Face à une incontestable montée de l'antisémitisme en France depuis dix ans, on comprend très bien la vigilance du CRIF, qui représente une large part des organisations juives de France. Dieudonné en fait toujours les frais. Ce dernier est certes connu pour de nombreuses provocations passées qui ont été jugées comme présentant un caractère antisémite. Il ne s'agit pas de cautionner ces provocations. Mais en s'acharnant à faire, encore aujourd'hui, interdire systématiquement les nouveaux spectacles de l'humoriste, que cherche le CRIF exactement? A se demander si ses appels à la censure ne finissent pas par contribuer, involontairement, à nourrir ce qu'il entend combattre!
Certes, le dernier spectacle de Dieudonné, intitulé DIEUDONNE EN PAIX comporte parfois un humour qu'on pourrait, vu de loin, soupçonner de raciste, mais la seule population visée par cet humour outré (et drôlatique), ce sont les Noirs. Je peux l'affirmer, car j'ai vu en live ce spectacle de Dieudonné.
Oui, Dieudo n'y va pas vraiment de main morte sur les Noirs (sans que le CRIF s'en émeuve, ni la République), mais son show (très abouti et intense) ne comporte cette fois-ci pas l'ombre du début d'un propos soupçonnable d'antisémitisme.
Deux choses, pour finir:
-D'une part, rappelons que tout homme a le droit de changer. Il n'est pas digne d'une République qui défend la "Liberté" comme un principe fondateur, d'enfermer à jamais quelqu'un dans une image d'épouvantail. La remarque vaut aussi pour les médias subventionnés par la-dite République. La notion de pardon est belle, et porte des promesses de "vivre ensemble". Dieudonné l'explore à fond dans son dernier spectacle. Salutaire?
-D'autre part, saluons la lucidité courageuse de Yonathan Sayada, un talentueux comique juif qui a accepté de se produire dans le théâtre fétiche de Dieudonné (La Main d'Or). Yonathan Sayada, qui propose depuis le 12 février 2016 "Ma réponse à Dieudonné", affirme: "(Dieudonné) a voulu dire, en gros, que les juifs on était trop entre nous, et pour le condamner, on s'est encore plus repliés sur nous-mêmes. Donc on a donné raison aux antisémites. Moi, ça m'énerve. (...) On a désormais une image genre ʻon ne peut pas rigoler avec nous, on ne peut pas nous toucher, on est seuls dans notre coinʼ. Moi j'en peux plus. Je veux montrer une autre image, vraiment.»
SHALOM !