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La théorie du complot et les pompiers pyromanes

stéphane françois,gsrl,éducation nationale,liberté de penser,complotisme,esprit critique,libération,police de la penséeDans le cadre de la lutte contre la radicalisation, le ministère de l’Education recommande au corps enseignant de prévenir et de sensibiliser les élèves contre les «théories complotistes».

Une approche précipitée et dogmatique. Une incitation à «penser droit» ?

A lire, dans Libération, cette excellente tribune, signée par des chercheurs, qui alerte sur un risque de formatage de la pensée à l'école via des formations de basse qualité contre le complotisme.

Stéphane François, enseignant-chercheur à l’université de Valenciennes et membre associé du GSRL, a participé à cette tribune, à lire ici.

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Commentaires

  • L'article de Libé est très pertinent. j'ajouterais volontiers que tout n'est pas à attendre des "sciences sociales", qui véhiculent inévitablement, elles aussi, des présupposés, des hypothèses implicites. La démarche critique inhérente à la pensée, démarche d'ordre philosophique même sans érudition philosophique, consiste à remettre chaque fois les notions et les arguments en chantier. Et il faudrait que tout un chacun ait ce réflexe de... réflexion.
    Exemple: un tenant forcené du complotisme me dit que "les mensonges les plus gros sont les plus facilement crus". Parfait. L'effet d'évidence n'est pas l'évidence éprouvée, questionnée, débattue. mais l'idée que ce quasi adage se retourne contre lui n'effleure pas ce complotiste qui jouit de retourner chaque info médiatique (pas difficile à faire). Lui, pourvu que ce qu'il pense soit le contrepied d'une vérité "officielle" (forcément trompeuse), et c'est gagné.
    Etre à contrepied équivaut à "être dans le vrai". Il en est globalement de même de l'anticonformisme, adopté comme position massive, dogmatique, comme simple inversion du supposé "conformisme".
    Quand donc ces personnes comprendront-elles que c'est précisément ainsi, en se soumettant à cette inversion quasi mécanique des énoncés, qu'elles seront toujours manipulées? En pensant qu'il suffit d'inverser, par quelque commutateur systématique, le discours de l'autre, supposé dominant, elles sont gonflées de suffisance, confondent jouissance immédiate du "contre" avec recherche de la vérité, toujours si difficile et si longue.
    La notion de vérité ne se réduit pas à ses contextes d'énonciation, aléatoires, même si chaque situation doit être analysée (mais jusqu'où le peut-on, dans l'urgence?).
    Une position conservatrice peut être juste et vraie là où le discours péremptoire qui la pourfend parce que l'autre ne "doit pas avoir raison", peut s'avèrer faux. Et l'inverse.
    Un grand linguiste parle d'"inter-incompréhension réciproque". Vivent ceux qui nous permettent de nous opposer à eux, en somme. Plus forte l'opposition, plus vraie la vérité? Adage à réexaminer, sans tomber dans un quelconque manichéisme. La vérité, au plan socio-politique, traverse bien des "camps"...

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