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guyane et laïcité

  • Vers la fin de la discrimination concordataire: le débat continue

    christian albecker, réforme, protestantisme, alsace, moselle, concordat, discrimination, laïcité, égalité, guyane, guyane et laïcité, mgr lafontSuite à une chronique publiée dans Réforme au sujet de la discrimination concordataire encore en vigueur en Alsace-Moselle, Christian Albecker, président de l'UEPAL, m'a répondu sur le site de Réforme (lien).

    Voici (ci-dessous) ma réaction à son texte, pour nourrir un débat constructif dans la direction d'une meilleure égalité des droits.

    Je remercie Christian Albecker pour ces remarques. Je voudrais préciser un point: le titre choisi par Réforme pour ma chronique n'est pas le titre d'origine. Il peut laisser croire, si l'on ne lit pas le texte, que l'objectif serait d'élargir le financement public à tous les cultes. Il n'en est rien!

    Le cap est au contraire de supprimer ce financement discriminatoire, ce qui permettra aussi des économies que l'Etat emploierait mieux ailleurs, par exemple dans la promotion de la laïcité. Musulmans, bouddhistes et évangéliques refusent le financement public? Christian Albecker ne me l'apprend pas. Leur attitude est logique. Ils sont cohérents avec un principe de séparation qu'il est urgent d'étendre à tous les cultes, afin de les remettre sur un pied d'égalité laïque. Les cultes sont appelés à se financer eux-mêmes. L'impôt a d'autres fins.

    Pour le reste, je comprends que la mise en application de l'égalité républicaine au sujet des cultes d'Alsace et Moselle soit douloureuse pour ceux qui bénéficient des privilèges.

    C'est le cas aussi en Guyane. Dans ce département d'outre mer, Monseigneur Lafont, évêque catholique de Cayenne, déclarait pourtant, au sujet de l'abus de position dominante dont bénéficie son église en Guyane :

    "Cette situation est le fruit de l’histoire mais elle ne correspond plus à la société multiculturelle et multireligieuse dans laquelle nous vivons. (..) Il serait bon que l'Église renonce d'elle-même à un privilège plutôt que d'attendre qu'il lui soit enlevé"

    (La Croix, 7 octobre 2014).

    Souhaitons qu'un jour, les responsables religieux d'Alsace et Moselle qui sont nourris par les impôts des citoyens aient le courage de faire cette même observation.

  • La Guyane, protestantismes méconnus, terres de réformes

    guyane-462x330.jpgLa population de la Guyane aspire à faire mieux vivre la devise républicaine « Liberté Égalité Fraternité ». Ce qui passe par un rattrapage en matière d’investissements, d’infrastructures, de services publics, d’emploi des jeunes. Lors des mouvements de protestation qui ont agité le département, l’Église catholique a parfois été mentionnée. Pas les protestants.

    La raison principale tient dans le caractère très minoritaire du protestantisme guyanais. Mais pas seulement. Car il est également trop méconnu.

    Pour lire la suite, cliquer sur le Fil-info Francophonie de Regardsprotestants.com (lien).

  • Guyane: mettre fin aux privilèges coloniaux du clergé catholique

    Mgr-Emmanuel-Lafont-eveque-Cayenne-Guyane_0_729_486.jpgA lire dans La Croix la prise de position ferme et solidaire de l'évêque de Cayenne, Mgr Lafont, au sujet des mouvements sociaux en Guyane, destinés à alerter sur le manque de volontarisme étatique pour corriger inégalités et insécurité. Le représentant catholique soutient les revendications qui visent à "obtenir du changement", y compris en réformant les immobilismes et héritages néocoloniaux qui plombent la société locale.

    Pour passer de la parole aux actes, une initiative logique serait de mettre fin aux privilèges coloniaux (hérités de 1828) qui obligent le contribuable guyanais à financer tout le clergé catholique local. Rompre avec cette discrimination officielle héritée du temps des colonies est une mesure de justice élémentaire, qui permettrait de réaffecter les sommes à l'intérêt général (y compris la sécurité publique), replaçant par ailleurs les cultes sur un pied d'égalité.

    Rappelons que ce débat traverse la société guyanaise depuis quelques années, et ce blog s'en est fait l'écho (lien).

  • "Il serait bon que l'Eglise renonce d'elle-même à un privilège"

    L-eveque-de-Cayenne-jeune-pour-demander-aux-catholiques-de-financer-leur-Eglise_article_main.jpgSi la Guyane doit toujours financer le clergé catholique (cf. blognote précédente), signalons que l'évêque de Cayenne, Mgr Lafont, a pris (tardivement?) le train en marche en souhaitant que son Eglise apprenne à autofinancer ses prêtres, comme le font tous les autres cultes de Guyane.

    Les ponts semblent cependant rompus avec le Conseil Général, dont le président a mis tout dernièrement l'évêque à la retraite (lien)!

    Appuyant son propos d'un jeûne en octobre dernier, l'évêque désormais retraité déclarait, dans La Croix (lien): 

    "Cette situation est le fruit de l’histoire mais elle ne correspond plus à la société multiculturelle et multireligieuse dans laquelle nous vivons. (..) Il serait bon que l'Église renonce d'elle-même à un privilège plutôt que d'attendre qu'il lui soit enlevé"... (La Croix, mis en ligne le 7.10.2014)

    De sages paroles à méditer aussi du côté des Eglises d'Alsace et Moselle financées sur fonds publics...

  • Prêtres payés par l'argent public (Guyane): c'est reparti comme en 1828

    France, laïcité, république, guyane, charles X, catholicisme, église catholique, france d'outre-merLa nouvelle est passée en catimini pendant les fêtes: en dépit d'une décision dûment votée par le Conseil Général de Guyane qui visait à mettre fin à la "discrimination positive" dont bénéficiait le clergé catholique de Guyane, rémunéré aux frais des citoyens, le tribunal administratif a imposé de revenir aux pratiques en cours depuis le roi Charles X: le clergé catholique de Guyane est donc à nouveau salarié aux frais des contribuables, croyants ou pas.

    Ce qui n'est pas le cas des pasteurs. Ni des imams. Ni des rabbins. Ni des prêtres d'aucune autre religion. En contradiction frontale avec les conquêtes de la laïcité. Et avec un principe d'égalité tout simple.

    Un exemple supplémentaire des hypocrisies d'une laïcité française bien moins "propre" dans sa pratique que dans ses principes. Et un aliment de plus à la rancoeur de toutes celles et ceux qui en ont assez de ces double-discours et petits arrangements entre héritiers installés dans leurs privilèges.