Une très grande anthropologue française nous a quittés le mois dernier.
Au sein de mon laboratoire, le Groupe Sociétés Religions Laïcités (EPHE-PSL/CNRS) et plus largement au sein de la vaste communauté scientifique des sciences humaines et sociales,
Roberte Hamayon (1939-2025) restera, pour longtemps, une référence.
Le CNRS lui a rendu justement hommage ici (lien).
Spécialiste du chamanisme en Asie septentrionale, médaille d'argent du CNRS en 2006, elle a notamment fondé et dirigé le Centre d'études mongoles et la revue Études mongoles et sibériennes. Roberte Hamayon était d'une curiosité intellectuelle, d'une rigueur et d'une bienveillance rare.
A l'historien que je suis, elle avait témoigné, plus d'une fois, sa sympathie et ses encouragements. J'avais notamment fait mon miel de son magnifique ouvrage sur le jeu, cité ainsi dans mon mémoire d'Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) à la page 279. Voici le texte de cette citation :
"Sur la notion de jeu, et le lien avec la religion, lire le remarquable Roberte HAMAYON, Jouer. Etude anthropologique à partir d'exemples sibériens, Paris, La Découverte, coll. « Bibliothèque du Mauss », 2012. Elle souligne notamment que "Jouer apparaît comme un pari sur une hypothèse heureuse" (p. 225).




Françoise Lautman s'en est allée, et ses collègues, dont je suis, ont le coeur lourd. Elle a été une des figures fondatrices du laboratoire Groupe Sociétés Religions Laïcités (GSRL). Elle avait dirigé le GSR, dans sa transition vers ce qui allait devenir le GSRL, de 1991 à 1994. Ethnologue et sociologue des religions, directrice de recherches au CNRS, elle impressionnait par sa vivacité intellectuelle, et nous éclairait par ses éclats de rire.
Le passage du religieux au spirituel est-il la marque de ce XXIe siècle? La religion, avec ses corpus dogmatiques et ses clergés, céderait du terrain devant des pratiques spirituelles moins régulées, réputées plus “libres”. L’anthropologie religieuse de l’Europe semble attester d’une soif de spiritualité “hors pistes” (cf. Yves Lambert). Mais on manque de postes d’observation pour évaluer ces dynamiques.
La parution du dernier Bulletin Bibliographique de la revue des 
La décolonisation des esprits prend plus de temps que la décolonisation politique.



A lire, relire et faire circuler, cette tribune remarquable que les anthropologues Christophe Pons et Adriane Luisa Rodolpho (CNRS) ont publié dans 


Depuis quelques années, 






Respect et reconnaissance pour Germaine Tillon, grande figure de la Résistance, et anthropologue émérite du Maghreb colonial et postcolonial, qui s'est éteinte le 10 avril 2008 à l'âge de presque 101 ans.