Il y a un siècle, en novembre 1914, le souverain ottoman Mehmet V décidait de se prévaloir de son titre de CALIFE pour lancer un jihad généralisé contre les puissances coloniales. Une riposte "symbolique" et "solennelle", selon les mots du spécialiste Jean-Pierre Filiu dans Les frontières du Jihad (2006), mais peu efficace: le califat s'éteignait alors doucement.
De ce point de vue, ce qui vient de se passer en Irak et en Syrie est un coup de tonnerre qui ne manquera pas d'attirer notamment l'attention des politologues et spécialistes de la religion: le CALIFAT vient en effet d'être "rétabli" depuis le dimanche 29 juin 2014 par l'Etat Islamique en Irak et au Levant, et cela n'a rien d'une plaisanterie: le chercheur Romain Caillet, dans Le Monde, compare cet événement à la chute du Mur de Berlin en 1989...
Commentaires
le plus étonnant en cette affaire est que, au moment où cet islam affiche et justifie sa logique de conquête, elle ne s'interroge pas un instant sur son propre "colonialisme", abondamment illustré dans l'histoire. Oubli des conquêtes arabes? Ou distinction fallacieuse entre le "bonne" et la "mauvaise" colonisation? Quelle réflexion sur l'usage de la force en religion? Bref, où est la théologie de ces mouvements portés par des mots d'ordre?
l'accès à une pensée laïque est ici si loin...
gef