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D'une "laïcité incantatoire" à une laïcité vécue au quotidien

images.jpegDans le numéro du magazine Marianne du 13 au 19 février 2015, à noter, à la page 51, une très éclairante (et salubre!) tribune de Jean-Louis Bianco et Nicolas Cadène (Observatoire de la laïcité).

A rebours des effets de manche et des incantations démagogiques, ils rappellent notamment que "la laïcité, c'est d'abord une liberté. Celle de croire ou de ne pas croire, et de l'exprimer dans les limites de la liberté d'autrui. La laïcité n'est pas une conviction mais le cadre qui les autorise toutes". 

L'article n'est pas en accès libre sur le site de Marianne, mais peut se retrouver notamment sur le Fil Twitter de Nicolas Cadène (lien).

Commentaires

  • N'empêche que la phrase –La laïcité n'est pas une conviction mais le cadre qui les autorise toutes"– est à nuancer. Pas une conviction parmi d'autres, oui, en ce sens qu'elle se situe sur un plan souvent appelé "méta", c'est-à-dire "au-dessus", de "second degré" par rapport à uns simple conviction exprimée tout de go. Autrement dit, oui, la laïcité est une "exigence", intérieurement méditée et réfléchie, plus qu'une norme froide et purement externe.
    Mais est-elle pour autant l'autorisation de "toutes les convictions"? On voit bien que non si parmi ces convictions il y avait le racisme, l'appel à la violence, etc... On peut dire qu'alors ce n'est pas elle, comme telle, qui réprime et dit le droit, mais la LOI qui s'en inspire.Plutôt que "cadre", je dirais donc que la laïcité est une exigence matricielle. Elle appelle les "convictions" à s'autoévaluer d'abord par rapport à certaines valeurs foncières (et ultimes) ET elle nourrit le débat que "toutes" les convictions peuvent et doivent accepter loyalement. Impulsion plus qu'injonction (c'est l'injonction sans autre argumentaire et débat, qui fait "incantation"), la laïcité est aussi acceptation de zones de débats ambivalents, où l'expression des nuances et des points de vue ne doit pas sombrer dans la confusion relativiste. A un moment donné ceux qui débattent doivent être en mesure d'exprimer leurs référents ultimes, qui sont d'ordre axiologique, toujours, qu'on soit matérialiste et/ou croyant par reprise intime et réfléchie des éléments de telle ou telle religion. "Au quotidien", il est patent que deux "laïques" ne réagiront pas de même devant telle situation. Question de tolérance intime, d'orientation de l'attention et de la vigilance. Mais le même horizon laïque, qui n'est en rien le gel des convictions – mais leur mise à l'épreuve interactive et réfléchie, voire méditée – doit émerger clairement des différences de positions, même et surtout laïques.
    Ce commentaire ne repose pas sur la lecture de l'article complet de Marianne, mais se limite à la phrase citée. gef

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