Jean Baubérot (GSRL), qualifié à juste titre par L'Obs de "fondateur de la sociologie de la laïcité", qui vient de publier un Petit Manuel pour une laïcité apaisée, s'est trouvé violemment pris à partie par Caroline Fourest dans son dernier livre. Il lui répond et met utilement les points sur les "i".
"Sa manière de disqualifier, c’est du Trump qui se veut de gauche", affirme-t-il notamment.
Toute la différence entre une polémiste opportuniste et médiatique, qui entretient un rapport élastique avec la vérité, et un très grand chercheur, rigoureux dans sa réflexion.
Commentaires
C'est Caroline Fourest, j'sais pas trop la voir en peinture. Que Dieu me pardonne, car elle autant besoin de Jésus que n'importe quel autre être humain... Même si, lui "mettre les points sur les "i", ne lui fera pas trop mal de temps en temps...
Je n'ai pas lu Fourest parlant de Baubérot. Par contre, j'ai lu Baubérot. Et je suis parvenu à la conclusion que Fourest (pour laquelle je n'ai aucune sympathie) s'est laissé rouler en commentant ce machin comme s'il s'agissait d'un authentique travail de recherche: le "petit manuel" de Baubérot est bien évidemment un canular, visiblement rédigé par une bande de Torquemadas (barbus ou à calotins) sous un pseudonyme, dans le seul but de discréditer à jamais l'idée même de laïcité. Distribuez gratuitement ce machin dans n'importe quel quartier de France ou de Navarre, le FN y grimpera de 5 points aux prochaines élections. Effet garanti. Le seul point positif du "petit manuel" est sa bizarrerie rédactionnelle (dont on se demande si elle n'a pas été calibrée pour plaire aux thuriféraires de Judith Butler, avec ces ".es" rajoutés systématiquement à la fin des mots masculins) qui le rend quasiment illisible. Au final, dans le fond et sur la forme, un exercice de "political correctness" au pire sens du terme: du mensonge, mais gentil tout plein.
@ Floirat,
Ayant lu attentivement les parutions du premier Baubérot, j'en retiens plusieurs idées-forces, comme celle des "seuils" de laïcisation. Mais c'est vrai que le glissement vers le style "manuel" m'est a priori suspect. Ce qui manque en tous ces "aggiornamentos", c'est l'approfondissement philosophique de l'Idée laïque, très malmenée dans les débats actuels, hélas quelquefois par ses "partisans". Au fait, demande-t-elle des "partisans" ou bien des sujets libres et réfléchis qui la mettent existentiellement en œuvre?
Cela dit, il semblerait que Fourest n'ai pas bien lu Baubérot. Qui a lu qui? Et si on revenait plus sérieusement à la laïcité comme exigence de positionnement clair des convictions face à la Raison? Celle-ci n'est pas en soi aseptisée et n'a rien d'athée. Les antinomies de la raison montrent que celle-ci a à composer avec l'espérance en veillant à ce que l'espérance en ses "enthousiasmes" ne la brouille et ne la détourne (cf.Kant). AncheK6