L'historien Mark Noll, auteur d'un des plus grands chefs d'oeuvre de l'histoire des religions aux Etats-Unis (America's God), nous a laissé fin 2015 une remarquable synthèse sur la Bible dans l'espace public américain jusqu'à la Révolution (Oxford University Press).
L'auteur montre notamment comment les Américains du XVIIe siècle ont reçu des modèles conflictuels venus de l'Europe: la Bible sous la chrétienté (anglicanisme "high church")), la Bible au-dessus de la chrétienté (puritanisme modéré) et la Bible contre la chrétienté (anabaptistes, enthousiastes, quakers).
Au dix-huitième siècle, les colons se sont tournés de plus en plus ce troisième modèle, prophétique, qui pose la Bible en outil de contestation de l'ordre établi. Une posture qui a nourri les ferments révolutionnaires qui ont donné naissance aux Etats-Unis?