Françoise Lautman s'en est allée, et ses collègues, dont je suis, ont le coeur lourd. Elle a été une des figures fondatrices du laboratoire Groupe Sociétés Religions Laïcités (GSRL). Elle avait dirigé le GSR, dans sa transition vers ce qui allait devenir le GSRL, de 1991 à 1994. Ethnologue et sociologue des religions, directrice de recherches au CNRS, elle impressionnait par sa vivacité intellectuelle, et nous éclairait par ses éclats de rire.
Le GSRL lui rendra l'hommage qui lui est dû. Je me bornerai ici à évoquer, à titre personnel, combien j'ai apprécié l'apport de Françoise.
En sciences sociales des religions, on n'étudie pas suffisamment les pratiques de prière. C'est dommage, car ce mode de mise en relation avec le surnaturel divin constitue un invariant de l'expérience religieuse, et un vecteur de mobilisation collective, dont témoigne par exemple le mouvement de l'Oraison des Mamans, un nouveau réseau catholique né dans le Kent en 1995, qui compte déjà plus de 2000 groupes de prière en France.