Il y a quelques temps, ce blog avait souligné l'intérêt du livre de Sophie Bessis, "La double impasse" (La Découverte, 2014). Hélas, la simplification qu'elle en donne dans le numéro courant de l'hebdomadaire Réforme (n°3603 p.15) déçoit. Dire que "les fondamentalismes économiques et religieux s'alimentent mutuellement" sans faire de nuance, en oblitérant la dimension prophétique et contre-culturelle de la protestation religieuse, refaire une énième équivalence factice entre islamisme politique et "homologues évangélistes" sans réaliser qu'on se situe dans des univers profondément différenciés, oublier que le "religieux mou" et conformiste constitue souvent le premier allié du marché, tout cela sent la généralisation hâtive. Reste une critique roborative qui refuse de pointer du doigt les seules dérives religieuses, pour inviter "l'Occident" à réinvestir concrètement les idéaux qu'il prétend servir.
Parmi lesquels le souci d'une connaissance empirique respectueuse, l'attention à la diversité, servies par une pensée en alerte qui n'enferme pas trop vite dans des étiquettes globales et des oppositions binaires....