Dans ma dernière chronique dans La Croix, retour sur le défi libertarien lancé aux Eglises, et aux évangéliques en particulier, en repartant des travaux de l’essayiste Ryan Sager, qui, dès 2006, décrivait la « bataille pour le contrôle du Parti républicain »entre évangéliques et libertariens.
Il explique que les « évangéliques (blancs), axés sur la normativité religieuse, et les libertariens, axés sur la liberté individuelle, partagent des combats, dont l’anticommunisme ». Mais il rappelle aussi que « les libertariens ont toujours eu tendance à considérer les conservateurs sociaux (évangéliques) comme des ploucs prêts à appuyer la Bible sur la tête des non-croyants à la première occasion, tandis que les conservateurs sociaux ont toujours eu tendance à voir les libertariens comme des fumeurs de drogue et des adorateurs du diable ».
La bataille entre nationalistes chrétiens et libertariens va-t-elle reprendre, ou une alliance solide va-t-elle se prolonger?
Il est trop tôt pour le dire, mais une chose est sûre: si des leaders évangéliques comme la néocharismatique Paula White ont dominé la campagne de 2016, c’est le libertarien Elon Musk qui sort indéniablement gagnant du casting républicain lors de la campagne de 2024: l’éléphant dans la pièce, c’est désormais lui, non sans accents (néo)messianiques.


Si tout va bien, deux documentaires sur les Etats-Unis sortis presque simultanément en salle au printemps seront disponibles en DVD d’ici à la fin 2007.
Que la société américaine évolue vers une militarisation croissante n’est pas un scoop. Mais cela ne signifie pas qu’il faille s’y habituer, le banaliser. Le rôle des militaires est certes nécessaire en démocratie, et les Etats-Unis ont légitimement le droit de «serrer un peu la vis» après le 11 septembre 2001, mais la militarisation d’un pays c’est autre chose. Il ne s’agit pas seulement de répondre militairement à une menace : c’est transformer les structures du pouvoir ou de la société de manière à les rendre de plus en plus conformes aux intérêts des militaires (et des marchands de canons). Bienvenue dans l’Amérique de George W. Bush!