Jean d'Ormesson (1925-2017)

Marguerite Yourcenar et le protestantisme

Marguerite Yourcenar (1903-1987) est la première femme à être entrée à l’Académie Française, élue par un parterre 100% masculin. C’était en 1980. Elle reste aujourd’hui une des plus célèbres écrivaines de la francophonie. Sa plume d’une exquise élégance, son intelligence acérée, sa finesse psychologique, sa puissance narrative et sa capacité d’empathie littéraire ont produit une oeuvre immense, indémodable.

Il faut dire que c’est aux Etats-Unis, terre profondément marquée par l’héritage de la Réforme, qu’elle a choisi de passer l’essentiel de sa vie d’adulte. Devenue américaine dès 1947, elle n’a cependant jamais renié ses attaches françaises et francophones. Esprit sans frontière, elle faisait preuve d’une curiosité intellectuelle et spirituelle sans tabou. Une femme libre. Deux volets majeurs de son oeuvre témoignent, entre autres, de l’attention que Marguerite Yourcenar a porté au protestantisme.

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Historien, académicien, chrétien: hommage à Alain Decaux (1925-2016)

"Quand sa nourrice, une protestante qu'il a sauvée du massacre, s'approche du lit, le roi éclate en sanglots :

-Ah, ma nourrice, ma mie, gémit-il, que de sang et de meurtres ! Ah ! J'ai suivi un méchant conseil. Mon Dieu ! Pardonnez-le-moi, je suis perdu, je le sens bien !

-Sire, répond la nourrice, les meurtres et le sang soient sur ceux qui vous les ont fait commettre.

Le lendemain, le roi repentant expire. Persécuteur des protestants, il n'a trouvé auprès de lui, pour adoucir ses dernières heures, qu'une protestante"...

René Girard (1923-2015)

L’anthropologue et académicien français René Girard est mort mercredi 4 novembre, à Stanford, aux Etats-Unis, à l'âge de 91 ans. Théoricien de la violence mimétique et de la mécanique victimaire du bouc émissaire, c'était une figure intellectuelle très brillante, et clivante.

Grand coup de chapeau à Jean Birnbaum pour l'excellent hommage rendu dans le quotidien Le Monde (lien).

A noter aussi que l'hebdo Réforme avait publié, en 2008, un long interview (lien) de cet intellectuel inclassable et anticonformiste dont l'oeuvre constitua, pour ma part, une inspiration majeure.

Un héraut de l'interculturalité francophone à l'Académie Française

"Ce mur de la détestation -entre Européens et Africains, entre Occident et Islam, entre Juifs et Arabes-, mon ambition est de le saper, et de contribuer à le démolir. Telle a toujours été ma raison de vivre, ma raison d’écrire". L'auteur de ces phrases?

Le grand écrivain francophone Amin Maalouf, intrônisé le 14 juin 2012 à l'Académie Française où l'accueillit le non moins grand Jean-Christophe Rufin.

Compte-rendu et textes des discours ici (site du Monde).