C'est si rare d'assister à la naissance, aujourd'hui, d'une nouvelle revue académique papier de qualité !
Raison de plus pour saluer le magnifique premier numéro de la Revue Ecossaise, et lui souhaiter longue vie.
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C'est si rare d'assister à la naissance, aujourd'hui, d'une nouvelle revue académique papier de qualité !
Raison de plus pour saluer le magnifique premier numéro de la Revue Ecossaise, et lui souhaiter longue vie.
Une grande figure de la Résistance s'est éteinte hier, 70 ans après le 8 Mai 1945, en la personne de Cécile Rol-Tanguy (1919-2020). Elle n'était pas qu'une "épouse de" (son mari, le résistant et colonel Rol-Tanguy). Ni une "fille de" (son père a disparu en déportation.
Militante précoce, dès avant-guerre, syndicaliste et communiste passionnée, elle témoigne d'une époque où l'utopie du communisme fut vécue, par certains, (presque) comme une religion séculière, comme nous l'apprennent de grands historiens comme Emilio Gentile, Michael Burleigh, Roger Griffin, voire François Furet.
Voir aussi Marc Angelot, "Le siècle des religions séculières" (lien).
Le décès de la chanteuse France Gall, le 7 janvier 2018, dépasse largement le cadre de la variété. Muse de Michel Berger, lequel avait grandi dans une famille judéo-protestante (Haas-Hamburger), France Gall avait su dépasser le simple "divertissement" pour traiter, dans ses chansons populaires des années 1980, d'enjeux de développement, d'interculturalité, d'écologie.
Avec Michel Berger, elle portait une attention toute particulière pour l'Afrique subsaharienne, qu'elle avait appris à connaître en profondeur, au travers de titres comme Babacar ou Azima.
N'hésitant pas à questionner les évidences consuméristes (chanson "Résiste", 1981), elle interrogeait ainsi ses contemporains: "Tant de libertés pour si peu de bonheur".
Lire en complément ce bel article du Monde, "France Gall et l'Afrique flamboyante" (lien), et cet interview à La Voix du Nord de Bertrand Dicale, par ailleurs excellent maître d'oeuvre de l'émission "Ces chansons qui font l'actu", sur la radio France Info (lien).
Il y a un an et deux jours, Roger Jacquemin (1924-2016) nous quittait. Ce gentleman de Saint-Amé (Vosges) dont la faconde et la générosité étaient connues dans tout le Grand Est a laissé, à titre posthume, une autobiographie de combattant de la France Libre d'un grand intérêt historique.
Ce protestant de confession baptiste est toujours resté d'une extrême discrétion, de son vivant, sur son passé de résistant anti-nazi. Son livre posthume de 158 pages, superbement illustré et documenté, nous apprend beaucoup sur la tragédie du Maquis de Bir Hakeim, la bataille de Haute Alsace, et 1000 et 1 épisodes qui émaillèrent la longue marche qui conduit, du "J'avais 16 ans en mars 1940", jusqu'à la Libération. Respect.
Patrick Cabanel (1961) a été professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Toulouse-Le Mirail de 1999 à 2015, avant de devenir directeur d’études à l’EPHE (chaire «Histoire et sociologie des protestantismes»). Il nous gratifie d'un nouveau livre important, intitulé De la paix aux résistants, Les protestants en France, 1930-1945 (Paris, Fayard, 2015). Forts de leur mémoire huguenote, les protestants français se rangèrent parmi les premiers défenseurs des juifs. Pourtant, à leur tête, et parmi d’autres pasteurs ou membres des classes dirigeantes, Marc Boegner tarda à s’éloigner d’un maréchal Pétain auquel le liait une connivence initiale...
Lire l'interview de l'auteur dans Réforme (lien).
A signaler, une fois encore, un excellent numéro du magazine français SCIENCES HUMAINES (n°265 de décembre 2014), avec un très bon dossier sur "l'art de négocier", un savoureux édito, particulièrement bien troussé, de Jean-François Dortier (intitulé "Sortir du rang", un must), et un passionnant entretien avec le psychologue Olivier Houdé (p.28 ) 31). Ce dernier souligne ceci: "réfléchir, c'est résister à soi-même".
Pas de masochisme là-dedans! Il s'agit en fait de lutter contre ses routines, ses automatismes, ses "pièges perceptifs". L'auteur l'illustre avec la non-violence, qui inhibe le réflexe vengeur grâce à un apprentissage à la résistance. J'ajouterai que l'axiologie (les valeurs) jouent sans doute ici un rôle majeur, au côté des émotions dont parle par ailleurs l'auteur.
"Résister à soi-même"? A méditer, et à pratiquer plus souvent...
Après Mémoires d'un Juste, a signaler le second tome des souvenirs de René Nodot, toujours publié aux éditions Ampelos. Militant de mouvements de jeunesse protestant et pacifiste à Lyon en 1940, le jeune René Nodot rentre en Résistance clandestine et non violente dès 1941.
«Les enfants ne partiront pas!» C’est l’engagement de sauver d’une mort certaine les enfants juifs de Lyon, pris par Gilbert Lesage, un quaker, et le R.P. Chaillet, figure de la résistance catholique à Lyon. Avec d'autres, René Nodot s'investit et fait passer en Suisse de nombreux réfugiés.
Un témoignage direct et précieux, à verser aux dossiers des relations judéo-chrétiennes et du protestantisme durant la Seconde Guerre Mondiale.
Protestant lyonnais entré en Résistance dès 1941, René Nodot a reçu la médaille des Justes de Yad Vashem en 1974 pour son rôle dans le sauvetage de dizaines de familles juives.
Ses mémoires, préfacées par Patrick Cabanel, ont été publiées il y a quelques mois par les éditions AMPELOS.
L'occasion de signaler le formidable travail de cet éditeur, spécialisé sur le protestantisme, avec un secteur "réédition" de livres épuisés et introuvables qui ravira les érudits et les curieux.
Outre le site de l'éditeur, on trouvera aussi un relai/miroir sur le site Regardsprotestants.com.
Il était ce genre d'homme dont le Général de Gaulle aurait pu dire: "c'était un brave".
Appartenant à cette génération des Paul-Emile Victor ou Jean-Pierre Vernant, mêlant prestance, gourmandise, passion, goût de l'effort et arrière-monde, Jacques Poujol a longtemps oeuvré, en France, pour la valorisation de l'histoire et de la mémoire du protestantisme contemporain, particulièrement autour de la Seconde Guerre Mondiale.