... Mais il ne se prend pas pour le messie.
L'élection hier soir à la Présidence de la République d'Emmanuel Macron tourne la page d'un long chapitre marqué par la tentation française des "politiques du salut séculier".
La France s'est longtemps distinguée par un messianisme politique qui fait de l'Etat une quasi Eglise de substitution. François Hollande, avant son élection en 2012, avait une nouvelle fois réactivé cette "politique enchantée" dans son fameux discours du Bourget (le "rêve français" etc). Mais les flots de promesses intenables se sont heurtés à une réalité massivement constatée par les citoyennes et citoyens; au lieu de "changer la vie", les politiques ont navigué à vue, et se sont parfois servis dans la caisse. Ils ont fait la démonstration, mandat après mandat, de l'imposture du messianisme politique.
En se réclamant souvent de la "bienveillance", de l'"humilité", du refus du sectarisme (il est le seul à toujours avoir refusé de faire siffler ses adversaires), Emmanuel Macron désenchante la politique. Moins de grandes promesses, plus de pragmatisme. Moins de prêchi-prêcha, plus d'écoute des compétences de la société civile.
A l'hebdomadaire protestant Réforme qui l'interrogeait, il y a quelques semaines, Emmanuel Macron affirmait: «Je ne promets ni le bonheur, ni la transcendance. Je laisse cela aux religions. Autrement, ce seraient des projets totalitaires.» (lien)
Face à une Marine Le Pen qui s'inscrivait dans la continuité du messianisme politique français (avec une inflexion frontiste orientée vers une quasi religion nationaliste), Emmanuel Macron marque une rupture choisie par presque deux électeurs sur trois. En marche.
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