En France, le transfert annoncé de compétences de la MIVILUDES (mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires) au Ministère de l'intérieur inquiète certains milieux mal informés.
En réalité, c'est une bonne nouvelle pour la nécessaire lutte contre les dérives sectaires en France.
La MIVILUDES, de plus en plus décrédibilisée, souffrait en effet de sévères dysfonctionnements. Cette structure coûteuse et peu efficace s'appuyait, d'une part, sur une définition trop restrictive et trop laxiste des dérives sectaires (excluant de nombreux creusets idéologiques et religieux, notamment l'islam, une large part de l'Eglise catholique, et la militance politique radicale). D'autre part, elle s'était mis à dos, depuis 2005 (démission de Nathalie Luca) la quasi totalité du milieux des chercheurs, par un certain amateurisme opportuniste qui laissait craindre une politique approximative de la chasse aux sorcières, plutôt qu'une expertise républicaine maîtrisée et éclairée.
Doté d'une forte expérience de terrain, d'un pragmatisme lucide (moins d'idéologie, plus de données fiables) et d'un spectre d'intervention plus large, gageons que le Ministère de l'Intérieur (et des cultes) reprendra, avec plus d'efficacité et de justesse, le flambeau de la prévention et de la lutte nécessaire contre les dérives sectaires tous azimuts.
Des dérives toujours actuelles, dans tous les milieux, qui peuvent broyer les personnes, les familles, et conduire au pire: que la République soit vigilante est une bonne chose!