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Magistral essai sur Emerson et le "sublime ordinaire" (R.Picon)

emerson.jpg.pngReconnaissons-le: beaucoup de protestants ont eu du mal, depuis le XVIe siècle, avec la doctrine calviniste puritaine de la "dépravation totale" de l'homme pécheur, lorsqu'il est loin de Dieu.

Oserons-nous dire que cette anthropologie calviniste voulue comme théocentrée a parfois fait bien des dégâts sur des consciences impressionnables, en faisant trop oublier que "la gloire de Dieu, c'est l'homme vivant" (St Irénée)? 

Ralph Valdo Emerson (1803-1882) est de ceux, aux Etats-Unis, qui est allé très loin dans la révolte contre cet arrière-plan puritain, pensant même devoir, pour cela, quitter protestantisme et christianisme.

Auteur génial, inspiré, clivant, Emerson est l'objet d'une biographie intellectuelle très approfondie (CNRS éditions) signée Raphaël Picon, théologien protestant français qui a relevé avec panache le défi d'une analyse fouillée qui réévalue notamment la notion de "confiance en soi", au coeur de l'anthropologie émersonienne.

Que Raphaël Picon en soit vivement remercié.

Lien vers l'éditeur (CNRS éditions) et vers Réforme (interview de R.Picon).

Commentaires

  • Nul doute que le thème de la "dépravation totale" est plus une surenchère humaine, rigoriste, qu'une thématique attestée dans la Bible.
    cependant le transcendantalisme américain, fort sympathique et vivifiant sur plus d'un point, encourt lui aussi une critique: la même. Il accorde, dans son ultra rousseauisme, une confiance aveugle en l'homme supposé "naturel". l'exemple de la belle, mais paradoxale œuvre de Thoreau l'illustre. On peut à la fois y lire une sorte d'éloge quasi mystique de la communion d'esprit de l'homme (Thoreau) avec... un castor, ET, dans le même Journal, plus loin, une scène épique de chasse de ce castor pour... le manger.
    cela ne dispense personne d'aller lire la littérature heureusement indiquée dans ce blog. Merci. gef

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