Alors que ce mois de décembre invite à la rétrospective, comment passer aux oubliettes le sillage laissé par l'anthropologue Martine Segalen, disparue le 23 juin 2021 ?
Directrice du Centre d'Ethnologie Française de 1986 à 1996, spécialiste d'anthropologie culturelle et d'anthropologie de la famille, Martine Segalen laisse une oeuvre importante, prolongée jusqu'à un livre co-écrit sur la Génération Covid19. Pour l'avoir rencontrée à deux reprises, je garde le souvenir d'une chercheuse intègre et pertinente, attentive aux faits, et portée par la passion de transmettre.
Son sillage a parfois croisé les problématiques liées au protestantisme.
Signalons en particulier son étude sociologique et génétique de la minorité protestante du Bocage normand dans le revue "Population", en 1973, disponible en version intégrale sur Persée.
Françoise Lautman s'en est allée, et ses collègues, dont je suis, ont le coeur lourd. Elle a été une des figures fondatrices du laboratoire Groupe Sociétés Religions Laïcités (GSRL). Elle avait dirigé le GSR, dans sa transition vers ce qui allait devenir le GSRL, de 1991 à 1994. Ethnologue et sociologue des religions, directrice de recherches au CNRS, elle impressionnait par sa vivacité intellectuelle, et nous éclairait par ses éclats de rire.

