L'assassinat barbare, hier, du prêtre catholique Jacques Hamel, octogénaire, à St Etienne du Rouvray, en Normandie, par des tueurs se réclamant de DAECH, surprend certains. Mais depuis plusieurs années, les chrétiens d'Orient ne cessaient de répéter à leurs interlocuteurs occidentaux: "aujourd'hui c'est nous, demain ce sera vous".
L'objectif de DAECH, mais aussi du terreau wahhabite qui imprègne une large partie de la péninsule arabique, est de remplacer le pluralisme religieux par le règne d'une seule foi, l'islam sunnite hanbalite radical tel que des religieux extrémistes le comprennent. En France, on a très longtemps sous-estimé les persécutions/discriminations subies par les chi'ites, juifs et les chrétiens (entre autres) au Proche et Moyen-Orient, voire en Afrique du Nord. Des organismes comme Portes Ouvertes, côté protestant (lien), ou Aide à l'Eglise en Détresse, côté catholique (lien), prêchaient dans le désert, face à des politiques à l'oreille pour le moins distraite.
Pour ouvrir les yeux du public et des décideurs, signalons le rôle considérable que pourrait jouer, s'il montait en puissance, l'Observatoire Pharos sur le pluralisme religieux, créé en 2011 sous un angle laïque très bienvenu. Son site internet est actuellement en travaux (lien).
Quant au CNRS, il n'a jamais "fléché", aux concours, un poste sur les enjeux du pluralisme religieux et de la liberté religieuse/de conscience. Les sciences sociales, en France, ont leur part de responsabilité dans la sous-évaluation constante, depuis trente ans, des enjeux de pluralisme/liberté religieuse.