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Attentats terroristes islamophobes en Nouvelle Zélande

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En-dehors de cette réaction immédiate, les deux effroyables attentats racistes et islamophobes qui ont endeuillé, hier, la Nouvelle Zélande,inspirent quatre réflexions.

-1/ D'abord, le culte mortifère des "racines" est un terreau de violence à ne pas sous-estimer. Il oppose en permanence les installés aux  "envahisseurs" (invaders, cf. terminologie du tueur) 

Or, en France, n'a-t-on pas trop tendance à folkloriser ce culte des racines, quand on ne l'encourage pas sous des alibis divers? Glorification parfois orientée du patrimoine, discriminations concordataires maintenues au nom des traditions (sic), etc.

 

-2/ Ensuite, la France semble nourrir l'inspiration raciste meurtrière à un degré qu'on ne soupçonnait pas tout à fait. Le tueur, Brenton Tarrant, raconte en détail son voyage en France (remplie d'après lui d'"envahisseurs"), et emprunte même à Renaud Camus le concept délirant de Grand Remplacement).

-3/ D'autre part, le tueur hésite à se dire chrétien, et hait les convertis (cf. p.12 de son Manifeste); il ne se définit pas par le christianisme, même s'il recourt à des éléments culturels issus du christianisme. En revanche, il s'affirme explicitement identitaire et fasciste, et revendique un racisme identitaire d'extrême-droite et tout l'arsenal idéologique du suprémacisme blanc, qui nous rappelle à quel point le terrorisme vient de là AUSSI.

D'autant que les attentats suprémacistes blancs se multiplient ces dernières années, contre musulmans -Québec, 2017-, chrétiens -église africaine/américaine de Charleston, 2015-, juifs -Pittsburgh en octobre 2018, la pire attaque antisémite aux Etats-Unis-.

A lire, sur ces haines identitaires et altérophobes, les travaux de Stéphane François.

 

-4/ Enfin, l'islamophobie constitue décidément une catégorie explicative utile pour de tels crimes: au lieu de laisser le terme aux polémistes ou aux entrepreneurs identitaires qui l'utilisent à tort et à travers, il serait bon que les chercheurs s'en servent (de mon côté je le fais depuis des années, malgré les critiques qu'on m'adresse).

A l'image des catégories d'antisémitisme, d'anticléricalisme ou d'antiprotestantisme, par exemple, l'islamophobie fonctionne comme un dispositif rhétorique systématiquement discriminant et disqualifiant, susceptible de nourrir exclusion et violence, pour la simple raison que l'on se réclame de la religion musulmane.

Commentaires

  • J'ai hésité à commenter votre article. Si je l'avais fait, je l'aurais sans doute fait maladroitement, ce qui m'aurait valu d'être voué aux gémonies, sinon par vous, cher Sébastien Fath, mais probablement par d'autres commentateurs. Il est très difficile de s'exprimer sur un tel sujet sans être après traité de raciste ou d'islamophobe.
    C'est pourquoi je me contenterai de ce lien qui renvoie vers un article de Gilles William Goldnadel qui reflète assez bien ma pensée : http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2019/03/18/31001-20190318ARTFIG00068-attentat-de-christchurch-quand-les-tenants-du-8216-pas-d-amalgames-pratiquent-les-pires-des-amalgames.php

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