Professeure émérite, historienne du pentecôtisme, titulaire d'un doctorat à Harvard, Edith Blumhofer a tiré sa révérence au terme d'un parcours fécond d'enseignante, de chercheuse, d'auteure et de directrice d'institut.
Elle a en effet longtemps dirigé l'Institute For the Study of American Evangelicals, un centre de recherche basé au Wheaton COllege (Illinois) où j'ai eu le privilége de travailler en 2000 et 2001, à l'époque où Edith en était la directrice.
Pionnière de l'histoire des évangéliques -et des pentecôtistes en particulier- à une époque où les travaux académiques étaient bien plus rares qu'aujourd'hui, cette dévoreuse d'archives renommée nous laisse en héritage une oeuvre considérable, parmi lesquels des ouvrages comme Pentecost in My Soul: Explorations in the Meaning of Early American Pentecostal Experience (1989); Restoring the Faith: The Assemblies of God, Pentecostalism and American Culture (Univ of Illinois Press, 1992); Aimee Semple McPherson: Everybody’s Sister (Eerdmans, 1994), Religion, Politics, and the American Experience: Reflections on Religion and American Public Life (Univ of Alabama Press, 2002). Lien.
Ce numéro hors-série des ASSR retrace les itinéraires intellectuels des cinq « pionniers » à l’origine de la revue Archives de sociologie des religions, née en 1956 et devenue en 1973 Archives de sciences sociales des religions. Deux d’entre eux, Henri Desroche (1914-1994) et Émile Poulat (1920-2014), sont d’anciens prêtres en rupture d’Église ; deux autres, François-André Isambert (1924-2017) et Jacques Maître (1925-2013), participèrent à la Résistance avant de militer un temps aux côtés du progressisme chrétien. Enfin, Jean Séguy (1925-2007), qui les rejoignit en 1960, avait dû renoncer à une formation dans la Compagnie de Jésus. Tous ont embrassé la science pour faire comprendre et expliquer un objet qui a marqué leur vie.