Trump, presbytérien (réformé) non-pratiquant de moeurs légères, n'a évidemment pas été élu sur critères religieux.
Si les évangéliques blancs, qui représentent plus de 20% de l'électorat américain, ont voté en masse pour lui (81%, contre 60% des catholiques blancs, voir tableau ci-contre du Pew Forum), c'est non pour des raisons théologiques ou éthiques (même si elles ont pu marginalement jouer, notamment sur l'avortement), mais d'abord pour des raisons socio-économiques.
Bien plus fragiles économiquement que les fidèles des sideline churches (anciennes églises établies, aujourd'hui en fort déclin), un peu moins bien lotis aussi que les catholiques ou même parfois que les musulmans, les évangéliques blancs ont subi, plus que d'autres, la fragilisation de la petite classe moyenne.
La globalisation néolibérale, avec son cortège de fermetures d'usines et de dumping social, a sinistré nombre de campagnes et de petites villes. Et les évangéliques blancs ont préféré ce qu'ils pensent être un DOMPTEUR de la globalisation, même populiste et démagogue, plutôt qu'un PROMPTEUR de la globalisation à leurs yeux représenté par Hillary Clinton, égérie du libre-échange et de la finance mondialisée.