
enquête ifop
-
Analyse de l'enquête IFOP (2024) sur les protestants
Au démarrage de la médiatisation de la dernière étude IFOP sur le protestantisme, il y a eu des cafouillages. En cause, la présentation de la question filtre (qui induisait une confusion entre autoreprésentation et catégorisation objective) et le Powerpoint fourni en résumé, qui prêtait à confusion.
N'ayant pas reçu de la part de la FPF l'ensemble des données, j'ai moi-même initialement commis une méprise, pensant, à partir des premiers éléments, que la question sur les sensibilités internes au protestantisme ne portait que sur celles et ceux qui avaient répondu "protestant". Les données complètes (document de 229 pages) m'ont depuis été transmises -merci Jean-Paul Willaime- et avec ce dernier, nous proposons une analyse de quelques points saillants de cette grande enquête, riche en enseignements sur les recompositions du protestantisme français, dont les évangéliques, selon l'IFOP, représentent désormais 58% du total.Merci à l'Observatoire International du Religieux (CERI-ScPo / GSRL) d'avoir mis en ligne cette analyse. -
Enquête IFOP 2024/25 et évangélicalisation du protestantisme français
Les précédentes enquêtes IFOP sur le protestantisme dataient de 2010 (pour la FPF) et de 2012 (pour les Associations Familiales Protestantes). L'IPSOS, en 2017, avait aussi proposé une autre enquête, mais c'est peu de dire que que cette nouvelle enquête IFOP 2024, tout juste rendue publique (2025), un un événement.
L'hebdomadaire Réforme, grâce aux analyses du sociologue Jean-Paul Willaime (GSRL), en propose une lecture détaillée, où l'on apprend notamment ceci:
"La question “De quelle sensibilité religieuse vous sentez-vous le plus proche ?” permet de dresser le paysage du protestantisme (autodéclaré) en 2025. La sensibilité évangélique représente 33% (contre 22% en 2010), la réformée 25% (37% en 2010), la luthérienne 13% (19% en 2010), la pentecôtiste 11% (5% en 2010), la libérale 8%, la baptiste 7% (ces deux sensibilités n’étaient pas mesurées en 2010), la charismatique 5% (2% en 2010), une “autre” sensibilité 11% (9% en 2010").
La présentation Powerpoint résumant l'enquête pouvait laisser penser que ces distinctions sont faites à l'intérieur des personnes qui choisissent de se définir comme protestantes plutôt que comme évangéliques. Ce qui aurait alors abouti à une proportion de 68,5% d'évangéliques.
Cependant (CORRECTIF), la réception ultérieure de l'ensemble des données de l'enquête (229 pages, aimablement communiquées par Jean-Paul Willaime) montre qu'en réalité, la question sur les sensibilités a été posée à tout le panel (celles et ceux qui répondent, en première identification, "évangélique", et celles et ceux qui répondent "protestant). Ce qui aboutit à 58% d'évangéliques au sein du protestantisme français en 2025.
L'évangélicalisation du protestantisme français est aujourd'hui très avancée.
A suivre.
Lien.
-
Créationnisme: un fossé entre protestants des deux rives de l’Atlantique
Journaliste chevronné et pertinent, Henrik Lindell a signé, il y a quelques jours, un article dans l’hebdomadaire La Vie au sujet d’une enquête quantitative conduite aux Etats-Unis par un institut de recherche lié à la Convention baptiste du Sud.
L’objet portait sur le créationnisme. Où l’on découvre notamment que 82% des pasteurs protestants américains interrogés estiment qu’Adam et Eve ont été des personnes réellement existantes. Je vous invite à lire cet article éclairant, en cliquant ici.
Mais il y a plus.