C'est si rare d'assister à la naissance, aujourd'hui, d'une nouvelle revue académique papier de qualité !
Raison de plus pour saluer le magnifique premier numéro de la Revue Ecossaise, et lui souhaiter longue vie.
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C'est si rare d'assister à la naissance, aujourd'hui, d'une nouvelle revue académique papier de qualité !
Raison de plus pour saluer le magnifique premier numéro de la Revue Ecossaise, et lui souhaiter longue vie.
Il n'est jamais trop tard pour (re)signaler un grand livre. Il faut découvrir cette somme plus de de 680 pages sur le refuge que les Cévennes ont représenté pour des centaines de familles juives.
En quête de protection, elles ont été recueillies principalement en milieu protestant (réformé et évangélique). L'infatigable historien Patrick Cabanel (EPHE) nous offre, une nouvelle fois, un volume de référence magnifiquement documenté, et écrit.
"De 1940 à 1944, quelques centaines de juifs sont venus s’installer ou séjourner dans les Cévennes, entre Gard et Lozère. Vallées et montagnes les ont presque tous sauvés, malgré les rafles, la gendarmerie puis les troupes et
polices d’occupation. Juifs français et étrangers, antinazis allemands, enfants isolés et familles entières ont trouvé ici l’asile et le salut. Ils le doivent à une géographie tourmentée et à la culture historique de la population cévenole: les descendants des Camisards, habitués à tenir tête à l’État oppressif, ont ouvert aux juifs les portes de leur pays de schiste, de Bible et de mémoire. Ce livre est la première synthèse sur l’une des plus belles pages de la rencontre entre juifs et non juifs dans la France de Vichy."
Il y a un an et deux jours, Roger Jacquemin (1924-2016) nous quittait. Ce gentleman de Saint-Amé (Vosges) dont la faconde et la générosité étaient connues dans tout le Grand Est a laissé, à titre posthume, une autobiographie de combattant de la France Libre d'un grand intérêt historique.
Ce protestant de confession baptiste est toujours resté d'une extrême discrétion, de son vivant, sur son passé de résistant anti-nazi. Son livre posthume de 158 pages, superbement illustré et documenté, nous apprend beaucoup sur la tragédie du Maquis de Bir Hakeim, la bataille de Haute Alsace, et 1000 et 1 épisodes qui émaillèrent la longue marche qui conduit, du "J'avais 16 ans en mars 1940", jusqu'à la Libération. Respect.
Patrick Cabanel (1961) a été professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Toulouse-Le Mirail de 1999 à 2015, avant de devenir directeur d’études à l’EPHE (chaire «Histoire et sociologie des protestantismes»). Il nous gratifie d'un nouveau livre important, intitulé De la paix aux résistants, Les protestants en France, 1930-1945 (Paris, Fayard, 2015). Forts de leur mémoire huguenote, les protestants français se rangèrent parmi les premiers défenseurs des juifs. Pourtant, à leur tête, et parmi d’autres pasteurs ou membres des classes dirigeantes, Marc Boegner tarda à s’éloigner d’un maréchal Pétain auquel le liait une connivence initiale...
Lire l'interview de l'auteur dans Réforme (lien).
Après Mémoires d'un Juste, a signaler le second tome des souvenirs de René Nodot, toujours publié aux éditions Ampelos. Militant de mouvements de jeunesse protestant et pacifiste à Lyon en 1940, le jeune René Nodot rentre en Résistance clandestine et non violente dès 1941.
«Les enfants ne partiront pas!» C’est l’engagement de sauver d’une mort certaine les enfants juifs de Lyon, pris par Gilbert Lesage, un quaker, et le R.P. Chaillet, figure de la résistance catholique à Lyon. Avec d'autres, René Nodot s'investit et fait passer en Suisse de nombreux réfugiés.
Un témoignage direct et précieux, à verser aux dossiers des relations judéo-chrétiennes et du protestantisme durant la Seconde Guerre Mondiale.
Conjuguant histoire, mémoire et dimension théologique, cet ouvrage publié par les éditions du Cerf est à marquer d'une pierre blanche par son ampleur et sa dimension comparatiste.
Publié cette année (2013) sous la direction de Renée Dray-Bensousan, Les Eglises, les religions et la Shoah propose, en 370 pages, un état des lieux incontournable.
Il y a quelques jours, à la station de métro Guy Moquet que j'emprunte pour aller à mon laboratoire, le GSRL, j'ai pu voir une affiche annonçant une exposition organisée au Mémorial de la Shoah sur les spoliations des juifs durant la Seconde Guerre Mondiale (cliquer ci-contre et ci-dessous). Quelle ne fut pas ma surprise de voir que le mot "Juifs" avait été soigneusement barré, au marqueur, à plusieurs reprises.
Et voilà que cette semaine, des chiffres tombent, indiquant une forte recrudescence en France des actes antisémites en 2012.
Protestant lyonnais entré en Résistance dès 1941, René Nodot a reçu la médaille des Justes de Yad Vashem en 1974 pour son rôle dans le sauvetage de dizaines de familles juives.
Ses mémoires, préfacées par Patrick Cabanel, ont été publiées il y a quelques mois par les éditions AMPELOS.
L'occasion de signaler le formidable travail de cet éditeur, spécialisé sur le protestantisme, avec un secteur "réédition" de livres épuisés et introuvables qui ravira les érudits et les curieux.
Outre le site de l'éditeur, on trouvera aussi un relai/miroir sur le site Regardsprotestants.com.
La médaille des Justes est accordée depuis 1962 par l'institut israélien Yad Vashem, aux non-juifs qui ont risqué leur vie pour secourir (et sauver) des juifs durant la Seconde Guerre Mondiale. 14% du total, soit 3500, sont Français(es). Mais que sait-on de ces "héros anonymes", dont nombre de protestants?
On doit une reconnaissance infinie à l'historien Patrick Cabanel d'avoir consacré une synthèse fouillée, rigoureuse, très bien écrite sur les Justes en France, évitant l'écueil du catalogue pour "comprendre" et "mesurer la diversité des situations et des personnes, tout en mettant en valeur les convergences" (dixit André Encrevé dans sa recension publiée dans l'hebdo Réforme du 5 avril 2012, p.15).
Il a déjà été question, dans ce blog, du film La Rafle, rappelant l'importance du travail de mémoire, et d'histoire, autour d'informations vérifiées et partagées.
Aussi faut-il signaler les 5èmes Rencontres historiques de l'Ecole militaire, organisées par le ministère de la Défense et des Anciens Combattants en partenariat avec le Mémorial de la SHOAH. La journée d'étude intitulée "1942. Des rafles à la déportation" comportera notamment une table ronde animée par l'historien Henri Rousso. Programme téléchargeable
Il était ce genre d'homme dont le Général de Gaulle aurait pu dire: "c'était un brave".
Appartenant à cette génération des Paul-Emile Victor ou Jean-Pierre Vernant, mêlant prestance, gourmandise, passion, goût de l'effort et arrière-monde, Jacques Poujol a longtemps oeuvré, en France, pour la valorisation de l'histoire et de la mémoire du protestantisme contemporain, particulièrement autour de la Seconde Guerre Mondiale.