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Usages staliniens de la Révolution numérique

6e3030535b8d2afda19e1354494c0e7f.jpgCertains croient voir dans l'affaire Benjamin Griveaux (démissionnaire de la campagne pour la mairie de Paris) une "américanisation" de la vie politique française.

Erreur de perspective. Trump, aux Etats-Unis, est toujours au pouvoir, malgré un passif sexuel compromettant plus lourd que celui de Griveaux.

 

En France, on assiste au contraire au nouvel effet d'une influence russe post-soviétique très active sur les réseaux sociaux... et dans la rue (activisme radical anti-Macron), alliant:

 

1/ stalinisme new look (extrême-gauche sectaire)

2/ populisme ("anti-mondialisme" primaire et démagogie) 

3/ outils de la Révolution numérique (réseaux sociaux d'internet en particulier)

La synthèse en anglais sur Ordre social et répression sous Staline, par David Shearer (Yale Univ Press, 2009), est à relire, notamment son chapitre "Cataloguer la population" (p.158 et suivantes).

Grace à des protocoles d'espionnage numérique et de collecte assez simples, ce catalogage est à la portée, aujourd'hui, de nombreux acteurs de déstabilisation.

Le melenchoniste mégalomane Juan Branco était déjà auteur de l'outing forcé de Gabriel Attal (lien).

On retrouve Branco aujourd'hui avec Pavlenski, divulgateur de la vidéo qui fit tomber Griveaux, qui affirme: "cela va donc continuer" (Spoutnik).

D'autres gêneurs politiques doivent ainsi s'attendre à subir le même déballage crapoteux (qui évoque la méthode russe du KOMPROMAT).

On discerne, au-delà de la menace lancée, une tendance. Celle d'un mariage monstrueux entre les promesses d'une libéralisation de la communication et de l'information, grâce à internet, et le catalogage généralisé d'une population à des fins de contrôle politique sectaire, éliminant tout gêneur grâce aux données privées stockées.

Ce que Staline, avec les moyens qu'il avait, a tenté durant des années.

Et ce que Xi JingPing, dans la Chine actuelle, pratique à l'échelle de plus d'un milliards d'habitants (lien).

Commentaires

  • Bonjour,

    concernant "l'affaire Griveaux" (ou même "l'affaire Mila") au-delà de considérations partisanes, ce qui se vit actuellement est révélateur d’une crise de notre époque, à l’heure où il est normal, banal et « moderne » de s’exprimer « en live » et en public sur les réseaux @sociaux [sans oublier l'usage compulsif de l’iPhone], sans soucis de protéger son identité numérique. Comme l'a écrit Patrice de Plunkett, "l’individu d’aujourd’hui télé-exhibe en effet son “ressenti” sans discernement et sans filtre". Un peu comme si l’on ouvrait la porte de sa chambre à une foule d’inconnus. En effet, Internet, ce n’est pas « privé ».
    Cette crise est perçue par Marc-Alain Ouaknin, rabbin et docteur en philosophie, comme une « crise de l’intimité ». Comme il l’explique très bien dans son « Zeugma : mémoire biblique et déluges contemporains »(2008), nous vivons en effet « l’époque de l’oubli [ou de la négation ?] de l’intime, catégorie essentielle fondatrice de toute société ». Or, poursuit-il, « l’éthique n’est possible qu’à partir de l’existence de l’intime. L’intime de la maison n’est pas fuite du monde et de l’autre, mais la condition même de leur rencontre…. » (Zeugma, p 497). Selon Ouaknin, le texte biblique est de nature à nous ouvrir de nouvelles perspectives sur cette question de l’intime [...]
    La suite ici : https://pepscafeleblogue.wordpress.com/…/laffaire-mila-vie…/

    Cordialement,
    Pep's

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