personnellement jamais, alors. Par contre, je connais l'expression "esprit légaliste", oui. Et de toute manière, le terme religion, accolé ou pas à autre chose, a fini par presque toujours signifier de nos jours tout et n'importe quoi, c'est devenu un mot "fourre-tout" dans beaucoup de milieux, et qui cristallise tous les amalgames, et la plupart du temps on y accole une connotation péjorative, et le mot est faible (eh oui, je m'efforce d'être clément et modéré, surtout je m'exerce à la perspicacité, et ce n'est une tâche facile pour PERSONNE, croyez-moi... ).

    Le mot "chrétien" ? Je vous renvoie à l'article de Gaston Racine ("Être chrétien") que j'avais indiqué en lien dans un précédent commentaire ("L'avenir des réformés suisses") : Il y expliquait, sans à priori, sans passion déséquilibrée, sans sectarisme, ce qu'est la réalité décrite par ce mot, lui aussi tellement galvaudé depuis des siècles ; et ce qu'impliquent surtout le FONDEMENT et L’ÉTYMOLOGIE (c'est-à-dire l'étude de la dérivation de sens par rapport à la racine d'un terme) de ce mot. D'ailleurs, ce ne sont pas les premiers disciples de Jésus Christ après la Pentecôte qui se sont eux-mêmes ainsi désignés, c'est le monde extérieur qui l'a fait, et à Antioche de Syrie (ah, la Syrie...) pour commencer, ville cosmopolite au possible, il ne faut pas l'oublier, c'est un détail qui a son importance et sa signification.

    Pour finir, aujourd'hui, dans le vaste monde, on prise fort les textes qui, tirés de leur contexte, deviennent des prétextes... Alors, appliquons-nous à ne pas tomber dans ce travers, générateur inévitable de tant de confusion. C'est aussi valable pour moi, bien sûr, car en ce genre de matière, il vaut mieux pour nous que les conseilleurs soient aussi les payeurs.

    Cordialement,

  • Il font pitié, ces gens qui jugent et condamnent ce chrétien.
    Que savent-ils des défis présents? Il faut des chrétiens partout, et pourquoi pas là, surtout si c'est ce parti qui va dominer demain l'Egypte.
    Point barre.
    Et marre de l'islamophobie confortable et ignorante.

  • Mark Gabriel se retournerait dans sa tombe s'il était mort...

  • M. Fath, vous avez vécu en Egypte plusieurs années si je ne m'abuse. Avez-vous eu l'occasion de rencontrer ce monsieur à ce moment-là et d'échanger avec lui sur ses idées. Si oui cela m'intéresserait d'en savoir plus sur vos discussions. Pour ma part, je m'intéresse à cet homme depuis longtemps, déjà bien avant qu'il ne devienne n°2 du Parti de la Justice et de la Liberté (parce que bien évidemment ses relations avec les islamistes ne datent pas d'hier).

  • Bonjour à M. Fath et à tous les autres ! Je viens d'écrire sur mon blog un article consacré à Rafiq Habib, il s'agit d'une analyse et d'un commentaire de ses idées à la fois d'un point de vue politique/sociologique et spirituel. J'aimerais énormément savoir ce que M. Fath en pense en tant que chercheur spécialiste, une réaction serait réellement la bienvenue.

    http://unetudiantdefendsafoi.blogspot.com/2012/01/rafiq-habib-un-evangelique-chez-les.html

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